SECTION SE-Unsa du TERRITOIRE DE BELFORT - MAISON DU PEUPLE - SALLE 225 - PLACE DE LA RESISTANCE - 90000 BELFORT
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L'équipe du SE Unsa 90 souhaite témoigner de l'état d'esprit des personnels de l'éducation nationale après cette année si particulière. Année marquée par la très importante hétérogénéité scolaire des élèves, la limitation des interactions, le non-brassage des groupes, le port du masque à partir de 6 ans, la difficulté de faire de l’EPS, l'abandon de projets avec sorties, la réduction des périodes de stage …
Sur tout le Territoire, nous avons pu constater un engagement sans faille des personnels pour maintenir un service public d’Éducation de qualité, mais, en cette fin d'année, beaucoup d'enseignants terminent au bord de la rupture.
Et ce n'est pas la revalorisation tant attendue qui remontera le moral des personnels, car celle-ci n'est pas pour tous et non prévue sur plusieurs années, en l'absence de loi de programmation budgétaire.
Pour le SE Unsa, le constat et les analyses de l’impact de la crise sanitaire dans les différents territoires exigent que les moyens de la rentrée soient abondés parce que les effets de cette crise ont dépassé largement le cadre des conséquences d’un point de vue scolaire.
Concrètement, dans certaines classes terrifortaines, des élèves sont en souffrance. Mais l'investissement et le professionnalisme des personnels ne suffisent parfois plus pour gérer de front leur classe hétérogène et des élèves atteints de troubles psychologiques, de trouble du comportement ou de handicaps divers sans structure ou aide adaptée.
A l'Unsa Éducation, nous sommes clairement favorables à la loi sur le handicap et à l'inclusion des élèves handicapés. Cependant, nous sommes convaincus que sans moyens importants, cette loi sera un échec, car les classes ne sont pas armées pour accueillir certains élèves sans les moyens humains et structurels nécessaires.
Dans notre département, nous constatons des difficultés que les enseignants nous témoignent régulièrement :
En effet, nous observons que certains élèves handicapés de GS sont maintenus au lieu d'intégrer une ULIS ou un IME, même lorsque tous les membres de l'équipe éducative constatent que l'enfant est en souffrance en classe.
Est-ce le manque de places en ULIS ou en IME qui contraint ces maintiens en maternelle ?
D'autre part, chacun connaît la liste d'attente interminable pour accéder à l'ITEP, malgré ce que ces élèves en souffrance imposent à leurs camarades de classe, à leur famille, à leur AESH ou à leur enseignant.
Lors d'une déscolarisation, nous constatons la mise en difficulté professionnelle de la famille et l'absence de solution pour l'élève.
Par ailleurs, dans les classes, nous observons une proportion importante d'élèves dys pour lesquels les équipes enseignantes sont souvent désemparées. Ne serait-il pas utile d’ouvrir un ULIS TSLA (Troubles Spécifiques du Langage et des Apprentissages), comme la circulaire relative aux ULIS du 21 août 2015 en donne la possibilité ?
En plus de ces élèves à besoins particuliers, les enseignants devraient trouver des soutiens auprès des réseaux d'aide et des psy EN, mais ceux-ci sont en sous effectif...
Cette carte scolaire ne permettra pas d'apporter des solutions à ces problèmes si souvent rapportés par nos collègues. En effet, même si nous accueillons favorablement la légère baisse du nombre moyen d'élèves par classe, cette amélioration globale ne sera pas suffisante pour épargner les écoles qui perdront un enseignant maintenant. Et ceci dans un contexte où les équipes comptent de plus en plus de personnels contractuels et encore peu formés.
5 classes ferment encore et 1 classe ouvre ce vendredi 2 juillet... Nois connaissons les conséquences pour les collègues en mesure de carte si tardive et la complexité pour les équipes...
Ainsi, comme toujours, il faudra composer avec les moyens alloués et nous serons déçus de ne pas pouvoir éviter certaines classes chargées et de ne pas prévoir les postes qui donneraient des solutions aux élèves à besoins particuliers.
Certes, toutes les réponses ne seront pas trouvées dans ce CTSD tardif, mais nous comptons bien jouer notre rôle de représentants du personnel en vous réaffirmant toutes les difficultés de terrain, afin que l'on cherche collectivement des solutions.
Ainsi, les choix départementaux sont contraints, mais nous affirmons que pour réussir à dépasser ces difficultés et pour nous garantir la capacité d’agir, il faut que nous agissions localement en fonction des difficultés observées et que des moyens budgétaires supplémentaires soient mobilisés au plus vite par le Gouvernement et le Parlement. C'est ce que le SE-Unsa a redemandé récemment au ministre car il est plus que temps d’assumer la responsabilité de l’investissement massif dans la jeunesse.