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Constamment, les enseignants témoignent de l'importance d'un effectif faible pour réaliser leur travail correctement et dans de bonnes conditions.
En effet, dans des classes trop chargées :
Comment prendre suffisamment de temps pour différencier avec les élèves en difficulté ou en grande difficulté ?
Comment gérer l'importante hétérogénéité que nous constatons partout ? Alors qu'il est fréquent, dans une classe de CM, qu'il y ait des niveaux allant du cp à un CM2++. Comment différencier correctement avec des élèves dys, souvent en souffrance, qui n'ont que rarement droit à une aide humaine et n'ont pas accès à un orthophoniste parce qu'il n'y en n'a pas assez ?
Comment inclure correctement des élèves handicapés ou à trouble du comportement bénéficiant d'un accompagnement partiel ou pas... ?
Comment prendre le temps de rencontrer tous les parents et les éducateurs parfois, afin de créer une nécessaire relation de confiance ?
Comment créer un climat de classe apaisé et gérer correctement les conflits entre élèves ?
Comment permettre aux élèves de travailler dans le calme et de ne pas être les uns sur les autres dans des locaux parfois inadaptés ?
Comment mettre en place des pédagogies innovantes dans ces conditions ?
Comment donner l'occasion et le temps à chaque enfant de s'exprimer et de s'épanouir dans une classe trop chargée ?
Comment établir la nécessaire relation de confiance et prendre le temps d'échanger avec chacun de nos élèves ?
...
Frustration et fatigue : Voici ce que ressentent de nombreux enseignants dans leur classe trop chargée. Beaucoup aimeraient faire mieux, mais tous font leur maximum avec les moyens qu'on leur donne...
Heureusement, certaines années ou dans certaines classes, nous profitons d'effectifs corrects qui nous permettent de réaliser notre métier dans de bonnes conditions. Mais nous aimerions que ce soit la règle !
Nationalement, lorsqu'en début d'année nous avions appris qu'il y aurait 2489 créations d'emplois dans le 1er degré avec des effectifs en baisse, nous avions espoir que le taux d'encadrement en serait amélioré... Nous verrons que localement, ce n'est pas forcément le cas.
Cette carte scolaire ne permettra pas nécessairement l’amélioration des conditions d’enseignement au-delà des dédoublements et de la limitation d’effectifs à 24 de la GS au CP.
Les écoles connaissent des besoins importants même s’ils sont moins visibles immédiatement que les classes :
présence d’enseignants spécialisés pour répondre aux besoins éducatifs particuliers toujours plus prégnants : Nous nous réjouissons que, cette année, il y ait un poste de RASED créé, même si c'est insuffisant.
Nécessité d'augmenter le nombre de psy EN et de veiller à ce que leurs conditions de travail soient correctes.
Aucune création de poste de TR, malgré un besoin criant de remplaçants: cette crise sanitaire aura démontré la nécessité d'avoir un service de remplacement important. Nous ne rappellerons pas ici les nombreuses tensions que cela engendre...
Augmentations des régimes de décharges actuels : Nous nous réjouissons qu'elles augmentent cette année pour certains-es directeurs-trices, même si elles restent insuffisantes globalement.
Encore une fois, nous demandons plus de moyens et plus de reconnaissance !
Mais est-ce légitime ?
Certains médias et certains politiques nous répondent que la France dépense beaucoup, et même trop, pour l'éducation...
Observons alors les comparaisons entre pays européens :
Selon la publication en 2016 L’Europe de l’éducation en chiffres, une minorité de pays, dont la France fait partie, ont plus de 20 élèves par classe.
Pour l'OCDE les classes de pré-élémentaire (c'est-à -dire de maternelle) sont plus chargées que dans la moyenne de l'OCDE. Ainsi, en France, il y a 16 enfants par adulte contre seulement 10 en moyenne dans les pays de l'organisation. Ce nombre monte même à 23 enfants si l'on ne tient pas compte des ATSEM et que l'on se cantonne aux enseignants.
C'est même les Echos (le 10 sept. 2019), journal qui ne partage pas spécialement l'utopie syndicale, qui écrit : « A ceux qui affirment que l'éducation coûte plus cher en France qu'ailleurs, le rapport montre aussi que le coût salarial d'un élève est moins élevé dans l'Hexagone que dans la moyenne des pays de l'OCDE.
Le temps de travail des enseignants est aussi plus lourd en France qu'en moyenne dans les pays de l'OCDE.
Et les classes y sont plus chargées »
Pour conclure, compte tenu des éléments développés, nous constatons que nos demandes sont légitimes pour améliorer le service public d'éducation. Mais nous constatons également que le ministère n'aura pas donné suffisamment de moyens à notre département pour éviter certaines suppressions de classes douloureuses et pour créer les nécessaires postes de RASED, de psyEN ou de remplaçants...