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SE-UNSA 86


 Par SE-UNSA 086
 Le  lundi 14 août 2023

Engager l’acte II de l’école inclusive

 

Lors de la Conférence nationale du handicap qui s’est tenue au mois d’avril dernier, le président de la République a annoncé plusieurs mesures sur la scolarisation des enfants en situation de handicap. Le SE-Unsa rappelle que l’Ecole inclusive ne se résume pas à la scolarisation des élèves en situation de handicap mais englobe bien tous les élèves à besoins éducatifs particuliers.

 

Parmi ces annonces, certaines problématiques semblent avoir été entendues :

  • Pour certains élèves handicapés, la scolarisation sans les aides spécifiques nécessaires, en particulier en matière de soins, ne répond ni à leurs besoins, ni aux capacités de l’École. 
  • Les PIAL sont parfois restés des outils de gestion
  • Les accompagnantes et accompagnants ont besoin d’être considérés comme des travailleurs qui ont besoin d’un temps plein pour vivre de leur métier.

 

De nombreuses annonces restent floues et ont besoin d’être précisées.

 

Que sait-on de la transformation des Pials en Pas ?

 

 

Les PIAL (les pôles inclusifs d’accompagnement localisés) deviendraient des pôles d’appui à la scolarité (PAS) avec de nouvelles missions.

 

Actuellement, les PIAL ont pour objectif une coordination des moyens humains au niveau d’une circonscription, d’un ou de plusieurs établissements. Chaque Pial comprend un coordonnateur, plusieurs AESH et, dans la Vienne, un AESH d’appui. Dans chaque PIAL, un coordonnateur met en adéquation les besoins qui ont été notifiés par les commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (Cdaph) et identifiés par l’équipe pédagogique et éducative avec les ressources en accompagnement.

Le PAS servirait, quant à lui, à identifier les besoins des élèves pour donner des réponses de niveau 1 (aménagements pédagogiques, matériel adapté, appui ponctuel de professionnels du soin). Reste à savoir qui composerait ces PAS et avec quels moyens. Pour le moment il est annoncé la présence d’un enseignant spécialisé, qui, pour le SE-Unsa, ne pourra pas être retiré des Rased. Il est envisageable aussi, même si ce n’est pas clairement annoncé, que les AESH ne soient plus affectés à un PIAL mais directement dans les écoles, les collèges et les lycées. Le PAS n’aurait peut-être plus ce rôle de gestion des AESH. Cependant, là-encore, le flou persiste.

 

 

Le fonctionnement actuel des Pials ne répond pas toujours aux réels besoins des élèves…

…et ce dispositif est largement perfectible.

 

Mais pour être une véritable plus-value pour les personnels et les élèves, la transformation des PIAL doit s’accompagner des moyens ad hoc :

 

  • Des moyens de fonctionnement à la hauteur de leurs missions
  • Des PsyEN
  • Des agents publics du secteur médico-social ou du personnel des établissements médicosociaux
  • Des personnels pérennes, formés et en nombre suffisant qui ne soient pas qu’en appui des équipes pédagogiques mais en mesure de prendre en charge les élèves qui nécessitent un encadrement individuel

Ces moyens doivent permettre :

  • D’apporter une première réponse de niveau 1 aux demandes des familles avec les garde-fous permettant d’éviter une inflation de demandes d’aménagements
  • D’accompagner l’articulation des différents acteurs
     

Pour le SE-Unsa un dispositif d’inclusion scolaire, qu’il soit le PIAL ou un autre, doit répondre à certaines exigences, notamment celle d’avoir des personnels (enseignants spécialisés, personnels médico-sociaux…) aptes à prendre en charge les enfants qui nécessitent un accompagnement individualisé.

Toute transformation des PIAL ne peut conduire à un désengagement de l’accompagnement individuel ou collectif des élèves.

 

Le SE-Unsa revendique que les effectifs des classes soient adaptés au nombre d’élèves à besoins éducatifs particuliers accueillis afin de garantir un encadrement pédagogique satisfaisant pour tous les élèves sans alourdir la charge de travail des enseignants.

En parallèle, la création de la fonction d’enseignant-référent handicap et accessibilité pédagogique ne doit pas être confondue avec celle des actuels ERSH. Par une formation et un recrutement dédiés, leurs missions doivent être d’accompagner les équipes pédagogiques et de prendre en charge ponctuellement des élèves. Pour le SE-Unsa, ces enseignants doivent avoir la mission d’accompagner tous les élèves à besoin éducatifs particuliers, y compris lorsque ceux-ci ne bénéficient pas de reconnaissance MDPH.

Alice Gautron