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Audience ASH avec M. le DASEN et Mme l’IEN ASH
Article publié le jeudi 20 janvier 2022.
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Ce mardi 18 janvier, 4 représentants de notre collectif ont été reçus en audience par Monsieur le DASEN et Madame l'IEN ASH.

Nous avons demandĂ© cette audience pour discuter ensemble du fonctionnement actuel de l'accompagnement des Ă©lèves en situation de handicap par les AESH de notre dĂ©partement. 

 

Quelles sont les améliorations rapides à mettre en place et sur un agenda un peu plus long...?

1) Etat des lieux :
Le collectif a organisé deux enquêtes cette année :
La première Ă  la rentrĂ©e a montrĂ© par exemple qu'il y avait 80 % d'aide mutualisĂ©e et 20 % d'aide individuelle.
Une seconde enquĂŞte auprès des parents fait apparaĂ®tre: que 27% des enfants n’ont pas de suivi, 18% ont moins de 2 heures de suivi par semaine (les documents sont en PJ)


2 ) Tour de table :

Mme CiKmazkara, IEN ASH
M. Bourel, Dasen
Mme Poirier reprĂ©sente l'Association des maires ruraux, elle est première adjointe aux affaires scolaires Ă  Hadol.
Mme Capron représente l'association APEDYS 88, créée il y a 3 ans dans les Vosges pour aider les familles dont les enfants présentent des troubles d'apprentissage (TSLA/DYS)
M. Knibiehly représente le syndicat enseignant SGEN CFDT.
Mme Renard représente le syndicat enseignant SE UNSA.

3) Intervention de Monsieur le DASEN :

RĂ©flĂ©chir Ă  l'accompagnement des Ă©lèves en situation de handicap nous oblige Ă  regarder les choses telles qu'elles sont. Certes l'Ă©cole Ă  obligation d'accueillir tous les enfants mais paradoxalement, alors que la population scolaire diminue du fait de la dĂ©natalitĂ©, le nombre d'enfants en situation d'handicap ne cesse d'Ă©voluer.
Qu'est-ce qui explique cette augmentation ?

 - Le manque de place en IME et en ITEP qui nĂ©cĂ©ssite que l'EN ait Ă  charge d'accueillir des enfants qui nĂ©ssecite differents dispositifs d'appui Ă  la scolarisation (AESH Individuelle tout le temps de classe)

-  une meilleure dĂ©tection une plus grande prise en charge mais aussi un usage qu'il convient sans doute d'amĂ©liorer par un bon usage des ressources : on focalise beaucoup sur les AESH mais le premier accompagnant de l'Ă©lève, c'est l'enseignant ! La famille joue Ă©galement un rĂ´le très important et l'AESH vient en plus.
"Obtenir l'appui d'un AESH donne l'illusion que l'enfant est suivi et traité, mais iI faut penser également à la prescription de soins, à du matériel spécifique et à des contacts avec des personnels spécialisés."

Une des difficultés et que les notifications ne sont pas faites par l'Éducation nationale qui est cependant charger de les mettre en place. Celui qui notifie n'est pas celui qui paye...

Il y a actuellement 3 CDAPH (Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées) en 5 semaines. Ce qui fait que dès septembre le pourcentage des personnels accompagnants mobilisés est déjà très élevé.
Le point de rupture apparaĂ®t dès novembre, ce qui accroit les Ă©carts de temps entre des notifications et la mise en place possible. ConsĂ©quence, il y aura toujours un dĂ©lai!  Ă€ ce jour, 90 Ă  93 enfants n'ont pas d'accompagnement...

AESH individualisée ou mutualisée ?
Le PIAL a pour objectif la mutualisation. Pour des raisons de moyens budgétaires certes mais également avec un objectif pédagogique de développer l'autonomie pour l'indépendance de l'élève et d'éviter une relation étroite et permanente avec un seul AESH.

Quels leviers pour améliorer la prise en charge ?
1) des leviers pédagogiques : certains gestes pédagogiques peuvent résoudre des difficultés sans qu'elles soient médicalisées.
2) une réflexion avec la MDPH : il faudrait du temps de concertation.
L'éducation nationale devrait avoir plus de poids dans les notifications, en effet l'enseignant et l'AESH sont au contact de l'élève. Il faut rappeler d'ailleurs que certaines AESH sont mises en cause par les familles comme s'il y avait une obligation de résultat et comme si ces personnels étaient à la disposition des parents.
Monsieur le DASEN est parfois " confrontĂ© Ă  une hystĂ©risation des difficultĂ©s par certaine familles." 
Monsieur le DASEN a une population d'employés à protéger et à former le mieux possible.
Se pose également la question de recrutement, accompagner des élèves nécessite certaines compétences.

Autres outils :
- Les classes ULIS, mĂŞme si elles sont insuffisantes, proposent aux enfants de progresser leur rythme.

