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Pratique sportive en contexte Covid : constats et propositions du SE-Unsa
Article publié le mercredi 2 décembre 2020.
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Dans le cadre de la commission d’enquĂŞte parlementaire crĂ©Ă©e dans le but de « mesurer et prĂ©venir les effets de la crise du Covid-19 sur les enfants et la jeunesse Â», le SE-Unsa a Ă©tĂ© auditionnĂ© le 12 novembre dernier. L’occasion, après avoir fait part de nos constats, de faire connaĂ®tre nos propositions pour l’EPS aux dĂ©putĂ©s de la commission. 

 
LES CONSTATS
 
L’EPS a joué un rôle important pendant et après le confinement
 
> Pendant le confinement
 
L’EPS a permis de garder le lien avec les Ă©lèves qui ont apprĂ©ciĂ© que les enseignants d’EPS ne soient pas focalisĂ©s sur l’apprentissage de savoirs scolaires et a ainsi participĂ© Ă  limiter les dĂ©crochages.
 
L’EPS a permis d’une part de proposer aux Ă©lèves une pratique sportive rĂ©gulière autonome et en toute sĂ©curitĂ© dans le respect des règles de confinement et des gestes barrières et d’autre part de leur permettre de s’engager dans le dĂ©veloppement de compĂ©tences mĂ©thodologiques (savoir s’entrainer) et sociales (se connaitre, se motiver).
 
> Lors du retour en Ă©tablissement
 
L’EPS a permis aux Ă©lèves de reprendre souvent avec joie une activitĂ© physique, activitĂ© permettant d’une part de secrĂ©ter de l’endorphine qui produit des effets bĂ©nĂ©fiques sur l’anxiĂ©tĂ©, l’angoisse, et la dĂ©pression et d’autre part d’inverser la tendance de perte de tonus musculaire et de prise de poids liĂ©s Ă  la moindre activitĂ©.
 
Ce fut l’occasion de rappeler aux Ă©lèves la nĂ©cessitĂ© de la pratique sportive par le biais de l’EPS et des activitĂ©s proposĂ©es Ă  l’AS qui concourt Ă  leur Ă©panouissement, favorise la connaissance de soi, la confiance en soi et dĂ©veloppe l’esprit d’équipe : des valeurs qui prennent tout leur sens dans un contexte difficile.
 
La crise de la Covid ayant mis en lumière les bienfaits de l’EPS et du sport en matière d’épanouissement, de bien-ĂŞtre et de santĂ©, cette audition a Ă©tĂ© l’occasion de rappeler notre mandat de 3 heures d’EPS hebdomadaires en lycĂ©e, proposition que Marie-George Buffet, rapporteure de la commission d’enquĂŞte, a soutenue.
 
 
Les difficultés d’enseignement en contexte Covid
 
Les spĂ©cificitĂ©s de l’EPS mais aussi l’imprĂ©paration du ministère ont rendu difficile l’enseignement de cette discipline. 
 
 > Pendant le confinement
 
Les enseignants ont dĂ» construire de nouveaux outils pour proposer une EPS praticable en autonomie et dans le respect des gestes barrières.
 
Les équipes EPS ont également dû s’inclure dans la répartition du volume de travail proposé aux élèves.
 
 > Lors du retour en Ă©tablissement
 
Lors du dĂ©confinement, un lourd mais nĂ©cessaire travail de concertation et de coordination a fortement impactĂ© les Ă©quipes EPS qui ont dĂ» Ă©tablir ce qu’il Ă©tait possible ou non de faire au regard des exigences du protocole et des infrastructures disponibles.
 
Le SE-Unsa regrette que ce travail de concertation ait dĂ» se faire dans l’urgence, alors que de nombreux Ă©quipements sportifs Ă©taient encore fermĂ©s. Les Ă©quipes ont besoin de temps et de confiance, loin de toute injonction ou « urgence Â». 
 
Par ailleurs, la grande majoritĂ© des infrastructures utilisĂ©es par l’EPS appartiennent aux collectivitĂ©s locales. Elles sont parfois en nombre insuffisant et/ou vieillissantes. De surcroĂ®t, les collectivitĂ©s locales ont mis en place leur propre protocole.
 
