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École publique : un abandon qui tourne le dos Ă  l’ambition rĂ©publicaine
Article publié le lundi 7 juin 2010.
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Depuis trois ans, notre École publique ne cesse d’être malmenée, brutalisée, affaiblie. Les reculs pédagogiques, les ambitions étouffées la recroquevillent sur un modèle daté et toujours plus inégalitaire. Là où il faudrait une vision, de l’innovation, de la considération, bref un projet rassemblant la Nation, la recherche d’économies, posée en principe, et sans aucun discernement, devient une fin en soi. L’intangible dogme présidentiel du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux fixe le cap… jusqu’à l’aberration.  

Alors que le budget est en préparation, 13 fiches ministérielles internes destinées aux recteurs et aux inspecteurs d’académie viennent de « fuiter ». Ce vade-mecum détaille par le menu toutes les pistes à explorer pour supprimer 16000 emplois dans le budget 2011 de l’Éducation nationale.  

Les rédacteurs ne font pas de quartier. Rien n’échappe à leur chasse budgétaire qui explore les moindres recoins du système éducatif….sans jamais se poser la question des finalités de l’école, sans que jamais les questions pédagogiques de fond soient évoquées. Il s’agit là d’une planification méthodique et cynique qui en dit long sur la considération dans laquelle ce gouvernement tient l’École publique, et ses personnels, fardeaux couteux pour la collectivité. 

Cette vision comptable de l’École n’est pas qu’affaire de boutiquiers. Une orientation budgétaire est toujours au service d’une orientation politique. Derrière les colonnes de chiffres, apparaissent clairement les éléments de déstabilisation de notre système éducatif et les contours d’un projet qui ne peut que renforcer les inégalités familiales, territoriales ou sociales.  

Dans cette recherche de rendement à tout crin, le traitement de la difficulté scolaire devient accessoire alors qu’il devrait mobiliser toutes les énergies. La scolarisation des enfants de deux ans continue à être considérée comme un gisement d’emplois. Les analystes zélés du ministère envisagent même une augmentation générale des effectifs par classe malgré les recommandations pédagogiques d’individualisation de l’enseignement… Le collège, déjà en souffrance, pourrait voir ses classes passer de 24 à 30 élèves en moyenne. Pas de salut non plus pour les petites écoles ou les collèges de moindre taille. L’aménagement du territoire et l’École de proximité ne sont plus à l’ordre du jour. C’est bien le service public d’éducation accessible à tous et sur tout le territoire qui est ainsi mis à mal. La désectorisation - encore un dogme présidentiel- vient renforcer cette déstabilisation au détriment des populations les plus fragiles.  

De même qu’on ne doit pas remettre en cause le bouclier fiscal qui protège les plus riches, on cherchera vainement les mesures d’économies qui pourraient affecter notre élite scolaire ! Les CPGE* qui constituent le dispositif le plus coûteux par élève de notre système éducatif sont épargnées. En revanche, on n’hésite pas à demander aux académies de réduire le nombre de places offertes en CAP.  

Coté pédagogie, on s’attaque aux rares dispositifs construits autour des notions d’interdisciplinarité et de pédagogie de projet. Le ministère donne raison à tous les conservateurs qui défendent l’enseignement disciplinaire frontal et le dogme du « une classe, une discipline, une heure, un prof ». Tant pis pour ces élèves qui ont besoin d’autre chose pour réussir ! L’ambition du ministre n’est plus d’améliorer les performances du système éducatif mais de ne « pas les dégrader ». On se satisfera donc des 150 000 élèves quittant chaque année l’École sans diplôme et des 15 à 20% qui sortent du collège sans maîtriser les compétences de base. 

Il y a des économies immédiates qui coûtent cher à long terme ! Négliger l’Éducation, c’est handicaper notre pays. C’est lui refuser les moyens de prospérer dans la société de la connaissance, pourtant créatrice d’emplois en cette époque postindustrielle. C’est donc condamner une part importante de notre jeunesse au chômage.  

Cette explosion programmée de notre école publique, laïque et gratuite tourne le dos à l’ambition républicaine d’une citoyenneté construite, partagée et solidaire. 
 

*Classe préparatoire aux grandes écoles 
 

 
 
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