CHSCT du 12 novembre 2020

Sur le plan national, avec d’autres organisations syndicales, le SE-Unsa a déposé une alerte sociale pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire qui dégrade les conditions de travail déjà largement détériorées. Nous demandons des mesures d’urgence pour assurer la protection des personnels. Nous demandons également le recrutement de tous les candidats aux CRPE inscrits sur les listes complémentaires pour pourvoir notamment au remplacement. Des agents supplémentaires doivent également être immédiatement recrutés pour faire face à la carence en personnel et répondre à l’urgence sanitaire introduite par l’épidémie de Covid-19 qui s’annonce comme devant impacter durablement l’Education Nationale.

Un proverbe dit que faire et défaire c’est toujours travailler, mais encore faut-il comprendre l’intérêt de ce que l’on nous demande de faire. Depuis des mois le pilotage de l’Éducation nationale ne nous permet pas de trouver du sens si ce n’est celui de l’agitation permanente, vacances et week-end inclus. Pour exercer sereinement, les personnels ont besoin d’un cadre clair et posé, ils ont besoin de sérénité, ils ont besoin de reconnaissance et de respect.

Sur un plan départemental, nous souhaitons remercier monsieur le Directeur Académique pour la tenue de tous les groupes de travail « covid Â». Cet espace de dialogue nous permet de mieux informer nos collègues et de mieux faire remonter leurs difficultés, leurs questions et leurs attentes.

Aujourd’hui, alors que cette tant redoutée 2^ème vague nous submerge, la situation est toujours plus complexe, à tous les niveaux. Les protocoles se succèdent, sont modifiés, mais toujours bien compliqués à mettre en place. Les personnels ont donc besoin de temps pour la mise en œuvre des protocoles et la gestion de la crise. Ils ont également besoin de consignes claires de votre part.

Nous vous demandons donc :

• Donner du temps aux équipes pour qu’elles puissent travailler ensemble. Dans les lycées et collèges et également dans les écoles où le passage en distanciel des réunions nécessaires comme le conseil d’école et la suspension des autres réunions comme les animations pédagogiques par exemple permettrait de dégager du temps aux équipes pour faire face à la situation et pour répondre plus sereinement et plus efficacement aux différentes situations.

• Permettre aux collèges qui en ont besoin de passer à l’enseignement à distance lorsqu’il y a danger à accueillir des effectifs trop importants dans les classes ou la demi-pension.

• Donner des consignes claires pour que les enseignants ne fassent pas double travail : en présentiel et en distanciel

• Donner également des consignes sur la continuité pédagogique pour les élèves positifs ou cas contact

• Surseoir aux visites fixées dans les écoles par le plan français et maths : actuellement, les enseignants ne sont pas véritablement disponibles à ces questions, et sont surtout préoccupés par la gestion de la crise sanitaire.

• Apporter une aide aux directrices-teurs lorsqu’il y a plusieurs cas positifs dans l’école. Ils doivent pouvoir être déchargés de leurs élèves afin de procéder au travail « d’enquête Â» sur les cas contacts, si besoin. Ils doivent également avoir du temps pour répondre aux familles qui, légitimement, vont être inquiètes.

• Proposer des formations aux enseignants qui le souhaitent en informatique et en gestion de l’enseignement à distance, ce qui pourrait être fait, si vous acceptez notre proposition, sur le temps des conférences pédagogiques.

• Dans le 1^er degré, donner des consignes précises sur la gestion des absences des enseignants, en l’absence de remplaçant. D’une part, que dit-on aux parents : possibilité de garder les enfants au domicile, s’ils le peuvent ? scolarisation à mi-temps ? par ½ groupe ? D’autre part, si l’enseignant est en ASA, il va pouvoir mettre en place l’enseignement à distance ? mais, s’il est malade ?

• Au niveau des professeurs d’EPS, en raison de l’autorisation donnée aux élèves d’enlever le masque, le principe de précaution doit s’appliquer. Nous vous demandons donc de fournir à ces professeurs des masques chirurgicaux, en lieu et place des masques grand public

Pour conclure, nous rappelons l’épuisement qui gagne chaque jour un peu plus les personnels de l’Education Nationale. Physiquement et moralement.
Pour toutes les raisons citées ci-dessus, et pour bien d’autres encore, ils sont en colère, ils sont exaspérés. Depuis des mois ils résistent pour les élèves qui sont confiés au système scolaire car leur conscience professionnelle les pousse à faire du mieux qu’ils peuvent, dans leur intérêt. Qu’ils en soient remerciés aujourd’hui.