Suite à l’allocution télévisée du Président de la République mercredi 31 mars, les consignes sont arrivées, au mieux le 1er avril au soir, voire le 2 avril, avec parfois des consignes contradictoires. Qu’a fait le ministère pendant tout ce temps ? En plus, tout devait être bouclé et transmis à la hiérarchie le 2 avril dans l'après midi, alors que la liste des personnels "prioritaires" n'était pas encore connue ! Les enseignants sont sur les nerfs, les directeurs et directrices au bord du gouffre parce que tout se fait encore et toujours dans l’urgence et dans la précipitation.

Il a fallu informer l’administration du nombre d’élèves accueillis, du nombre d’enseignants présents, se mettre en relation avec la mairie pour la cantine et l’accueil périscolaire. Il a fallu informer les parents des conditions d’accueil, expliquer pourquoi leur enfant ne serait pas prioritaire, répondre aux mails des familles qui voulaient en savoir plus, régler les problèmes de bus … tout ça en gérant sa classe pour les nombreux directeurs non déchargés ce jour-là...

Pour être très explicite, prenons un exemple concret : une école de 6 classes dont une Ulis qui accueille un peu moins de 125 élèves. La directrice doit donc dans la demi-journée qui reste avant le week-end :

·         Faire classe avec ses 25 élèves et oui cela tombe mal elle n’est pas déchargée ce jour-là !

·         Répondre aux appels téléphoniques, évidemment plus nombreux dans cette situation.

·         Se concerter avec la mairie pour la cantine

·         S'organiser avec la garderie scolaire

·         Vérifier que les transports sont assurés pour les élèves d’Ulis qui seront présents

·         Trouver des enseignants pour l’accueil des élèves.

·         Constituer les groupes d’élèves avec leur jauges maximales en maternelle et en élémentaire

·         Préparer tous les documents de travail à donner aux élèves pour la semaine prochaine.

·         Préparer les documents pour que les parents indiquent si leur enfant est prioritaire

·         Préparer un mail à destination de toutes les familles..

Une fois encore les directrices et les directeurs d’écoles ont dû passer tout leur week-end pour réussir un accueil décent  dès ce mardi … mais cela tombe bien,  le week end dure exceptionnellement trois jours : rien de trop !

Une fois de plus,  la cacophonie la plus complète a régné dans les écoles avec des consignes qui diffèrent d’une minute à l’autre, et avec de nombreuses questions pour lesquelles les réponses n'avaient pas été anticipées ou pire encore des questions pour lesquelles aucune réponse n'était possible au moment où les questions se posaient ...

Depuis un an, les enseignants et les personnels de l'Education Nationale dans leur ensemble,  font face et tiennent la barre « quoi qu’il en coûte » mais l’épuisement s’accumule et crée de réelles et profondes blessures chez nombre d’entre eux.

Encore une fois, rien n’a été anticipé. Tout se fait dans l’urgence au mépris des personnels. Certes les personnels de l'Education Nationale sont formidables, mais quelle reconnaissance l'Education Nationale renvoie-t-elle à ces personnels ? 

A force d'un manque flagrant d'anticipation, l'Education Nationale génère un très grand mal être chez ses personnels, particulièrement chez les directeurs et directrices d'école, qui pourtant ont été exemplaires dans la situation que nous vivons. C'est pourquoi nous vous invitons à dénoncer les risques psycho sociaux, générés par la gestion de la crise sanitaire actuelle impulsée par le ministère, en nous envoyant vos témoignanges et doléances, que nous pourrons relayer en CHSCT.

En vous souhaitant courage et solidarité.

PS : rappel utile Ecoute et accompagnement des personnels