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Le SE-UNSA 84 n’appelle pas à la grève le 10/11 et relaye la colère de ses adhérents
Article publié le lundi 9 novembre 2020.
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En rĂ©sumĂ© :
    • 69 % de nos adhĂ©rents ne sont pas prĂŞt Ă  faire grève le 10 novembre
    • les enseignants ressentent de la colère, de l’exaspĂ©ration, une forme de mĂ©pris du gouvernement
    •  des conditions de travail aggravĂ©es par le protocole sanitaire, des consignes du ministère inapplicables
    • De nombreux enseignants ne se sentent pas protĂ©gĂ© suffisamment, notamment en maternelle
    • des actions : faire remonter les dysfonctionnements, un tract aux parents, un courrier automatique au Ministre


Les points abordĂ©s :

    • Pas d’appel Ă  la grève mais de la colère
    • L’impact de la situation sanitaire
    • Une lourde tâche pour les directeurs et directrices
    • Grève ou pas ?
    • Éviter les fermetures d’école
    • Alors que faire ?


 Le SE-UNSA dĂ©nonce
    • de devoir mentir aux usagers en faisant croire que l'Ă©cole est un lieu oĂą le protocole peut ĂŞtre appliquĂ© Ă  100%
    • de devoir appliquer un protocole inapplicable
    • de ne pas avoir suffisamment de masques, pour les adultes et les Ă©lèves
    • de devoir travailler dans des Ă©coles oĂą les communes n’appliquent pas ou partiellement le protocole sanitaire
    • de devoir rĂ©partir dans les autres classes les Ă©lèves des enseignants absents, remettant en cause le brassage des groupes et donc le protocole sanitaire.


Le SE-UNSA demande:
    • Que seules les tâches indispensables soient faites dans les Ă©coles ;
    • nous devons pouvoir nous consacrer uniquement Ă  nos classes, nos Ă©lèves et la mise en place du protocole sanitaire,
    • la suspension de toutes les animations pĂ©dagogiques, les actions de formation, les APC et les rĂ©unions non-essentielles,
    • L’activation d’un plan d’urgence de recrutement pour rĂ©pondre aux absences des enseignants en ASA, en tĂ©lĂ©travail ou mis en septaine.




Pas d’appel à la grève mais de la colère

Le SE-UNSA du Vaucluse a consultĂ© ses adhĂ©rents sur la situation sanitaire actuelle et l’opportunitĂ© de faire grève ce mardi 10/11. 35 % de nos adhĂ©rents ont rĂ©pondu Ă  ce sondage, et 69 % ne sont pas prĂŞt Ă  faire grève le 10 novembre.





Mais cela ne veut pas dire qu’ils trouvent la situation satisfaisante, bien au contraire !
Nos adhérents souhaitent que soit communiqué au grand public, leur exaspération, leur colère voire leur découragement et montrer le ras le bol général et la maltraitance que nous subissons.
Ils veulent témoigner de l’épuisement des enseignants
Nos adhĂ©rents, prĂŞt Ă  faire grève ou non, veulent qu’enfin le gouvernement entende nos protestations !
Ce qu’il en ressort principalement, c’est le ressenti d’une forme de mépris du gouvernement, et plus particulièrement du Ministre de l’Éducation Nationale.
Pour les enseignants, le Ministre ne protège pas suffisamment ses enseignants.

« Le quotidien est très compliquĂ© et je pense que seules les personnes des mĂ©tiers de l’éducation nationale peuvent s en rendre compte .
Les mĂ©dias ne vĂ©hiculent pas la rĂ©alitĂ© sur le terrain mais malheureusement souvent de la poudre aux yeux proclamĂ© par le Ministre. Â»
« Si toutes les Ă©coles avaient des directives claires et que l'on faisait tous la mĂŞme chose, cela serait plus cohĂ©rent pour les parents d'un mĂŞme groupe scolaire. Â»
« Les conditions de rentrĂ©e sont scandaleuses, sans prĂ©paration ni temps de rĂ©union. On nous laisse nous dĂ©brouiller. Il y en a assez des ordres et contre ordres qui nous arrivent sans arrĂŞt. Rien n'a changĂ© depuis le 1er confinement. On nous demande de faire fonctionner les Ă©coles normalement, comme si de rien n'Ă©tait. Â»



Parfois, mais plus rarement, quelques-uns expriment le peu de considération montré à tous les étages de notre hiérarchie et l’absence de soutien hiérarchique, par exemple face aux parents refusant le port du masque pour leur enfant.

