L'information est tombée vendredi en fin d'après midi par le biais d'une lettre électronique envoyée par le ministre aux personnels. Après des jours d'attente sans aucune information de l'institution autre que les déclarations du Ministre sur les plateaux de télévision, voici enfin le cadrage pour la rentrée scolaire de lundi 2 novembre.

L'information importante à retenir est que la reprise des cours se fera comme à l'habitude et qu'il n'y aura donc pas de report de cette reprise à 10h00 comme l'avait prévu le ministre. Il y aura bien une minute de silence et la lecture de la lettre de Jaurès aux instituteurs. La séquence pédagogique pourra se faire tout au long du mois de novembre.

A l'origine le ministre avait annoncé dans les médias et lors de réunions avec les organisations syndicales une reprise des cours à 10h00 pour permettre aux équipes pédagogiques de se réunir et d'organiser l'hommage à Samuel Paty. Cet hommage devait prendre la forme d'une séquence pédagogique, d'une minute de silence et de la lecture de la lettre de Jean Jaurès aux instituteurs au cours de la journée du 2 novembre.

Mais aucune consigne officielle ni aucun cadrage n'avaient été donnés jusqu'à présent, au grand désespoir des personnels qui s'inquiétaient sérieusement de comment ils allaient pouvoir organiser la journée de lundi. Alors que les transports scolaires n'étaient pas modifiés et qu'aucun mode de garde par les collectivités n'était organisé, la question de savoir comment accueillir les élèves sans faire cours de 8h à 10h et préparer l'hommage en même temps se posait sérieusement. Ce problème devenait de plus en plus angoissant pour les personnels au fur et à mesure que le temps passait.

En maintenant les horaires habituels et en différant les modalités de la séquence pédagogique, le ministre simplifie l'organisation de cette journée et soulagera certainement beaucoup de collègues qui aborderont plus sereinement cette reprise déjà marquée par le nouveau protocole sanitaire.

Mais avec ses consignes tardives et non conformes à ce qui avait été annoncé, le ministre reconnait également implicitement son incapacité à avoir pu mettre en oeuvre ses déclarations médiatiques. Au delà, il tire un trait sur les heures de travail qu'avaient déjà passées certaines équipes pour anticiper et préparer au mieux la journée de lundi.

Après l'hommage émouvant rendu par le Président à la Sorbonne, on aurait pu s'attendre à un hommage tout aussi fort dans les écoles et les établissements. Si seulement le ministre nous avait écoutés quand nous lui avions dit qu'il fallait prendre le temps de faire correctement les choses et de laisser le temps aux personnels pour s'organiser.

L'hommage à Samuel Paty devait être un signe fort pour saluer la mémoire de l'homme et pour rappeler les valeurs de la république que nous défendons quotidiennement dans nos fonctions. Les errements du ministre n'auront fait qu'affaiblir la portée du symbole.

Ce n'est pas un ministre qui fait la grandeur de l'Education Nationale, ce sont ses personnels...

 

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Pour information, voici une extrait de ce que donne comme consigne le ministre dans son courriel : 

En pratique, tous les élèves reprendront les cours comme à l’habitude. Une minute de silence sera observée lundi à 11h, après la lecture de la lettre de Jean Jaurès aux instituteurs, dans des conditions respectueuses du protocole sanitaire applicable. Ce temps de recueillement se tiendra de préférence dans les salles de classe, et si les conditions sanitaires le permettent, dans la cour de l’établissement.

Ce temps pourra être précédé, d’un temps pédagogique, en classe, adapté bien sûr à l’âge des élèves, autour des valeurs de la République et de son École. Des ressources pédagogiques sont mises à disposition à cette fin : https://eduscol.education.fr/hommage-samuel-paty/. Ce temps pédagogique pourra, le cas échéant à l’appréciation du professeur, se tenir tout au long du mois de novembre afin de laisser aux professeurs qui le souhaitent le temps nécessaire pour préparer cette séquence. Aucune classe ni aucun établissement ne peut s’exonérer de cette heure de travail et d’échange dont chaque élève de France doit bénéficier.