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SE-UNSA 84


 Par 
 Le  dimanche 27 janvier 2008

Réaction d’une militante du Vaucluse sur le discours de Latran

 

« Dans la transmission des valeurs et l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. »

 

Mesurons bien sa signification : elle veut dire qu’une éducation n’est complète qu’avec l’apport d’une religion. En somme, le contraire de tout ce que l’on nous a appris depuis des décennies : si Sarkozy dit vrai, il faut rendre les catéchismes du mercredi, qu’ils soient catholique, juif, musulman ou protestant obligatoires. Et la religion passe, de fait, de la sphère privée, où la laïcité à la française la cantonnait, à la sphère publique, dans laquelle le Président entend l’introduire. N’est-ce pas, d’ailleurs, le sens de l’éventuelle incorporation prochaine, autre innovation sarkozyste, de représentants des religions au Conseil économique et social, institution qui devait, dans l’esprit de son fondateur, le général de Gaulle, rassembler régulièrement les corps intermédiaires de la nation ?

 

Les valeurs transmises par l’Ecole Laïque et républicaine :

 

  • la solidarité ( fraternité)

  • le respect de l’autre de son travail, de sa vie privé, de ses opinions ( liberté)

  • l’égalité devant la loi ( égalité)

  • le respect des règles de vie collective ( liberté /égalité)

  • le sens de l’effort et de la rigueur

 

Les notions de bien et de mal sont des notions morales et subjectives.

A l’Ecole, on apprend à respecter la règle, la loi. C’est un cadre objectif qui est le même pour tous. Comme dans la vie publique et sociale.

 

Le charisme de l’engagement du professeur n’est pas porté par l’espérance, mais par sa mission d’éducation, qui se mesure en terme non pas « d’espoir » mais d’évaluation objective des résultats.

 

L’enseignant ne transmet pas des croyances, mais des savoirs scientifiques.

Son objectif n’est pas d’espérer une vie meilleure mais de donner les outils à l’enfant pour une vie meilleure : investir sur la réussite de l’élève, en partant du principe du « tous capables de réussir » dans sa vie sociale.

Communiqué du CNAL :

« Quelles sont les intentions du président de la République en tenant de tels propos ? Relancer, si ce n’est la guerre scolaire, la concurrence entre Ecole de la République et écoles confessionnelles ?

Le CNAL estime que les seules valeurs qui doivent préoccuper les acteurs de la République sont les valeurs républicaines. L’amalgame entre un fonctionnaire, chargé d’intervenir dans la sphère publique, et des directeurs de conscience qui s’occupent de la sphère privée n’est pas digne de notre République.

Le CNAL rappelle, à ce sujet, que c’est la loi de 1905 qui permet et garantit la liberté de conscience. »

 

Monique Benintendi -Simond