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Lettre aux Ă©ducateurs : Extraits choisis et commentaires.
Article publié le mardi 18 septembre 2007.
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- une forme et un fond aux relents passéistes : « cultiver l’admiration de ce qui est bien, de ce qui est juste, de ce qui est beau, de ce qui est grand, de ce qui est vrai, de ce qui est profond, et la détestation de ce qui est mal, de ce qui est injuste, de ce qui est laid, de ce qui est petit, de ce qui est mensonger, de ce qui est superficiel, de ce qui est médiocre, voilà comment l’éducateur rend service à l’enfant dont il a la charge et comment il lui exprime le mieux l’amour et le respect qu’il lui porte » (p. 10).

 

- des contre vérités, parfois à la limite du mépris, telle que celles, récurrentes, affirmant « l’importance de la culture générale dans l’éducation, où elle a tant reculé » (p 18)  ; « nous devons remettre la culture générale au cœur de notre ambition éducative (p 16)  ; « nous devons donner le maximum à chacun au lieu de se contenter de donner le minimum à tous » (p. 25)  ; « l’échec scolaire a atteint des niveaux qui ne sont pas acceptables », (p 6)

 

- des contradictions idéologiques : à côté de paragraphes surprenants sur le nécessaire épanouissement de l’enfant, que ne récuseraient pas un Freinet ou un Rousseau, on trouve les inévitables accusations des méfaits de mai 68 (« Mais à trop valoriser la spontanéité, à trop avoir peur de contraindre la personnalité, à ne plus voir l’éducation qu’à travers le prisme de la psychologie, on est tombé dans un excès contraire. On ne s’est plus assez appliqué à transmettre. Jadis il y avait sans doute dans l’éducation trop de culture et pas assez de nature. Désormais il y a peut-être trop de nature et plus assez de culture. Jadis on valorisait trop la transmission du savoir et des valeurs. Désormais, au contraire, on ne la valorise plus assez », pp 5-6)

 

 

- un texte fourre-tout, qui ratisse très large, pour tenter de séduire tout le monde : un éloge de l’interdisciplinarité pour les « pédagogistes », de la liberté pédagogique pour le SNALC-CSEN : « Il ne faut pas cloisonner, isoler, opposer les différentes formes de savoir. L’enseignement par discipline doit demeurer parce que chacune a sa logique propre, parce que c’est le seul moyen d’aller au fond des choses. Mais il faut le compléter par une vision d’ensemble, par une mise en perspective de chaque discipline par rapport à toutes les autres. Par-dessus les catégories traditionnelles de la connaissance, je suis convaincu qu’il nous faut maintenant tisser la trame d’un nouveau savoir, fruit de la combinaison, du mélange, de la fécondation réciproque des disciplines » (p. 17)

 

- aucune réflexion sur les origines sociales de l’échec scolaire : la valorisation exacerbée du mérite individuel et de la culture tient lieu tout à la fois de diagnostic et de remède : « Récompenser le mérite, sanctionner la faute », p 10 ; « Nul ne doit entrer en 6e s’il n’a pas fait la preuve qu’il était capable de suivre l’enseignement du collège. Nul ne doit entrer en seconde s’il n’a pas fait la preuve qu’il était capable de suivre l’enseignement du lycée et le baccalauréat doit prouver la capacité à suivre un enseignement supérieur  », p. 24 ; « si je souhaite aller progressivement vers la suppression de la carte scolaire, c’est précisément pour qu’il y ait moins de ségrégation », p. 12 ; « si tant d’adolescents (…) n’arrivent plus à exprimer que par l’agressivité, par la brutalité, par la violence, c’est peut-être aussi par ce qu’on ne les a pas initiés à la littérature, à la poésie…, pp 18-19

 

 

- Au (très court) chapitre des mesures annoncées  : une « remise à plat des rythmes et des programmes scolaires », p 24, une réforme du collège unique p 12 dont les principes ne sont absolument pas précisés, un « long travail qui ira de la reconstruction de l’école primaire à celle du lycée », p 25, « moins d’heures de cours et des moyens mieux employés parce que l’autonomie permettra de les gérer davantage selon les besoins ; des « professeurs moins nombreux », p 30, une autonomie plus large des établissements « dans le choix de leur projet, de leur organisation » (p.28) associée à une évaluation et une répartition des moyens « en fonction des résultats et des difficultés des élèves » (p.28). On trouve également la confirmation des mesures annoncées par Darcos sur les études surveillées et le renforcement horaire du « sport » à l’école ainsi que la scolarisation des élèves en situation de handicap ;

 

- Des silences surprenants  : rien sur la nécessaire continuité éducative, pas une seule mention du socle commun, rien sur la formation initiale et continue des enseignants, rien sur le travail en équipe, rien encore sur les équipes éducatives et donc sur la contribution des personnels non enseignants à l’éducation des élèves.

 

- Au rayon des promesses : une revalorisation annoncée des carrières (p 30) et l’arlésienne de la seconde carrière (p 29)

 

 

 

A n’en pas douter, le président rate sa cible, et ne fournit guère de pistes à la « refondation » qu’il appelle de ses vœux. Emphase républicaine et imparfait du subjonctif n’y feront rien : ce texte ne marquera ni son temps, ni les esprits.

 
 
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