- Mieux former les enseignants par rapport à la psychologie et au comportement des enfants et à ce que ça représente pour les familles.

En conclusion, Monsieur le DASEN Ă©voque un problème systĂ©mique que l'on peut rĂ©sumer en 4 points :
- Le prescripteur n'est pas le payeur ...
- ne pas limiter l'aide Ă  un accompagnement humain 
- comment en interne mieux prendre en charge les difficultés des élèves
- travailler avec la MDPH (trop de prescriptions d' AESH)

APEDYS explique que si une famille demande une AESH, c'est parce que la prĂ©sence de l'enseignant n'est pas suffisante. Certes beaucoup de professeurs sont en capacitĂ© d'adapter aux besoins de l'enfant, cependant la gestion de la classe empĂŞche souvent un soutien plus personnalisĂ©. L'Ă©cole inclusive est mise en place depuis 2005 mais il manque toujours des moyens


Pour M. le DASEN, il faudrait un dépistage plus précoce des difficultés des enfants. Mais il y a un problème de fond : la PMI manque d'effectifs !
Les troubles comportementaux pénalisent le fonctionnement des écoles, au détriment de l'élève concerné, de ses camarades, de l'enseignant...
Or il manque beaucoup de pĂ©dopsychiatres et autres spĂ©cialistes dans notre dĂ©partement...
Ce problème de prise en charge hors de la scolarité fait que l'école doit y remédier seule.

AmĂ©liorer la communication de la MDPH vers les parents notamment pour expliquer une baisse de dotations d'heures etc, 

APEDYS : le PAP (plan d'accompagnement personnalisĂ© ) une bonne chose puisqu'il limite la mĂ©dicalisation, mais les enseignants  ne le mettent pas toujours en application. Ainsi par exemple tous n'utilisent pas les outils de l'Ă©ducation nationale comme la mise en ligne des cours, qui faciliterait grandement le travail des parents qui aident leur enfant Ă  faire leurs devoirs après les cours.

M. le DASEN rappelle que l'enseignant n'est pas un prestataire de service et que les professeurs sont maĂ®tres de leur pĂ©dagogie. Il mentionne Ă©galement que certains parents ont des injonctions dĂ©sagrĂ©ables et oublient de rester courtois.Il explique aussi que les situations conflictuelles sont rares et que tous recherchent la meilleure adĂ©quation possible entre les ressources et les besoins.

Apedys: Dans nos communications avec les parents il y a des recommandations de bonnes pratiques ( Ă  sa demande des textes modèles seront envoyĂ©s Ă  M le DASEN) 

A propos de communication et de respect mutuel, lSE UNSA reprend une idĂ©e du collectif ; est-il envisageable de prĂ©coniser un temps de rencontre en dĂ©but d'annĂ©e scolaire entre les parents d'enfants en difficultĂ©, l'AESH et les enseignants concernĂ©s (avec le maĂ®tre de la classe et le professeur principal) pour mettre les personnes en confiance et que les parents puissent indiquer comment fonctionne leur enfant ?

MAIRES RURAUX : est-il possible d'associer Ă  ces rĂ©unions de prise de contact les personnels de restauration de l'accueil pĂ©riscolaire ?

Monsieur le DASEN : Cela mĂ©rite d'ĂŞtre Ă©tudiĂ©


MAIRES RURAUX : La difficultĂ© n'est pas seulement scolaire, elle est Ă©galement d'ordre mĂ©dical. En milieu rural, les dĂ©lais pour obtenir un rendez-vous chez un ergothĂ©rapeute ou un autre spĂ©cialiste peuvent atteindre 8 Ă  9 mois. Ce qui crĂ©e un malaise les parents qui dĂ©posent un dossier MDPH.
Monsieur le DASEN :  confirme que le cĹ“ur du problème est l' offre de soins et il convient en effet de dĂ©velopper une politique mĂ©dical de territoire.
MAIRES RURAUX : C'est bien le projet que les maires ruraux espèrent dĂ©velopper en 2022.

Monsieur le DASEN comprend le dĂ©sarroi des familles, l' Etat aussi,  qui annonce la crĂ©ation de 4000 postes d'AESH dans la loi de finances.
Mais la PMI est également exsangue : il y a dans les Vosges trois médecins scolaires pour 8 postes mais on n'arrive pas à recruter.
Ă€ cela s'ajoutent d'autres difficultĂ©s, certains parents oublient de parler Ă  leurs enfants tout petits, ne savent pas leur dire non, nĂ©gligent  le suivi mĂ©dical de la petite enfance, ont un mĂ©susage des Ă©crans ... Ce qui peut Ă©galement occasionner des problèmes de langage et des dĂ©ficits de l'attention.

