Nous avions décidé de nous positionner au vu des déclarations du Premier Ministre, le 11 décembre. C'est chose faite. Nous avons pris le temps de l'analyse collective de ces annonces, et les confronter à nos revendications.
Le SE-UNSA et l'Unsa
appellent donc à la grève le mardi 17 décembre.(voir communiqués ci-dessous)
Le manque de concret cultive les inquiétudes, la parole des gouvernants est décrédibilisée, la défiance est perceptible. Nous ne pouvons toujours pas faire des simulations crédibles. La revalorisation que nous demandons ne doit pas uniquement être compensatoire des méfaits de cette réforme pour les enseignants, mais bien être une véritable revalorisation,sans contreparties inadmissibles sur le métier.
L'instauration de l'âge pivot n'est pas acceptable.
C'est pourquoi la mobilisation sur le 17 doit être au moins égale à celle qui a fait la réussite de la journée du 5 décembre.
Pour le 1er degré (PE devant classe), la déclaration d'intention de grève doit parvenir à votre IEN avant samedi minuit, par courrier.
Revalorisation, retraites : le SE-Unsa appelle à la grève le 17 décembre
Paris, le 12 décembre 2019
Stéphane Crochet
Secrétaire général
Communiqué de l'UNSA interprofessionnelle :
Pour qu’il n’y ait ni puni·es, ni perdant·es, l’UNSA appelle l’ensemble des salariés à se mobiliser et à faire grève le mardi 17 décembre.
12 décembre-2019
Hier, le Premier ministre a levé le voile sur ses intentions concernant la réforme des retraites. Imprécisions, manque de prospective et nouvelle mesure punitive : tel est le bilan des annonces.
Certes quelques-unes sont à mettre à l’actif des propositions et des actions de l’UNSA :
- La première génération concernée sera celle née en 1975. Ce qui permet de protéger ceux qui sont à 12 ans de leur retraite et qui ont fait des choix de carrière et de vie en fonction du régime actuel. Ces 12 années laisseront également le temps nécessaire pour améliorer les carrières, les salaires, la qualité de vie au travail de l’ensemble des salariés.
- Les salariés, nés à partir de 1975, bénéficieront de 100 % de droits acquis dans l’actuel régime. Ce qui est une garantie indispensable en particulier pour celles et ceux qui y ont déjà accompli une part significative de leur carrière
Mais au final le compte n’y est pas !
Pour une grande part, les mesures avancées continuent à entretenir le flou et manquent d’engagements concrets :
- Les propos sur la pénibilité sont très décevants. Des négociations doivent s’ouvrir rapidement et bien concerner l’ensemble des métiers.
- Les personnels de santé publique, les forces de l’ordre et les pompiers, les agents territoriaux, les fonctionnaires ayant peu ou pas de primes (dont les enseignants), les salariés de la SNCF, de la RATP… restent sur leur faim car aucune garantie ne leur a été concrètement apportée. Il ne suffit pas de dire que des discussions vont commencer, il faut préciser quand, à quel rythme et pour aller dans quelle direction.
Pire, le Premier ministre compte mettre en place, pour l’ensemble des salariés, un âge pivot de 64 ans en 2027 avec une montée en charge dès 2022.
Cette mesure financière est particulièrement punitive : dès 2022, les salariés âgés de 62 ans seront obligés de travailler quelques mois de plus sauf à se voir imposer un malus supplémentaire.
L’UNSA avait proposé que ne soit pas mêlées retraite universelle et mesures financières. Le gouvernement a fait le choix contraire et fait porter cet effort supplémentaire aux seuls salariés. Ce n’est pas acceptable pour l’UNSA.
L’UNSA n’est pas dans une logique du tout ou rien qui se traduit très souvent par rien du tout. Au contraire, l’UNSA accentuera ses pressions sur le gouvernement, en discutant et argumentant jusqu’au bout, pour qu’il modifie sa copie.
Pour qu’il n’y ait ni puni·es, ni perdant·es, l’UNSA appelle l’ensemble des salariés à se mobiliser et à faire grève le mardi 17 décembre.
Laurent ESCURE
Secrétaire Général
Le SE-Unsa s’inscrit dans l’appel à la grève de son union interprofessionnelle l’Unsa, le mardi 17 décembre.
Le gouvernement a repoussé de 12 années la première génération concernée par la réforme. Ce seront donc les personnes nées à partir de 1975 qui entreront dans le nouveau système. C’était une demande de l’Unsa de laisser davantage de temps pour travailler à l’amélioration des carrières.
La valeur du point sera indexée sur les salaires et non sur l’inflation.
La gouvernance du nouveau système de retraite sera assurée par les partenaires sociaux (dont les organisations syndicales) sous le contrôle du Parlement.
Le maintien des niveaux des pensions des enseignants par une revalorisation dès 2021 et sur plusieurs années a bien aussi été confirmé par le Premier ministre.
Incertitudes et zones d’ombre persistantes
Contrairement à ce qui était attendu, l’engagement de revalorisation des personnels enseignants, CPE et PsyEN n’a pas été consolidé par des chiffres concrets permettant à chacun·e d’être rassuré·e et de se projeter.
Le Premier ministre s’est engagé à un maintien des droits acquis dans l’ancien système pour les générations à partir de 1975. Le SE-Unsa veut avancer sans attendre sur le mode de calcul et de conversion des droits acquis pour chaque collègue et s’assurer d’un mécanisme spécifique et protecteur pour les personnels.
Le Premier ministre s’est engagé à prendre en compte la pénibilité dans la Fonction publique et, notamment, envisager des aménagements de fin de carrière.
Lignes rouges franchies
Le SE-Unsa regrette que le Premier ministre n’ait pas résisté à ajouter à ses arbitrages une dimension paramétrique en repoussant l’âge d’équilibre (âge à partir duquel la décote ne s’applique plus) à 64 ans en 2027 avec une montée en charge dès 2022. Celle-ci n’est pas compatible avec une réforme systémique et nuit gravement à la lisibilité des intentions de l’exécutif.
Le Premier ministre et le ministre de l’Éducation nationale voudraient connecter la revalorisation à une réflexion sur le cadre professionnel (évolution du métier, des missions et de l’organisation du travail). Pour le SE-Unsa, la revalorisation en lien avec la réforme des retraites doit se faire sans contrepartie de la part des personnels.
Il appartient au gouvernement de rompre la spirale de la défiance. Il doit lever la mesure d’âge et concrétiser la revalorisation.