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Risques psycho-sociaux : est-ce que les enseignants français ont le moral ?
Article publié le jeudi 4 juillet 2019.
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Les enseignants français sont-ils satisfaits de leur travail ? Qu’est-ce qui les met en difficultĂ© ? Ces questions Ă©taient posĂ©es dans l’enquĂŞte TALIS (enquĂŞte internationale sur l’enseignement et l’apprentissage) menĂ©e dans les pays de l’OCDE en fĂ©vrier/mars 2018 auprès des enseignants de collège, et ont fait l’objet d’une note de la Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) du ministère en juin 2018.
 
Pour le SE-Unsa, les résultats de cette enquête doivent être observés de près pour améliorer les conditions de travail des enseignants.
 
Les enseignants français se sentent peu efficaces
 
3000 enseignants français, sur 150 000 interrogĂ©s dans 50 pays du monde entier, se sont positionnĂ©s, tout comme en 2013, sur leur satisfaction personnelle dans l’exercice de leur mĂ©tier d’enseignant. Le sentiment d’efficacitĂ© des enseignants français est en baisse par rapport Ă  l’enquĂŞte de 2013 : depuis 5 ans, les enseignants français se sentent moins capables d’appliquer des mĂ©thodes pĂ©dagogiques diffĂ©rentes en classe, (22 % contre 40 % de moyenne en Europe), pour expliquer autrement aux Ă©lèves qui ne comprennent pas (40 % contre 56 % de moyenne en Europe), pour calmer un Ă©lève perturbateur (28 % contre 36 % en Europe), pour amener les Ă©lèves Ă  respecter les règles (38 % contre 43% en Europe), pour amener les Ă©lèves Ă  rĂ©aliser qu’ils peuvent rĂ©ussir (24 % contre 40%) ou encore pour motiver les Ă©lèves peu intĂ©ressĂ©s (13 % contre 24%).
 
Des enseignants français Ă  la fois motivĂ©s...et malheureux ?
 
Un paradoxe : les enseignants français, parfois plus que leurs confrères et consĹ“urs europĂ©en·ne·s, ont choisi ce mĂ©tier, pour jouer un rĂ´le dans le dĂ©veloppement des enfants et pour contribuer Ă  la sociĂ©tĂ©.
La recherche de stabilité et de sécurité professionnelle est moins recherchée que dans d’autres pays. 9 enseignants français sur 10 aiment travailler dans leur collège. Ils déclarent toutefois passer moins de temps à travailler de manière collective, et ont plus de difficultés en gestion de classe.
Ils se sentent aussi moins bien formés pour l’exercer, avec des proportions souvent inférieures de moitié par rapport à la moyenne des pays européens.
 
Le SE-Unsa revendique que la formation initiale et continue des enseignants, ainsi que les concours de recrutement, intègrent mieux les enjeux pédagogiques et tout simplement les enjeux d’une école publique laïque.
 
La note publiée par la DEPP en juin 2019 revient sur le lien entre le sentiment d’efficacité qu’ont les enseignants, et ce qu’on appelle l’épuisement professionnel, à travers trois dimensions : émotionnelles, psychiques et physiques.
En matière d’épuisement professionnel, de dĂ©personnalisation (indiffĂ©rence vis-Ă -vis du mĂ©tier) ou encore d’accomplissement personnel, la note de la DEPP relève que les enseignants français obtiennent des scores infĂ©rieurs aux autres pays europĂ©ens sur l’échelle de Maslach, Ă©laborĂ©e par une psychologue amĂ©ricaine du mĂŞme nom dans les annĂ©es 1980. Un faible score en matière d’accomplissement personnel et un score Ă©levĂ© en matière de dĂ©personnalisation indiquent une situation de « burn-out Â».
Comment, alors, le système Ă©ducatif français peut-il permettre aux enseignants de se sentir plus efficace dans leur mĂ©tier ?
 
Le moral des enseignants a un impact sur les apprentissages
 
Les enseignants qui se sentent moins efficaces recourent moins régulièrement à l’activation cognitive des élèves (utilisation de tâches complexes notamment), donnent moins souvent des exercices favorisant l’esprit critique et proposent moins régulièrement aux élèves de travailler en groupe, d’après les travaux du psychologue américain Albert Bandura.
De plus, seuls 23 % des enseignants qui se sentent les plus efficaces sont perturbĂ©s par le bruit en classe contre 44 % chez les enseignants qui se sentent le moins efficaces.
 
Pour le SE-Unsa, le bien-ĂŞtre des enseignants doit faire l’objet de mesures transversales dans les politiques Ă©ducatives : dĂ©veloppement d’une mĂ©decine de prĂ©vention, amĂ©nagement de locaux de repos au sein des Ă©tablissements, accès facilitĂ© Ă  la formation continue et accompagnement bienveillant de la hiĂ©rarchie en cas de difficultĂ© professionnelle font partie des revendications du SE-Unsa. 
Le SE-Unsa a menĂ© une enquĂŞte sur les conditions de travail des enseignants en janvier 2018 (voir rĂ©sultats sur http://enseignants.se-unsa.org/Enquete-conditions-de-travail-du-SE-Unsa-les-resultats) et propose des « fiches utiles Â» sur les risques psychosociaux (Ă  demander ici http://enseignants.se-unsa.org/Conditions-de-travail-commandez-les-fiches-utiles-du-SE-Unsa ).

 

 
 
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