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SE-UNSA 84


 Par SE-UNSA 84
 Le  jeudi 5 mai 2011

Circulaire rentrée 2011 : Une Education de moins en moins « Nationale »

 

La circulaire de rentrée 2011 consacre le recul du pouvoir de l’administration centrale au profit de celui des 30 recteurs, qui deviennent autant de « petits ministres » dans leurs académies.

 

Développer l’autonomie locale pour mieux prendre en compte les besoins spécifiques des territoires, c’est une des lectures possibles de ce long catalogue de 21 pages qui ne fixe guère de priorités claires et se contente de recommandations qui tiennent souvent du vœu pieux.

Une autre lecture, sans doute plus en phase avec la réalité, est que l’échelon central, faute de disposer des moyens pour mettre en œuvre efficacement ses propres réformes, renvoie aux échelons déconcentrés la responsabilité d’effectuer et d’assumer des arbitrages douloureux entre tous les programmes annoncés à grands coups de comm’ par le ministre.

On notera toutefois que pour la première fois, l’objectif d’améliorer les acquis des élèves significativement et durablement à tous les niveaux est présenté comme « l’objectif naturel » qui s’impose à tous les acteurs. Parce que ce qui compte vraiment, ce n’est pas l’ambition de ce qui est enseigné, mais la réalité de ce que les élèves apprennent, le SE-Unsa ne peut que se réjouir d’une telle affirmation.

Très peu d’infos nouvelles dans cette circulaire, hormis deux annonces qui concernent le collège et qui ne laissent pas d’inquiéter les enseignants de l’Unsa. La première porte sur l’expérimentation d’une évaluation nationale de deux compétences du socle (maîtrise de la langue et mathématiques ?) en fin de classe de 5ème et la deuxième sur l’expérimentation d’une classe de « 3ème prépa-pro à partir de l’actuel module de découverte professionnelle 6 heures ». Les effets pervers que pourrait entraîner la généralisation d’une évaluation nationale en fin de 5ème devraient faire réfléchir certains « apprentis-sorciers » de la DGESCO : réduction caricaturale du socle commun à 2 disciplines, enseignement modélisé par les protocoles d’évaluation, recours aux résultats des évaluations pour « pré-orienter » les élèves dans des classes de 4ème différenciées. Et l’apparition de la classe de 3ème prépa-pro confirme le choix d’une évolution du collège vers « une certaine diversification des parcours », aux antipodes du projet que le SE-Unsa défend pour construire le collège de demain, fondé sur de nouveaux contenus et des démarches réellement pensés pour tous. Le renoncement à mettre enfin en œuvre un collège pensé pour tous constituerait un recul notable, contradictoire avec l’objectif affiché dans la loi d’orientation de 2005 d’un socle commun maîtrisé par l’ensemble d’une classe d’âge.

Pour le SE-Unsa, l’ « école du socle commun » ne doit pas être une expression politique branchée mais devenir au plus vite une réalité.

 


Orientation au collège : l’UMP à l’école du simplisme

Avec l’UMP, tout est simple ! Des élèves sont en difficulté au collège ? Envoyons-les massivement, et dès 14 ans, vers les CFA pour y « apprendre un métier » ! C’est en effet le sens de sa dernière trouvaille censée favoriser « la croissance des PME et de l’emploi », et surtout remplir des CFA en déshérence !

Il faut dire qu’avec le parti de la majorité présidentielle, l’apprentissage est, comme toujours, paré de toutes les vertus. Prisonnier de cette posture idéologique, il refuse de voir que les entreprises ne souhaitent plus accueillir des apprentis aussi jeunes, que l’économie française a besoin d’une élévation du niveau de qualification, et que l’orientation précoce est coûteuse sur le plan économique et social.

Faut-il relier cette proposition aux deux nouveautés que le ministère souhaite expérimenter dès la rentrée prochaine ? D’un côté, une évaluation nationale en fin de 5ème, et de l’autre une classe de 3ème prépa-pro implantée en LP… En tout état de cause, c’en serait alors fini de l’ambition d’un socle commun maîtrisé par l’ensemble d’une classe d’âge, ambition pourtant portée par la loi Fillon de 2005.

Pour le SE-Unsa, l’école du socle commun doit s’imposer parce qu’elle répond aux besoins de la Nation. Elle passe par la construction d’un collège vraiment pensé pour tous, fondé sur des contenus et une organisation profondément rénovés. Aux antipodes de la vision passéiste et ségrégative de l’UMP, le projet du SE-Unsa s’inscrit dans une dynamique de progrès pour tous les élèves.