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SE-UNSA 86


 Par SE-UNSA 086
 Le  samedi 12 mars 2011

Entretiens de carrière : étapes successives

 

Nouvelle marotte du ministère :

l’entretien de carrière

Nous avons été alertés début février sur l’existence d’une expérimentation d’entretiens de carrière pour les collègues ayant 2 ou 20 ans d’ancienneté.

Le ministère en avait fait mention dans le cadre du pacte de carrière mais une concertation avait été annoncée sur le sujet. La seule annonce vaut à l’évidence, une nouvelle fois, concertation ! En effet, d’après les informations que nous avons recueillies sur le terrain depuis, et confirmées maintenant par le ministère, c’est une expérimentation qui est lancée dans toutes les académies sur une ou plusieurs circonscriptions pour le premier degré, dans quelques établissements pour le second degré. La généralisation rapide du dispositif serait même annoncée !

Pour le premier degré ce sont les IEN qui sont appelés à mener ces entretiens, mais les conseillers pédagogiques, voire les directeurs pourraient être sollicités.

Au SE-Unsa, nous ne sommes pas opposés au principe de ces entretiens parce qu’ils peuvent répondre à la demande de collègues. Mais nous contestons la méthode. Non seulement il n’y a eu aucune concertation au plan national, mais la profession n’a eu aucune information, ce qui est inacceptable.

D’autre part, nous contestons la menée de ces entretiens par le supérieur hiérarchique direct. C’est source de confusion avec la procédure d’inspection.

Le SE-UNSA de la Vienne a demandé ce jour une audience à l’IA pour faire un point départemental sur cette question.


Une délégation du SE-UNSA a été reçue en audience par l’IA le 10 mars. Nous avons abordé deux points : l’aide administrative (cf dossier) et les entretiens de carrière.

Entretiens de carrière

Le ministère a demandé aux IA d’expérimenter les entretiens de carrière. 2 circonscriptions sont concernées dès aujourd’hui : Montmorillon et Châtellerault.

Dans tous les cas, les collègues seront sollicités et auront la possibilité de refuser (le principe du volontariat est inscrit dans les instructions ministérielles).

Entretiens à 2 ans après titularisation :

L’IA ne souhaite pas que ces entretiens concernent les collègues qui doivent être inspectés pour la première fois. Les enseignants concernés seront donc les T3 ou les T4.

Il s’agira pour les enseignants de « s’exprimer sur leur entrée dans le métier », de dire dans quels domaines il souhaite progresser.

Entretiens à 20 ans après titularisation :

Il s’agit d’aider l’enseignant « à se projeter dans le 2ème partie de sa carrière », soit dans le « continuum de ses fonctions » soit dans le cadre d’un projet de mobilité.

Qui assure ces entretiens ?

C’est l’IEN qui doit les mener. La note ministérielle précise que « dans le cadre d’une délégation contrôlée », ce peut être le conseiller pédagogique ou le directeur d’école. Nous avons dit fermement que pour le SE-UNSA il n’était pas question que ce travail incombe aux conseillers pédagogiques, et encore moins aux directeurs. Sur ces derniers, l’IA a convenu que ce n’était pas une bonne idée au vu de leur statut et du fonctionnement de l’école.

Ces entretiens doivent être déconnectés de l’inspection. Néanmoins, des mentions dans les documents préparatoires sont ambigües : on parle de faire le point sur les « résultats obtenus », de « vérifier la maîtrise (voire l’aisance) dans son exercice et si nécessaire, à définir un éventuel accompagnement ». Pour le SE-UNSA cela relève avant tout de l’inspection. C’est pourquoi nous avons demandé que les entretiens soient menés par un autre IEN que celui de la circonscription de l’enseignant.

Nous avons également demandé la création d’un groupe de travail (ou de suivi) sur cette question. Un bilan de l’expérimentation doit en effet être réalisé et communiqué en mai au ministère et nous souhaitons y être associés.

Autres remarques que nous avons faites :

Le SE-UNSA n’est pas opposé par principe à ces entretiens à condition qu’il n’y ait aucune ambigüité par rapport à l’inspection.

Ces entretiens sont un des éléments du pacte de carrière qui inclut d’autres mesures que le ministère peine à mettre en œuvre (euphémisme !) :

-          Le DIF (droit individuel à la formation) ;

-          Le portail mobilité.

Le dispositif doit être chapeauté par un Conseiller Mobilité Métier (CMC) qui pour l’heure n’est pas installé dans l’académie.

Un des principaux obstacles à ces mises en œuvre est bien entendu… l’indigence budgétaire !

Le SE-UNSA reste donc vigilant afin que ces mesures ne restent pas, in fine, des vœux pieux…


9 juin 2011

Entretiens de carrière :

le ministère essaie de faire le forcing

D’après nos sources le ministère a enjoint le département de la Vienne à faire preuve de davantage de zèle quant à la mise en œuvre des entretiens de carrière à 2 et 20 ans (voir lettre en ligne du 14 mars).

Il se pourrait donc que des pressions soient exercées sur les enseignants concernés (autour de 2 ans et 20 ans de carrière) pour qu’ils acceptent de se livrer à cet exercice.

Nous vous rappelons que les textes ministériels sont très clairs à ce sujet :

« Il est important de rappeler que cette démarche ne constitue pas une obligation pour les enseignants. Les animateurs de ces entretiens auront à inviter les personnels remplissant les conditions de durée de carrière à participer à ces rencontres. Ces derniers resteront libres de décliner ladite invitation sans avoir à justifier leur position

 


21 mars 2012

Entretiens de carrière : le retour !

Les collègues ayant 2 ans et 15 ans d’ancienneté sont en train d’être contactés par leurs IEN pour qu’ils suivre un entretien de carrière.

Ces entretiens font partie du « pacte de carrière » de notre cher ministre (voir à ce sujet notre lettre en ligne du 14 mars 2011). Leur expérimentation a reçu un accueil très mitigé l’année dernière, par conséquent la DGRH (direction générale des ressources humaines) du ministère remet un « coup de pression » aux IA pour qu’ils abondent les statistiques.

 

Consigne du SE-UNSA : ces entretiens sont facultatifs. Seuls les collègues volontaires sont amenés à les passer.

Ces entretiens sont-ils utiles ?

Si vous avez besoin de formation continue : il suffit de voir l’état actuel du plan de formation pour évaluer le peu de moyens qui y sont consacrés.

Vous souhaitez demander un congé de formation pour évoluer professionnellement : seules ¼ des demandes sont satisfaites et les moyens diminuent d’année en année.

Vous souhaitez changer de métier en restant dans l’éducation nationale ou changer de ministère : il suffit de voir les postes proposés dans la bourse interministérielle du travail pour se rendre compte que les profils sont très pointus et le nombre de postes offerts très restreint.

 

Bref, comme disait Coluche, cet entretien pourrait bien se résumer à :

« dites moi de quoi vous avez besoin, on vous expliquera comment vous en passer » !

 

En résumé (sauf si vous avez envie de vous défouler auprès de votre IEN, ce qui peut s’entendre), inutile de perdre du temps avec ce dispositif !