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Enseigner est un mĂ©tier qui s’apprend.
Article publié le dimanche 5 octobre 2008.
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Pour un Ă©lève, apprendre, ce n’est pas simple. Faire apprendre toute une classe d’élèves dans sa diversitĂ©, c’est forcĂ©ment complexe !

 

Amener toute une tranche d’âge Ă  un niveau de scolarisation lui permettant une insertion citoyenne et professionnelle est un objectif ambitieux et nĂ©cessaire. Cela suppose un effort important de la nation, un investissement fort, en particulier en direction des Ă©lèves dont les situations sociales, personnelles et scolaires sont les plus fragiles. Nous ne pouvons pas accepter qu’une frange d’élèves reste au bord du chemin et il nous faut prendre la mesure de ce que cela compromettrait pour notre avenir collectif. Une première Ă©tape de la dĂ©mocratisation a Ă©tĂ© atteinte grâce Ă  des enseignants qualifiĂ©s et formĂ©s et grâce aussi Ă  la diversification des voies d’accès aux diplĂ´mes, mais une forte sĂ©grĂ©gation sociale subsiste.  

Aujourd’hui, le progrès des connaissances, l’Ă©volution de la sociĂ©tĂ©, l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des publics, rendent le mĂ©tier d’enseignant plus complexe. La formation des enseignants doit relever de nouveaux dĂ©fis et cela passe par une Ă©lĂ©vation du niveau de qualification des enseignants et une meilleure professionnalisation de ces derniers. L’enjeu est majeur : c’est l’avenir de tous les jeunes qui en dĂ©pend. C’est aussi l’avenir de notre sociĂ©tĂ© elle-mĂŞme et de l’École de la RĂ©publique.

 

Il faut du temps pour former un enseignant ou un CPE.

Comme les mĂ©decins, les ingĂ©nieurs ou les magistrats, les enseignants exercent un mĂ©tier de conception qui nĂ©cessite une formation universitaire et professionnelle de haut niveau. Enseigner est un mĂ©tier qui requiert, Ă  tous les Ă©chelons, de la maternelle Ă  l’universitĂ©, un haut niveau d’expertise : les enjeux sont tels qu’il faut, Ă  chaque instant, prendre des dĂ©cisions Ă©clairĂ©es par la connaissance d’un ensemble de domaines et des enjeux Ă©ducatifs. Pour cela, il faut une formation longue et approfondie, combinant apports de la recherche, approches didactiques, thĂ©oriques et pratiques professionnelles avec les Ă©lèves. La formation doit permettre Ă  l’enseignant ou aux autres cadres Ă©ducatifs en formation de rĂ©flĂ©chir Ă  leurs pratiques et les adapter Ă  tous les Ă©lèves dans leurs diversitĂ©s Elle doit prĂ©parer au dialogue avec les « coĂ©ducateurs » que sont les parents et au travail en Ă©quipe avec les autres professionnels de l’éducation, de la formation.et de l’orientation.

 

Le rĂ´le de l’État.

Garantir Ă  tous les Ă©lèves une formation de qualitĂ©, la mĂŞme sur l’ensemble du territoire, dĂ©bouchant sur des diplĂ´mes nationaux passe par une formation initiale des enseignants cadrĂ©e par l’Etat-employeur. Il est de sa responsabilitĂ© d’en dĂ©finir les exigences et nĂ©gocier le cahier des charges pour rĂ©pondre aux besoins de l’École de demain. Cela exige aussi une politique de formation continue ambitieuse. Cela impose de rĂ©cuser toute conception simpliste qui prĂ©tendrait que le mĂ©tier d’enseignant dĂ©pend du seul talent et s’apprend par mimĂ©tisme. Garantir la rĂ©ussite des Ă©lèves nĂ©cessite des enseignants sĂ©rieusement formĂ©s dans le champ didactique et pĂ©dagogique, conscients des enjeux historiques et sociĂ©taux de l’Ecole, capables de s’engager dans un travail collectif et d’assumer leur rĂ´le dans la CitĂ©, en lien avec les parents et l’ensemble des partenaires Ă©ducatifs. Ce qui passe par la garantie d’une indĂ©pendance et d’une stabilitĂ© professionnelle dont le statut de fonctionnaire est garant.

