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SE-UNSA 84


 Par SE-UNSA 84
 Le  jeudi 12 janvier 2012

nouvelles progressions pour les cycles 2 et 3 : vers la caporalisation ?

 

 Des progresions en cycle 2 et 3 ont été publiés récemment dans le BO n°1 du 05/01/12 (voir ici)

Cette annexe aux programmes de 2008 a pour objet de proposer aux équipes pédagogiques des repères annuels dans tous les champs disciplinaires (sauf français et mathématiques, déjà publiés, et éducation artistique et histoire des arts qui ne se prêtent pas à un découpage annuel, selon la DGESCO).

Le document a été rejeté par tous les syndicats du primaire !

Le SE-Unsa conteste sur le fond le choix que fait le ministère de prédécouper en tranches annuelles des programmes conçus par cycle. La logique des cycles, c’est le choix de la souplesse et de l’adaptation possible aux différents rythmes d’apprentissage, l’important étant que chaque élève parvienne au terme du cycle à acquérir ce qui est attendu. Les repères annuels rigidifient l’organisation et rendent plus difficile encore la personnalisation des apprentissages dans la classe.

Certes, on nous rétorquera que des repères ne sont qu’indicatifs et que ce document n’est conçu que dans l’unique but d’aider les enseignants à établir des progressions cohérentes mais qu’ils peuvent s’en affranchir s’ils le souhaitent. Cependant, ce texte, annexé à un arrêté, soumis au vote du CSE, prend un statut quasi-réglementaire et sera perçu comme de véritables « instructions officielles », ceci d’autant plus que le ministère en fait un élément fort du programme d’action des IEN pour cette année scolaire.
Le SE-Unsa a demandé qu’une introduction soit ajoutée, précisant le caractère indicatif de ces repères, le ministère n’a pas donné suite. Dont acte.

Les repères sont censés préciser les acquisitions exigibles de chaque élève à la fin de chaque année. Le SE-Unsa regrette que les rédacteurs aient privilégié l’acquisition  de connaissances, ignorant trop souvent les capacités et les attitudes à développer chez les élèves. Cette tendance était déjà nette dans les programmes, elle est encore accentuée dans ces tableaux. Une série d’amendements qui remplace « comprendre » par « savoir » a le mérite sur ce point d’énoncer clairement la priorité à des savoirs à mémoriser. D’ailleurs, il faut bien le dire, au vu du nombre de thèmes à traiter dans certains domaines, il semble très difficile de sortir d’une transmission frontale et d’une trace écrite à mémoriser ! Il est dommage que les concepteurs des programmes et des repères ne se soient pas posé la question de la réalité et de la permanence des acquisitions des élèves dans ce type de pédagogie. Quant à ceux qui voudront travailler par projet ou mettre en œuvre des démarches expérimentales du type « main à la pâte », ils verront dans ce document davantage un obstacle qu’une aide.

L’entrée disciplinaire, à la mode du second degré, conduit à laisser de côté des compétences du socle commun, en particulier la maîtrise des TUIC. Sur ce point précis, nous avons demandé l’intégration des compétences du B2I dans ces repères. Nous n’avons obtenu qu’une référence formelle. Nous avons également souligné l’approche exclusivement négative des TUIC p.52. Aucune évolution sur ce point.

Enfin, l’absence de cohérence dans les approches retenues selon les champs disciplinaires ne manquera pas de créer des difficultés pour les enseignants dans la lecture du document.
En histoire, on a privilégié une répartition chronologique des thèmes entre les années. En sciences expérimentales et technologie, on a choisi de traiter tous les thèmes tous les ans en les approfondissant. Certains repères confondent acquisitions des élèves et démarches pédagogiques.

On se retrouve avec un produit hybride qui tient à la fois de la progression et de la programmation, du document d’accompagnement des programmes et des repères pour l’évaluation.