On note très majoritairement une colère face à la gestion de la crise, avec des ordres et contre ordres incohérents.



L’impact de la situation sanitaire

Il est noté par la majorité des conditions de travail aggravées par le protocole sanitaire, des consignes du ministère inapplicables (notamment en maternelle où elles sont impossibles à respecter), voire inefficaces, rarement suffisant, et variables dans le temps.
Des contradictions apparaissent aussi sur le non brassage des Ă©lèves : pas de brassage Ă  l’école mais cela peut ĂŞtre observĂ© lors de la garde d’enfant en pĂ©riscolaire, en centre, parfois Ă  la cantine.
Les temps en dehors de l’école (garderie et cantine) sont d’ailleurs source d’incompréhension voire de tension.

« L'organisation de notre Ă©cole fonctionne, c'est au niveau de la cantine , du pĂ©riscolaire qu'il y a des difficultĂ©s et ce n'est pas de notre ressort. Â»

De plus, comme lors du 1er confinement, les enseignants n’ont reçu le protocole sanitaire que le vendredi soir avant la reprise ; les principaux intĂ©ressĂ©s sont les derniers informĂ©s des instructions officielles !

« Il faut se battre contre des conditions insupportables mais obligatoires d'un point de vue sanitaire. Â»

Si l’avis d’une gestion catastrophique de la crise par le ministère est unanime, le ressentie sur la mise en place du protocole est très partagé.
De nombreux enseignants ne se sentent pas protégé, notamment en maternelle où les élèves ne portent pas de masque.

Pour d’autres, les conditions sont supportables et ils ne se sentent pas particulièrement exposé face à leurs élèves. Mais cela dépend essentiellement de la taille de l’école et de la commune

« Dans les Ă©coles oĂą j'enseigne, les consignes sont claires et respectĂ©es, sans stress particulier de la part des adultes comme des enfants ou parents. Â»
 

Cette exaspĂ©ration, cette colère qui ressort dans cette consultation provient Ă©galement d’autres points, en plus des conditions sanitaires :
    • Reconnaissance du mĂ©tier
    • Mauvaises conditions de travail (effectif trop important, manque de remplaçant, local pas adaptĂ© (notamment aĂ©ration classe impossible), gestion des Ă©lèves allophones, en situation de handicap sans personnel suffisant ...
    • Devoir toujours faire plus sans aucun moyen supplĂ©mentaire (financier, matĂ©riel, humain, en formation...)
    • Épuisement au niveau de la direction d’école



Une lourde tâche pour les directeurs et directrices

      Le SE-Unsa a d’ailleurs rĂ©activĂ© sa consigne « Je ferai quand je pourrai ! Â» Il appelle les directeur·rices Ă  prioriser les tâches Ă  destination des Ă©lèves et des enseignants, celles en lien avec la sĂ©curitĂ© et Ă  rĂ©pondre aux demandes institutionnelles par « Je ferai quand je pourrai ! Â»
      En effet, une amĂ©lioration des conditions de travail des directeurs est indispensable car sans eux aucun protocole sanitaire ne verrait le jour.
Lors d’un sondage rĂ©cent, plus de 95 % des directeurs et directrices d’école ont notĂ© une surcharge de travail liĂ©e Ă  la situation sanitaire et aux multiples demandes de l’administration.


Grève ou pas ?

Malgré tout cela, pour beaucoup de nos adhérents (70%), ce n’est pas le moment de faire grève, cela peut même être inapproprié dans une telle situation de crise sanitaire.

