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L’éducation publique fragilisée par la crise dans de nombreux pays du monde
Article publié le vendredi 15 janvier 2010.
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En 2008 et 2009, l’écroulement des marchés financiers a provoqué une crise mondiale majeure. Le G20 et les grandes institutions financières tentent de relancer l’économie. Aucun de ces acteurs ne prévoit d’investir dans l’éducation. Bien au contraire, c’est l’un des secteurs les plus fragilisés par la crise.

Face à la crise, les pays les plus développés ayant une capacité à emprunter ont choisi de maintenir la dépense publique tout en augmentant la dette. Une étude récente démontre qu’on ne pourra indéfiniment reporter ces remboursements sur les générations futures. Ces Etats seront, à terme, contraints à accentuer la pression fiscale et à réduire les dépenses publiques comme le font déjà les pays les plus touchés par la crise. Les Etats les plus vulnérables dépendent désormais des prêts octroyés par le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale ou l’Union Européenne. Pour satisfaire aux conditions imposées par les bailleurs de fonds, ils sont contraints de réduire massivement leurs dépenses publiques, en particulier celles qui concernent l’éducation. L’Union Européenne, dans sa politique d’aide, s’est rangée derrière les conditions du FMI, ce qui donne à cette organisation le pouvoir de peser fortement sur les politiques.

Difficile au Nord, catastrophique au Sud
Les enquêtes de l’Internationale de l’Education (IE) (l’UNSA Education est adhérente de l’IE)mentionnées lors d’une rencontre avec sa secrétaire générale adjointe, Monique Fouilhoux, montrent que partout l’investissement dans l’éducation a été contenu ou sévèrement réduit.
Aux États-Unis, selon la NEA – un des principaux syndicats américains dans l’éducation-, entre 500 000 et 600 000 emplois sont menacés. La plupart des systèmes publics d’éducation sont incapables de financer en totalité leurs programmes courants. Avec la disparition des ressources, les programmes d’éducation spécialisée seront réduits afin de préserver ceux qui concernent l’éducation primaire.
En Finlande, pays dont on a souvent loué le modèle éducatif pour ses performances –relevées dans l’enquête PISA -, certaines municipalités ayant à charge les services d’éducation ont procédé à des restrictions : les effectifs dans les classes ont augmenté, le programme scolaire a été réduit et du personnel a été temporairement congédié.
En Islande et en Lettonie, les préconisations du FMI se sont traduites, dès 2009, par une réduction importante des salaires et des pensions des enseignants mais aussi par la disparition de certaines lignes budgétaires dédiées à la lutte contre l’échec scolaire, aggravant les difficultés d’insertion sociale des plus défavorisés.
En Amérique Latine, la crise a conduit certaines familles parmi les plus pauvres à ne plus scolariser les enfants, les jetant alors sur le marché du travail et favorisant ainsi leur exploitation. Les classes moyennes, qui inscrivaient traditionnellement leurs enfants dans les établissements privés se tournent désormais vers les structures publiques saturées, accentuant la pression sur un dispositif à bout de souffle.

Pour les pays du Sud et particulièrement l’Afrique, la crise a un impact considérable. L’aide du Nord se fait plus rare et l’assistance de la diaspora est moindre dans la mesure où cette dernière est la première touchée par le chômage mondial. 

"L’éducation au bord du précipice"
Les gouvernements et la direction de l’UNESCO doivent désormais prendre leurs responsabilités. Monique Fouilhoux est persuadée que si l’on ne considère pas l’école comme une priorité mondiale, on sacrifiera les générations futures et on maintiendra les privilèges actuels. Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) risquent de rester sans suite et ce n’est donc pas sans raisons que le dernier rapport de la Campagne mondiale pour l’Education s’intitulait "L’éducation au bord du précipice".
Face à la crise, les syndicats affiliés à l’IE tentent de négocier des accords équitables. Dans certains pays comme la Hongrie ou la Serbie, la fronde syndicale s’organise car la réduction des salaires et les coupes budgétaires rendent la situation des enseignants insupportable. Monique Fouilloux rappelle que l’IE mène une campagne intense en faveur de l’éducation et de la formation afin qu’elles soient reconnues en tant que piliers d’une reprise économique durable. Pour qu’elles puissent jouer leur rôle, il faut des enseignants et des formateurs de qualité et des budgets qui ne soient pas sacrifiés. Convaincre les gouvernements et institutions internationales que l’éducation publique sera bénéfique à la société aussi bien à moyen qu’à long terme : la bataille sera rude.

Les initiatives de l’Internationale de l’Education
L’Internationale de l’Education (IE) a réalisé une vaste enquête sur l’impact de la crise économique dans l’éducation. Elle donne des informations sur 43 pays répartis autour de la planète. Par ailleurs, le document de la campagne "L’éducation au bord du précipice" réalisée en avril 2009 est toujours d’actualité. Il analyse notamment les politiques du FMI et relève que les conditions qu’il pose pour accorder des aides continuent d’affaiblir les investissements dans l’éducation.

Site de l’Internationale de l’Education (IE)
 


   Rapport IE   
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