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SE-UNSA 84


 Par SE-UNSA 84
 Le  vendredi 19 janvier 2018

Carte scolaire rentrée 2018 : le compte n’y est pas ...

 

Promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron, le ministre de l’Education Nationale a donc été chargé de faire exécuter la diminution du nombre d’élèves de CP et CE1 en zone d’éducation prioritaire par 2… Une excellente nouvelle !

En effet, demandée depuis plus de 30 ans, la réduction du nombre d’élèves par classe permettra au sein de ces classes une prise en compte plus aisée de chaque élève et donc un parcours individualisé dans l’acquisition de la lecture notamment.
Pour assurer ce dispositif, nommé « ambition : 100% réussite au CP » le plan ministériel est prévu en 3 étapes :

-    rentrée 2017 : CP en REP+
-    rentrée 2018 : CP en REP et une partie des CE1 en REP+
-    rentrée 2019 : CE1 en REP et REP+

Mais voilà, monsieur le Ministre… dans la vie il y a ce que l’on veut faire, et ensuite les moyens que l’on donne pour la mise en œuvre et là, force est de constater que vos calculatrices sont grippées !

Déjà pour la rentrée 2017, l’absence de moyens débloqués durant l’été avait conduit, pour assurer le dédoublement en CP REP+, à la suppression d’une partie des PDMQDC, alors même que ce dispositif récent donnait de vrais résultats dans les écoles concernées, et à la suppression d'autres postes (TR, ...).

Cette année, le calcul est simple au niveau national :

  • le dédoublement des CP en REP et CE1 en REP+ va nécessiter près de 7200 postes
  • il y a 3600 postes créés
  • en considérant la baisse démographique nationale (- 33 000 élèves) et sans abaisser le nombre d'élève par classe, ce qui serait nécessaire,  1300 postes sont « à récupérer »
  • nous arrivons péniblement à 4900 postes…

Il manque donc au moins 2300 postes, rien que pour le dédoublement des CP et CE1 !

Sans moyens suffisants, la solution est inévitable : retirer des moyens, partout où ils se trouvent, pour ne réaliser QUE CE DEDOUBLEMENT.

Nous ne connaissons pas précisement les priorités indiquées aux recteurs et les répercussions pour le Vaucluse.
La dotation sera de +261 postes pour le 1er degré au niveau académique pour 150 élèves de plus prévu environ (voir les dotations des autres académies dans cet article), mais il est fort à parier que cela ne soit pas suffisant (cela devrait représenter 40 à 60 postes en plus pour le département).

En exigeant que les effectifs soient très réduits dans les classes de CP et CE1 au sein de l’éducation prioritaire sans en donner les moyens réels, le ministre est donc en train de fragiliser de nombreuses écoles du département :

  • le nombre de remplaçant dans le Vaucluse n'est pas suffisant. Comme chaque année, à certaines périodes ce seront des dizaines de classes qui n’auront pas d’enseignant faute de remplaçants suffisamment nombreux ;
  • le temps de décharge supplémentaire des directeurs et directrices d'écoles est plus que nécessaire ;
  • le manque de référent, de postes de RASED met les équipes et les élèves en difficulté ;
  • de plus en plus de classes se retrouvent avec des effectifs chargés
  • les marges de manoeuvre pour mettre en place d'autres dispositifs sont très minces
  • ...

Le plus dur reste à faire car il va désormais s’agir d’ouvrir et de fermer des classes et des postes. Le SE-Unsa compte prendre toute sa place dans le dialogue avec les administrations locales et sera exigeant pour faire entendre et reconnaître les besoins éducatifs dans chaque territoire.
Pour le SE-Unsa, il faut veiller à consolider l’offre éducative en milieu rural, réduire les effectifs des classes notamment en maternelles, répondre aux besoins des élèves hors éducation prioritaire notamment avec les Rased et le dispositif Plus de maîtres que de classes, augmenter le potentiel de remplacement, augmenter les décharges de direction ...


Dès lors, en responsabilité, le SE-Unsa souhaite alerter le ministère sur cette situation  afin que l’orientation assumée de donner plus de moyens aux élèves en éducation prioritaire, ce que nous soutenons, ne se fasse pas en retirant des moyens ailleurs et octroie donc une dotation supplémentaire.

Au delà de cette dotation supplémentaire nécessaire, comme les années passées, le ministère a "mis de côté" 100 postes pour la ruralité et 100 postes pour la création d'ULIS.
Il y a 2 ans, le SE-UNSA avait obtenu la dotation d'un poste supplémentaire sur cette enveloppe (pour la création d'une ULIS maternelle). Nous ferons la même demande cette année.

Voir aussi : carte scolaire 2018 : fiche de suivi