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SE-UNSA 84


 Par SE-UNSA 84
 Le  lundi 2 novembre 2020

Rentrée décalée-recalée du 2 novembre : les personnels en colère

 
Non, les personnels de l’Éducation nationale ne s’habituent pas à faire et défaire dans l’urgence. Ils sont exaspérés et en colère. Pendant les congés, à partir des consignes académiques, ils ont d’abord organisé une reprise sous la double contrainte d’un nouveau protocole sanitaire et de l’hommage à notre collègue Samuel Paty avec une rentrée décalée des élèves. Alors que, dans de nombreux territoires, le travail des administrations locales et des équipes en lien avec les collectivités permettait une rentrée décalée à 10h, alors que le travail d’information aux familles avait été réalisé, les personnels ont appris vendredi 30 octobre en fin de journée, que la reprise des élèves se feraient finalement à l’horaire habituel et que les modalités de l’hommage en seraient modifiées.
 
Dans ce contexte de pandémie et de menace terroriste renforcée avec un plan vigipirate relevé au niveau « urgence attentats » qui met l’École sous pression, les enseignants, les directeurs d’école, les CPE ont à cœur de prendre leur responsabilité pour que l’École joue pleinement son rôle mais le mode de gestion « ordre et contre-ordre » tire dangereusement sur la corde. Non pas sur celle de la confiance qui est déjà rompue mais sur celle de la conscience professionnelle. Celle-ci est particulièrement solide mais pas au point de pouvoir subir toutes les mises à l’épreuve inutiles, d’autant plus dans cette période où le manque de visibilité sur l’évolution de l’épidémie pourrait conduire l’École à s’adapter à nouveau du jour au lendemain à de nouvelles mesures. Le SE-Unsa alerte solennellement l’exécutif, les personnels ne tiendront pas indéfiniment.

Reprise le 2 novembre : les directeurs d’école en première ligne

En cette période de reconfinement, les écoles restent ouvertes. Pour le SE-Unsa, le fait de pouvoir continuer à accueillir les élèves en présentiel est une bonne nouvelle. Mais le contexte épidémique imposant le calendrier ainsi que la menace terroriste renforcée mettent sous pression les enseignants des écoles, au premier rang desquels se trouvent les directeurs et directrices d’école. 
 
Les enseignants et les directeurs étaient censés être en vacances. L’arrivée d’un nouveau protocole sanitaire à appliquer pour la semaine de reprise du 2 novembre est venue bousculer une rentrée déjà pleine d’interrogations avec les conditions de mise en place de l’hommage national à Samuel Paty. 
 
Les équipes des écoles, en lien avec les administrations locales et les collectivités, se préparaient en effet à mettre en place un accueil des élèves différé à 10h le lundi 2 novembre afin de libérer un peu de temps de préparation sur les aspects pédagogiques de l’hommage. Un message du ministre est venu le 30 octobre annuler cette rentrée décalée, annulant ainsi ce qui avait pu être préparé localement.
 
La préparation de cette reprise est un casse-tête pour tous, et la surcharge de travail concerne les équipes des écoles et leurs directeurs et directrices. Pour cette raison, il faut laisser du temps aux personnels pour la mise en œuvre du nouveau protocole sanitaire et des dernières consignes. L’ensemble de la semaine de reprise doit pouvoir être utilisée pour construire le fonctionnement adéquat des écoles.
 
Ce sont encore souvent les directeurs qui doivent en premier lieu gérer les incohérences des informations, leur transmission aux parents et à leurs collègues, les questions, le lien avec les collectivités… Les groupes de travail avec le ministère passent, les directrices et directeurs se surpassent, mais pour l’amélioration de leurs conditions de travail il faut encore que l’on repasse !
 
L’avis du SE-Unsa

L’actualité démontre une fois de plus le rôle clé des directrices et directeurs d’école dans le 1er degré. Parce que le sens du métier, le sens du devoir font de la réussite des élèves le cœur de leurs missions, ils mettent tout en œuvre, avec leurs équipes, pour permettre les meilleures conditions possibles de reprise, en allant souvent au-delà de ce qui pouvait être attendu d’eux. Pour le SE-Unsa, il est indispensable de reconnaître l’investissement sans faille des directrices et directeurs d’école. Le ministère doit se souvenir du rôle primordial qu’ils ont joué et devra agir pour leur permettre d’exercer leurs missions dans les meilleures conditions en faisant aboutir concrètement les travaux de l’agenda social. Les directrices et directeurs n’ont que trop attendu.