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SE-UNSA 88


 Par SE-UNSA 088
 Le  mardi 13 juillet 2021

Enquête « Enseignants et inclusion scolaire » : les résultats

 

L’école inclusive représente aujourd’hui un défi professionnel majeur, quel que soit le niveau d’enseignement. À travers l’enquête Enseignant·e et école inclusive : ma réalité au quotidien, le SE-Unsa a souhaité réaliser un état des lieux sur ce dossier. Cette enquête permet de mettre en avant certains enseignements.

 
Des moyens en deçà des besoins :
 
Notre enquête met en avant le manque de moyens pour accompagner la scolarisation des élèves en situation de handicap. Ce manque de moyens impacte notamment les temps d’accompagnement de ces élèves par un AESH, temps qui se révèlent ainsi insuffisants. Par exemple, dans le 1er degré, plus d’un quart des élèves ayant une notification d’aide individuelle ne bénéficient pas du volume horaire prescrit. Ce manque de moyens engendre également des situations inacceptables quand certains enfants n’ont pas de place dans une structure adaptée, pourtant notifiée par la MDPH.
 
Une formation inadaptée :
 
Ce défaut de moyens s’accompagne de manquements du ministère envers les enseignants en milieu ordinaire. Notre enquête montre que ceux-ci ne se considèrent pas suffisamment formés et informés des dispositifs pouvant les aider au quotidien à enseigner à ces publics particuliers. Si notre enquête a montré que la réalité des formations proposées est très variable d’un territoire à un autre, ces formations sont, d’une manière générale, rares et souvent inadaptées aux situations de classe. En effet, les enseignants qui ont répondu considèrent à 56 % que ces formations ne les aident pas vraiment à adapter leur enseignement. Pour trouver de l’aide (et donc des solutions), la majorité des enseignants n’ont pu compter que sur eux-mêmes et le travail en équipe : la solidarité de l’équipe reste le principal point d’appui.

Aujourd’hui, l’école inclusive repose donc essentiellement sur les épaules des enseignants et des équipes, ce qui n’est pas sans conséquence sur les temps de préparation et de concertation. Chacun fait le maximum pour que chaque élève soit accueilli avec bienveillance à l’École et progresse mais parfois, trop souvent, il se retrouve démuni.
 
L’avis du SE-Unsa :
 
Au SE-Unsa, nous mesurons pleinement l’ampleur de la tâche à accomplir. Il n’existe pas une solution unique pour réussir le défi de l’inclusion. Chaque élève est différent, chaque projet doit l’être aussi. Les solutions sont à construire, à chaque fois et pour chacun. Il est plus que temps d’accompagner réellement les personnels de l’Éducation nationale pour réussir cette belle et ambitieuse école inclusive. L’État doit se donner les moyens de ses ambitions.
Les enseignants ont besoin d’être recrutés, formés, informés et accompagnés vers l’enseignement inclusif pour et avec tous. Au SE-Unsa, nous sommes certains, qu’en nous donnant les bons moyens, cela sera possible !
 

 

Enquête « ERSH et école inclusive » : les résultats

 
Une charge de travail en augmentation :
 
De très nombreux Enseignants Référents pour la scolarisation des élèves en Situation de Handicap font part de leur charge de travail qui ne cesse d’augmenter, générant stress, fatigue extrême et insatisfaction professionnelle face à l’impossibilité de mener à bien les missions pour chacun des élèves scolarisés sur leur territoire géographique d’intervention.
Recueillir les besoins exprimés, analyser des situations complexes, aider à rechercher des solutions adaptées, répondre aux demandes très variées des familles, traiter les questionnements des établissements scolaires, faire le lien avec les établissements médico sociaux et/ou les services sociaux, répondre aux demandes urgentes de l’administration … tout cela demande écoute, adaptabilité, bonne représentation du territoire d’intervention, et connaissance des textes et dispositifs de l’Éducation nationale.
 
Des conditions matérielles qui ne sont pas acceptables :
 
Le matériel fourni n’est pas toujours adapté à une mission itinérante, les conditions matérielles d’installation sont parfois indigentes. Les récents confinements ont fait ressortir des difficultés matérielles criantes comme les problèmes de mobilier, de matériel informatique et de connexion. Les exemples sont nombreux et témoignent de la difficulté à répondre aux exigences de la mission.
 
D’autres missions parfois imposées :
 
La mission de coordonnateur de Pial (pôle inclusif d’accompagnement localisé) a été proposée à un tiers des ERSH qui nous ont répondu. Ces derniers ont souvent accepté devant l’incitation forte de l’administration. Pour les ERSH concernés, la conciliation entre participation à la gestion des moyens AESH et mission première de veiller à la cohérence et à la mise en œuvre du projet personnalisé de scolarisation nécessite du temps qui n’existe pas. Certains ERSH doivent participer obligatoirement au recrutement et à la formation des Aesh, tout en continuant d’assurer leurs missions premières.
 
Cette réalité du métier d’ERSH est aggravée par les contraintes administratives propres à l’Éducation nationale et à la MDPH : échéance des droits de compensation, délais d’étude des situations, décisions d’orientation, affectations, enquêtes diverses.
 
L’avis du SE-Unsa :
 
Pour le SE-Unsa, la rotation importante sur les postes et un nombre croissant de postes restés vacants à l’issue du mouvement envoient les signaux d’un malaise grandissant chez les ERSH qui doit alerter l’administration.
Il est urgent d’agir pour une amélioration des conditions d’exercice des ERSH, notamment en ramenant leur charge de travail à un volume acceptable permettant la réalisation entière et sereine des missions qui leur sont confiées. Le défi de l’École inclusive ne peut pas se relever sans eux.
 
>> Retrouvez les résultats complets de l’enquête : https://enseignants.se-unsa.org/IMG/pdf/Resultats_Enquete_ecole_inclusive_ERSH.pdf