SE UNSA demande des prĂ©cisions par rapport Ă  l'audience de l'annĂ©e passĂ©e. Quid des remplacements d'AESH? de leur emploi du temps ?
On avait suggéré des emplois du temps de vacances à vacances pour stabiliser les équipes et les familles, cela a-t-il été possible ?

Mme l'IEN ASH : 
Nouvelle dans notre dĂ©partement des Vosges, elle a rĂ©alisĂ© un Ă©tat des lieux et tient un tableau de bord qu'elle partage avec Monsieur le DASEN. 

Elle signale que depuis juillet 200 Ă©lèves de plus on reçu une notification, ce qui explique des moyens vite Ă©puisĂ©s. Pour les remplacements d'AESH, il n'existe pas de brigade Ă  proprement parler, mais tous les mois elle dĂ©clare au rectorat le nombre de personnes concernĂ©es par des congĂ©s maternitĂ©, des congĂ©s longue maladie, des formations... Et le rectorat dĂ©bloque une enveloppe Ă  mobiliser.

Pour une question Ă  la fois comptable et humaine, il faut  rĂ©partir les moyens selon les nouvelles modifications en tenant compte le plus possible de la gĂ©ographie, de l'expĂ©rience de l'AESH, de ses souhaits.. Tout n'est Ă©videmment pas possible.

L'attribution des moyens AESH ne se  fait pas Ă  chaque CDAPH mais après  un temps de rĂ©flexion pour crĂ©er un juste Ă©quilibre entre les 46 pial, le nombre d'enfants par AESH, les disponibilitĂ©s restantes en mutualisĂ© et en individualisĂ©, avant d'informer l'AESH, le coordonnateur du pial, le pilote du PIAL, l'enseignant rĂ©fĂ©rent, l'IEN ..
Un point très important est la communication avec les familles. Il faut parfois accompagner leur lecture de la notification car le H de handicap fait peur.

Les leviers sont de s'interroger sur les vrais besoins de l'enfant.

Ainsi on peut faire comprendre aux familles et à l'élève que s'il dispose la première année de 12 heures en individuel, il faut concourir vers l'autonomie et arriver progressivement à diminuer ses heures d'accompagnement (sauf handicap lourd ), dans l'intérêt de l'élève et aussi du système qui peut ainsi d'aider d'autres enfants.

Le PIAL doit aussi porter l'école inclusive auprès des enseignants.

Mme l'IEN rappelle l'existence de l'Ă©quipe mobile d'appui Ă  la scolarisation (EMAS) qui intervient Ă  la demande des Ă©quipes. Une plaquette EMAS  a Ă©tĂ© envoyĂ©e aux directeurs et aux chefs d'Ă©tablissement.
Il faut Ă©galement travailler avec la MDPH et recourir aux PAP en attente d'Ă©valuation par les enseignants.
Elle parle d'une approche philosophique et technique pour  rĂ©guler l'adĂ©quation de l'offre et de la demande sur du moyen terme afin de rĂ©duire considĂ©rablement le nombre d'enfants non accompagnĂ©s.

Elle rappelle ainsi que les classes ULIS dispose d'un AESH  collectif et que, seuls le Ă©lèves en situation de handicap moteur ou d' autisme, ont droit Ă  une AESH supplĂ©mentaire.

Elle suggère également d' impliquer davantage les AESH dans les équipes et de leur accorder plus de liberté d'organisation d'emploi du temps au sein d'un même collège par exemple.

Elle nous informe réunir début février tous les enseignants référents, les pilotes et les coordonnateurs de PIAL.

Elle rappelle le guide AESH, l'accueil en amphi début octobre pour une formation où elle explique l'importance du trinôme élève / enseignant / AESH, la nécessaire collaboration en confiance.
Il faut aussi former les enseignants à l'accueil des AESH, par leur intégration à l'évaluation des élèves par exemple.

Elle explique également ne pas placer les AESH face un élève inconnu dès le lendemain de son affectation mais laisser en temps d'immersion dans l'école pour repérer les personnels, les lieux, les horaires ou la vie scolaire...
L'IEN a déjà vu dans un collège par exemple un créneau dédié dans l'emploi du temps pour un temps d'échange entre les AESH de l'établissement.

Nous suggérons un temps dédié avant la classe également pour permettre à l'élève et à l'AESH de faire connaissance.

APEDYS /  pour la journĂ©e nationale des dys 2022, elle demande Ă  M. le DASEN qu'un enseignant rĂ©fèrent puisse intervenir et prĂ©senter aux parents les diffĂ©rents dispositifs d'appui Ă  la scolarisation, le rĂ´le du PIAL, sa composition, oĂą trouver le bon contact en cas de difficultĂ©, le site de l'Ă©ducation Nationale et autre points.

M. le DASEN va Ă©tudier cette proposition.

Nous remercions Madame l'IEN  Monsieur le DASEN pour ce temps d'Ă©changes constructif.

Pour toute question, contactez-nous !

 


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