Contrairement à 2002, la faiblesse de la participation ne peut être convoquée pour expliquer le score de la haine. Gonflé par la souffrance, dopé par la peur, encouragé par les discours populistes, le vote pour l’extrême-droite s’est amplifié pour atteindre lors de ce premier tour de l’élection présidentielle de 2012 un niveau aussi inédit qu’insupportable.

Nous aurons à nous interroger, à interroger nos institutions, notre système démocratique, notre Ecole ; nous aurons à combattre en profondeur les injustices sociales, à exiger que la parole politique retrouve son crédit et que les détenteurs du pouvoir retrouvent la voie de l’exemplarité, pour détourner ces électeurs de cette impasse désespérée et pour les ramener dans le champ de l’expression civique républicaine.

Mais nous avons pour l’heure deux rendez-vous à honorer : celui du second tour de l’élection présidentielle pour choisir notre avenir commun des cinq ans qui viennent; celui du 1er mai, jour de l’expression syndicale des revendications sociales face à la crise et jour de refus de la préférence nationale.

Dans la rue comme dans les urnes, nous devons faire échec à la souffrance, à la peur et à la haine.

Laurent Escure
Secrétaire général de l'UNSA Education