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Compte rendu du groupe départemental de consultation et de suivi Direction d’école.
Article publié le mercredi 18 décembre 2019.
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Le groupe de suivi départemental Direction d’école s’est tenu le mercredi 11 décembre au rectorat, conformément aux engagements du ministère. Il a fait suite aux échanges entre IEN et directeurs volontaires organisés en circonscription. Il s’est tenu en présence de Mme la Rectrice, de sa directrice de cabinet, du Dasen, de l’IENA, du secrétaire général adjoint, de 2 IEN (Mme Turi et M. Paquet), de 7 directeurs-directrices et de 4 représentants des organisations syndicales (FO, FSU, SNALC, Unsa-Education).

Les inspecteurs-trices avaient Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  « cibler Â» dans leur circonscription un(e) directeur-trice de façon Ă  constituer un groupe reprĂ©sentatif des diffĂ©rentes rĂ©alitĂ©s du dĂ©partement (maternelle, Ă©lĂ©mentaire, rural, REP+, classe unique, dĂ©charge totale…). Etaient reprĂ©sentĂ©es les Ă©coles de Chatellerault Lakanal LittrĂ©, Jaunay Marigny Paul Eluard, Nalliers, Ouzilly, Coulombiers, Poitiers Neruda et Fontaine le Comte maternelle.

Mme la Rectrice a ouvert la réunion en réaffirmant le souhait du ministère de vouloir écouter les directeurs. Elle s’est déclarée engagée pour la réussite et le bien-être des personnels, garants de la réussite des élèves.

Les Ă©changes se sont articulĂ©s autour de trois thĂ©matiques principales : les tâches administratives, le pilotage pĂ©dagogique de l’école et les relations avec les partenaires.

Les directeurs-trices prĂ©sents ont sans surprise fait part de leur ressenti inquiĂ©tant. Les tâches administratives prennent beaucoup de temps et empĂŞchent de se consacrer Ă  la mission première de pilotage. On le savait dĂ©jĂ  mais tous ont relevĂ© la lourdeur et la chronophagie engendrĂ©es. L’apparition de missions relativement rĂ©centes liĂ©es Ă  la sĂ©curitĂ© ou Ă  la santĂ© (PPMS, PAI…) a Ă©galement fait l’objet d’échanges. Les directeurs-trices ont exprimĂ© leur manque de formation et leur solitude face Ă  des tâches complexes, mal protocolisĂ©es et anxiogènes. La multiplication des interlocuteurs et des rĂ©unions est mal vĂ©cue et contrarie souvent le respect des agendas. Les applications sur l’Intranet se sont beaucoup dĂ©veloppĂ©es (ONDE, Affelnet, Intervenant1D, DĂ©claration EvĂ©nement, Vigipirate, Voyages-sorties, Evacuation PPMS, DUER…) sans toujours rĂ©pondre aux besoins et sans allĂ©ger ou simplifier les tâches. L’accumulation des missions, souvent Ă  rĂ©aliser dans l’urgence ou en doublon (ONDE/registre matricule) au dĂ©triment de la gestion quotidienne (voire de la classe), amène de la frustration et de la culpabilitĂ©. De mĂŞme, la prĂ©sence exponentielle d’élèves en situation de handicap, Ă  besoins particuliers, Ă  profil, Ă  comportement perturbateur… conduit Ă  une chronophagie importante et Ă  des tensions parfois difficiles Ă  gĂ©rer au sein des Ă©quipes. Le manque de formation continue, en particulier sur les aspects rĂ©glementaire et judiciaire, a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© : les directeurs-trices ne sont pas accompagnĂ©(e)s et peuvent, de bonne foi, commettre des erreurs ou des fautes engageantes.

De manière gĂ©nĂ©rale, il a Ă©tĂ© fait part d’une grande solitude face aux missions, quel que soit le profil d’école. L’attachement Ă  la fonction reste nĂ©anmoins fort car les directeurs-trices sont reconnu(e)s par leurs collègues, les usagers de l’école et les partenaires. La question du statut de l’école (et concomitamment de celui du directeur) a Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e. Aujourd’hui, l’école n’a pas de statut dĂ©fini ; elle n’est qu’un ensemble de bâtiments municipaux mis Ă  disposition de l’État qui y positionne ses agents. Rien de plus. Il n’y a pas de notion d’établissement, peu d’autonomie alors que les directeurs-trices sont les « clĂ©s de voĂ»te Â» et les « courroies de transmission Â» du système.