Garantir une EPS en toute sĂ©curitĂ© par une dĂ©sinfection fastidieuse du matĂ©riel - car beaucoup de matĂ©riel est utilisĂ© en EPS -, c’est un protocole lourd et chronophage.
 
 > EPS, sport scolaire, sport : diffĂ©rents mais complĂ©mentaires
 
Le SE-Unsa regrette que la communication ministĂ©rielle ne distingue pas d’une part l’éducation physique et sportive enseignĂ©e de l’école maternelle au lycĂ©e qui vise Ă  permettre Ă  tous les Ă©lèves d’enrichir leur motricitĂ©, de construire les conditions de leur santĂ©, de dĂ©velopper leur citoyennetĂ© et d’accĂ©der Ă  un patrimoine culturel large par la pratique physique, sportive et artistique et d’autre part le sport pratiquĂ© dans les fĂ©dĂ©rations sportives dont les finalitĂ©s sont diffĂ©rentes (promotion d’une discipline sportive, place plus importante attribuĂ©e Ă  la compĂ©tition).
 
Il ne s’agit pas bien sĂ»r de les opposer mais de bien mettre en Ă©vidence leur complĂ©mentaritĂ© comme le rappelle Marie-George Buffet dans son intervention (cf. VidĂ©o : dans le menu de la vidĂ©o cliquer sur Table ronde des syndicats (…) puis sur Marie-George Buffet).
 
Le SE-Unsa regrette Ă©galement que les premiers protocoles publiĂ©s n’aient pas distinguĂ© la pratique de l’EPS (obligatoire) et celle du sport scolaire (facultatif). Suite au nouveau protocole sanitaire en vigueur Ă  la reprise du 2 novembre 2020, le ministère a publiĂ© une fiche thĂ©matique Repères pour l’organisation de l’EPS. Celle-ci permet de cadrer clairement ce qui est autorisĂ© et ce qui est proscrit en EPS mais aussi d’apporter des prĂ©cisions sur la pratique sportive durant le temps pĂ©riscolaire (associations sportives - AS et sections sportives).
 
Cette pĂ©riode est rĂ©vĂ©latrice des enjeux de l’EPS, mais Ă©galement rĂ©vĂ©latrice des manques et difficultĂ©s actuels en EPS. 
 
 
NOS PROPOSITIONS POUR LE LONG TERME
 
Suite à ces constats, nous, SE-Unsa, avons pu faire part de nos propositions pour l’EPS à des députés qui se sont montrés particulièrement intéressés par notre proposition d’augmenter les heures d’EPS au lycée et conscients des manques de structures sportives nécessaires à la pratique.
 
l’École Ă©tant le seul lieu qui permet Ă  TOUS les enfants et TOUS les jeunes sans discrimination aucune d’accĂ©der aux activitĂ©s physiques, sportives et artistiques, nous revendiquons :
 
  • 3 heures hebdomadaires d’EPS pour tous les lycĂ©ens ;
  • un temps pĂ©riscolaire permettant aux Ă©lèves de bĂ©nĂ©ficier de crĂ©neaux d’associations sportives puisque le fonctionnement des AS s’adresse Ă  tous les Ă©lèves Ă  un tarif abordable ;
  • un Ă©tat des lieux des infrastructures sportives utilisĂ©es par les scolaires ;
  • un amĂ©nagement des cours de rĂ©crĂ©ation permettant la pratique sportive ;
  • lors des rĂ©novations du bâti scolaire, systĂ©matiser la construction d’un gymnase Ă  proximitĂ© ou sa rĂ©novation. Le bâti scolaire doit inclure les amĂ©nagements sportifs comme on le ferait pour la cantine, le CDI.
  • Une limitation des effectifs par classe : 
- à 24 élèves par classe de la maternelle au lycée
- à 20 élèves dans les territoires en difficulté
- à 12 élèves en Segpa et en UPE2A
- à 10 élèves en Ulis
 
Ces efforts financier et humain consĂ©quents sont nĂ©cessaires pour favoriser la rĂ©ussite Ă©ducative de tous les Ă©lèves, et notamment des plus fragiles. 
 

 

 

 
 
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