 

La formation doit donc ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme un investissement et non comme un coĂ»t !

L’École doit ĂŞtre en mesure de rĂ©pondre aux dĂ©fis de la sociĂ©tĂ©. Elle doit comprendre des personnes reprĂ©sentant cette sociĂ©tĂ© dans toute sa diversitĂ©. L’ensemble des couches sociales doit pouvoir accĂ©der aux mĂ©tiers de l’enseignement et de l’Ă©ducation de façon Ă©galitaire, ce qui est garanti par le principe du concours de recrutement. Il est indispensable de dĂ©velopper les aides pour les Ă©tudiants (allocations d’études, bourses sur critères sociaux, ….) et de recourir Ă  des prĂ©-recrutements.

 

Garantir la professionnalisation

Élever le niveau de recrutement doit se traduire par une rĂ©elle Ă©lĂ©vation du niveau de qualification ! Cela doit aussi se traduire par une vĂ©ritable formation professionnelle. C’est l’occasion d’amĂ©liorer les contenus de formation - scientifiques, didactiques et professionnels – ainsi que les conditions d’Ă©tudes, de prendre appui sur les expĂ©riences accumulĂ©es, sur le potentiel de formation que constituent les Instituts Universitaires de Formation des MaĂ®tres et sur tous les acteurs de la formation.

 

Des recrutements répondant aux besoins

Des années de baisse du nombre de postes aux concours ont entrainé un découragement des étudiants et une baisse des candidatures. Pour éviter une crise des vocations, il faut redonner des perspectives aux étudiants en engageant une programmation pluri-annuelle des recrutements. C’est une nécessité pour l’élévation de la qualification de tous les jeunes, leur réussite scolaire et sociale. Pour cela, une autre politique budgétaire doit être mise en oeuvre.

 

Une rupture nécessaire avec ce qui se profile…

Les rĂ©centes dĂ©cisions ministĂ©rielles, prises sans vĂ©ritable concertation et dans la prĂ©cipitation, n’obĂ©issent en rien aux principes qui devraient rĂ©gir la formation des enseignants aujourd’hui. Elles fixent des impĂ©ratifs techniques sans attention ni aux contenus de formation, ni aux exigences d’équitĂ© sur l’ensemble du territoire national. Elles poussent les acteurs Ă  improviser dans l’urgence des solutions bancales. Elles portent en elles le danger d’une atomisation et d’une mise en concurrence des formations quand il faudrait un surcroĂ®t de solidaritĂ© et de cohĂ©rence. Elles participent d’une idĂ©ologie inacceptable qui laisse entendre que les Ă©lèves n’auraient vĂ©ritablement besoin de pĂ©dagogie qu’entre six et onze ans. Elles tiennent pour nĂ©gligeables des domaines essentiels comme celui de l’enseignement professionnel. Elles nous entraĂ®nent vers une rĂ©gression très grave : car, n’en doutons pas, sans une formation professionnelle de haut niveau de tous les enseignants, c’est la concurrence entre les Ă©tablissements qui va s’installer et les familles les plus fragiles qui vont pâtir.

Il est indispensable de prendre le temps d’une réflexion de grande ampleur sur ce que nous devons attendre des enseignants. C’est à partir de ce travail et à partir de lui seulement que pourront être mis en place des dispositifs institutionnels adaptés, dignes de l’ambition d’une démocratie authentique et de notre République.

 

Ce manifeste fait suite aux états généraux de la formation des enseignants du 4 octobre (Plus d’une quarantaine d’associations et de syndicats appellaient à y participer).

 

 
 
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