Retour à l'article normal

SE-UNSA 88


 Par SE-UNSA 088
 Le  mardi 13 septembre 2011

Plan dépendance : une promesse qui s’envole...

 

Perte d’autonomie : les personnes âgées et leurs familles attendront encore !

Annoncée dans le programme du candidat Sarkozy en 2007, maintes fois reportée, la prise en charge de la dépendance des personnes âgées va être victime du plan de "réduction des déficits". Dans sa conférence de presse du 24 août  le Premier ministre déclare avoir fait, avec sa ministre de la Solidarité et des cohésions sociales, le choix de continuer à travailler encore sur ce dossier d’ici le début de l’année 2012. Selon lui, en raison de "l’ampleur des changements que nous devons assumer pour faire face à la nécessaire solidarité envers les personnes âgées, … traiter ce dossier dans le contexte économique et financier que nous connaissons aujourd’hui et dans l’urgence ne serait pas responsable".

Autant dire qu’il risque bien de ne pas se passer grand-chose avant l'élection présidentielle!

Faisant suite aux nombreux rapports déjà rédigés, un "Débat national sur la dépendance" avait été lancé en janvier 2010 par le Président de la République. Il combinait des groupes de travail thématiques, un recueil de "contributions citoyennes" sur un site Internet, des débats et colloques dans les régions et départements. Une réflexion approfondie a ainsi été conduite pendant près de six mois. Les rapports des groupes de travail, présentés en juin, analysent tous les aspects de la prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie, les améliorations nécessaires et proposent des pistes de réforme dans tous les domaines : prévention, politique de logement, coordination des acteurs, soutien aux aidants familiaux, développement de structures d’hébergement intermédiaire entre le maintien à domicile et les établissements médicalisées, référentiels de coûts et qualité, tarification, gouvernance, projections financières, stratégies de couverture de la dépendance…

Le Conseil économique, social et environnemental a remis le 15 juin le rapport qui lui avait été commandé. Tout en insistant sur les incertitudes relatives à l’évolution du nombre de personnes âgées dépendantes à l’horizon 2030, il dégage de nombreuses préconisations et insiste sur la place prépondérante de la solidarité nationale dans le financement.
Les départements, en charge du versement de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) dont ils assurent à plus de 70% le financement, ont aussi fait connaître leurs propositions.

Est-il vraiment nécessaire d’approfondir encore les travaux ? N’est-il pas urgent d’apporter des réponses aux personnes âgées et à leurs familles dont les difficultés ont été mises en évidence par toutes les études, qu’il s’agisse des problèmes quotidiens ou des restes à charge qui s’élèvent en moyenne à 1500 € par mois en établissement ? Faut-il encore attendre pour faire face à des besoins qui iront en augmentant au fil des années avec l’allongement de la durée de vie ?

L’heure devrait être maintenant aux choix politiques. Roselyne Bachelot, lors de la remise des rapports des groupes de travail, avait écarté la piste de l’assurance obligatoire et celle d’une hausse généralisée de la CSG. Elle avait annoncé un calendrier : des arbitrages gouvernementaux pendant l’été devaient déboucher sur des décisions à cette rentrée.

Manifestement la prise en charge de la perte d’autonomie n’est pas une priorité pour ce gouvernement alors qu’elle constitue un enjeu sociétal majeur. En manifestant le 6 octobre, les retraités rappelleront la nécessité de créer une prestation universelle de compensation de la perte d’autonomie quel que soit l’âge, prise en charge par la solidarité nationale, dans le cadre de la sécurité sociale et demanderont que des mesures urgentes soient prises pour aider certains départements à financer l’APA (allocation personnalisée d’autonomie), aider certains services d’aide à domicile, et diminuer le reste à charge des familles