Mme la Rectrice et le Dasen ont apportĂ© un certain nombre de rĂ©ponses ou de pistes aux remarques et dolĂ©ances formulĂ©es. En terme de formation, des temps spĂ©cifiques Direction d’école pourraient ĂŞtre dĂ©gagĂ©s dans les animations pĂ©dagogiques, des fiches outils seraient proposĂ©es sur des thèmes ciblĂ©s, des « webinaires Â» dĂ©veloppĂ©s (formation Ă  distance) ainsi que des padlets de circonscription et un fil d’infos Direction. Par ailleurs, un tableau de bord administratif commun pourrait ĂŞtre mis en place pour simplifier, partager et fluidifier les informations.

Le Dasen a fait la proposition de rĂ©flĂ©chir Ă  la crĂ©ation d’un poste de « DVS Â» (Directeur Vie Scolaire) sur le modèle du PVS (Proviseur Vie Scolaire) du 2nd degrĂ©. Ce personnel, pair parmi les pairs, aurait pour mission d’être l’interlocuteur des directeurs-trices, d’assurer une liaison permanente avec le service juridique du Rectorat et de rĂ©pondre aux situations et aux interpellations.

Le Dasen a Ă©galement indiquĂ© que selon lui « il y a trop de directeurs dans le dĂ©partement Â» et qu’il faut repenser le maillage des Ă©coles et l’offre Ă©ducative dans les territoires.

Enfin, la Rectrice a assuré que les directeurs-trices qui commettraient de bonne foi des fautes seraient toujours soutenu(e)s et protégé(e)s par l’administration.

L’avis de l’Unsa-Education

Ce groupe de suivi s’est déroulé dans la bienveillance, l’écoute et la liberté d’expression. Si on ne peut évidemment que souligner la volonté d’entendre les directeurs-trices, nous restons vigilants et attentifs. Rien de concret n’a été acté. Les pistes dégagées en terme de formation innovante (webinaire, fil d’infos…) pourraient être intéressantes mais ne sauraient répondre à toutes les problématiques de terrain. Il ne faudrait pas confondre formation et information… Les directeurs ont avant tout besoin de temps et d’appui. Or, la question des décharges n’a été que très peu abordée, pas plus que celle des aides administratives...ou encore celle de la rémunération.

L’idĂ©e de crĂ©er un poste de Directeur Vie Scolaire va dans le sens d’une action concrète. Ce rĂ©fĂ©rent-directeur pourrait ĂŞtre une rĂ©ponse appropriĂ©e Ă  l’isolement et au dĂ©sarroi face Ă  certaines situations. PositionnĂ© au Rectorat, il pourrait interpeller rapidement les services et la hiĂ©rarchie, notamment dans la gestion de crises. Pour autant, qui financerait ce poste et quand pourrait-il voir le jour ? La question reste posĂ©e.

Pour l’Unsa-Education, la structuration de l’école doit évoluer. Face à l’absence de statut juridique de l’école primaire, il faut construire un statut d’établissement spécifique dans lequel les responsabilités seraient clairement identifiées. La création d’une fonction de directeur d’établissement en découlerait, avec un temps de décharge revu à la hausse, une aide administrative formée et pérenne, une formation continue régulière et une reconnaissance financière (augmentations de la BI et de l’ISS). Pour autant, nous le répétons, cette transformation nécessaire de l’école ne doit pas se faire à marche forcée et de façon uniforme. Nous prônons l’expérimentation, sur la base du volontariat conjoint des équipes et des collectivités. Beaucoup de collègues y sont prêts et n’y voient pas de risque, de contrainte ou de dérive. Au contraire, le positionnement du directeur en interlocuteur reconnu, au sein d’un établissement public d’enseignement du 1er degré, structurerait les écoles et poserait un cadre qui fait défaut, sans nier le collectif de travail ou la nature même de l’école.

Nous restons un peu circonspects sur la volontĂ© exprimĂ©e par Mme la Rectrice d’aller dans le sens d’« un renforcement du sentiment d’efficacitĂ© des directeurs Â». Que faut-il comprendre ici ? Les directeurs seraient efficaces sans le savoir ? Ils vont le devenir grâce aux outils proposĂ©s ? En ayant l’impression d’être efficace, ils iront mieux ?... Pas certain qu’un « renforcement de sentiment Â» ne se dĂ©crète ou ne s’oriente si facilement. Pas certain non plus que se joue ici l’essentiel.

Enfin, et alors que ces groupes de suivi départementaux ont vocation à se réunir régulièrement, il n’a été fait état d’aucun calendrier. L’Unsa-Education interpellera l’administration sur ce point et va s’efforcer de ne pas avoir le sentiment que cet oubli puisse être interprété…

 

Pour l’Unsa-Education

Stéphane BOCQUIER

 

 
 
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