La grève n’est pas toujours le meilleur moyen d’obtenir des avancées et de faire passer un message au Ministre.
Pourquoi ĂŞtre grĂ©viste quand le dĂ©compte dans les Ă©coles n’est pas toujours transparent et transposĂ© publiquement pour montrer le dĂ©saccord ?
La perte de salaire est également largement évoquée.

Il ne faut pas perdre la lisibilité et la compréhension du mouvement par les familles.

« Souvent les parents sont coincĂ©s, ce ne sont pas eux qui sont visĂ©s. Les familles ne sont pas responsables de la situation. On ne veut pas aller contre eux. En cette pĂ©riode ce serait une contrainte supplĂ©mentaire.  Le but n’est pas de mettre des personnes en difficultĂ©s.
« Ce n'est pas le moment de dĂ©sorganiser les services Ă  une heure oĂą tout le monde est très investi pour que cela fonctionne au mieux. Â»
« Comment faire entendre notre voix alors que c’est la dĂ©solation partout et que la situation Ă©conomique est catastrophique pour certains ? Â»

Mais plusieurs n’excluent pas un mouvement de grève plus tard.

Éviter les fermetures d’école
La majorité des sondés ne veulent pas voir de fermeture d’école mais l’amélioration des conditions de travail. Les élèves ont besoin de l’école et il ne faudrait pas reproduire ce que l’on a déjà observés en mars.
Tout le monde y compris les enseignants ont intérêt que les écoles restent ouvertes.

« Les Ă©lèves et les parents ont besoin de nous et des Ă©coles pour ne pas perdre pied, garder le contact social et continuer les apprentissages.
Je veux ĂŞtre prĂ©sente pour les enfants qui sont dans un contexte très difficile et qui ont besoin d'Ă©changes et de rĂ©gularitĂ©. Â»
« Je ne veux pas que leurs enfants craignent quelque chose et ne mettent plus leurs enfants. Â»

Alors que faire ?

L’important est déjà de faire remonter systématiquement les dysfonctionnements.
Le SE-Unsa propose ainsi aux enseignants d'agir en adressant massivement et individuellement des fiches du Registre SantĂ© et SĂ©curitĂ© au Travail (RSST)  de la DSDEN du 84 en fournissant des modèles (voir cet article).

Un tract aux parents d’élèves est Ă©galement disponible (voir cet article) pour alerter sur la difficultĂ© d’appliquer ce protocole sanitaire et pour un « appel Ă  l'aide Â», un plus grand respect des gestes barrières, une quarantaine respectĂ©e si il y a des cas positifs au sein de la famille.

La question du port du masque pour les élèves est aussi posée. Rappelons que quoi qu’en pense l’enseignant, le port du masque est obligatoire à partir de 6 ans et l’enseignant ne fait que faire appliquer ce point du protocole.


Les enseignants demandent le retrait du jour de carence pour ceux positifs Ă  la covid et la reconnaissance de maladie professionnelle pour les enseignants.
Ils demandent Ă©galement des masques efficaces (chirurgicaux voire FFP2) en nombre suffisant.

Le SE-UNSA propose aux enseignants d’envoyer un courrier automatique au Ministre (signé par 7000 enseignants en moins de 24 heures) (à envoyer automatiquement ici). Extrait :

Vous déclarez souvent dans les médias que vous entendez ce que vous disent les personnels, mais aujourd’hui, je vous écris pour vous faire part de mon état d’esprit personnel et que vous puissiez le prendre en compte : je ressens de la colère, de l’exaspération et de l’épuisement.
Je suis en colère car j’ai l’impression de naviguer à vue depuis déjà plusieurs mois, et cela bien avant la crise sanitaire. Au-delà des ordres et contre-ordres récurrents [...]j’ai l’impression que tout est décidé et organisé en permanence dans la précipitation, au dernier moment et sans prendre en compte l’avis des professionnels dont je fais partie [...]






 

 
 
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