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L’école, zone de non-droit sanitaire ?
Il est inacceptable de mettre la pression sur les directeurs, les enseignants et les municipalités.
M.A.J. 14h30 : protocole officiel en bas de l'article ou ICI et synthèse
Le SE-UNSA, représentant les enseignants de la maternelle au lycée dans toutes les commissions et comités du Vaucluse, de l’académie d’Aix-Marseille, et second syndicat des enseignants au niveau national interpelle.
Le SE-UNSA dénonce la reprise à marche forcée envisagée pour les écoles maternelles et élémentaires, qui est à la fois inacceptable et impossible à mettre en œuvre dans les délais prévus et dans un cadre sanitaire totalement flou. Bien évidemment, les collègues sont déjà à pied d’œuvre pour « limiter les dégâts », mais nous interpellent tous les jours de la mise en danger des élèves et d’eux même.
Le protocole de 65 pages contient des éléments très difficiles à mettre en place concrètement un par un, mais lorsqu’ils sont pris dans leur globalité, cela devient vite impossible.
Le Directeur académique reconnaît lui-même que « chaque fois que nous mettons en place une préconisation cela en fait bouger une autre » : un casse-tête impossible !
Pour le SE-UNSA, les directrices et directeurs d’écoles ne sont pas compétents pour juger des conditions sanitaires de réouverture. Pas plus que les mairies. Au nom d’une prétendue souplesse, le gouvernement se défausse de sa responsabilité sur les communes et les directrices et directeurs d’écoles ! Pourquoi les écoles resteraient-elles ouvertes si le département est classé en zone rouge alors que les collèges fermeraient ?
L’école primaire est-elle en dehors du cadrage sanitaire qui s’impose au reste de la société ?
Rappelons de surcroit que l’École ne s’est jamais arrêtée, elle se poursuit distance, avec les contraintes qui sont afférentes à ce dispositif.
En cas de reprise en présentiel, les enseignants ne pourront pas gérer à la fois les élèves présents et la classe à distance pour ceux restés à leur domicilie (par choix ou par obligation) ce qui entraînera, de fait, une probable dégradation de la continuité scolaire et une augmentation des inégalités entre élèves, alors que M. le Directeur académique souhaite, à juste titre, réduire ces inégalités.. Est-ce raisonnable en l’état de faire deux poids deux mesures?
Reprendre les cours en présentiel de façon précipitée, sans avoir les garanties sanitaires et techniques suffisantes, serait prendre le risque d’exposer la santé des personnels, des élèves et de leurs familles. C’est inacceptable !
Sur ce point, la position des parents d’élèves est très majoritairement claire : les écoles ayant déjà interrogés les parents d’élèves dans le département constatent que plus de la moitié des parents ne souhaiteraient pas mettre leurs enfants à l’école dans les conditions actuelles. La rupture pédagogique va s’accroître, les enseignants devant se rendre dans leurs écoles pour quelques élèves tout en ne pouvant s’occuper de ceux restant à la maison.
L’école, ses élèves et ses personnels méritent les mêmes protections, les mêmes garanties et les mêmes droits que le reste de la société française !
Pour le SE-UNSA, la réouverture de toutes les écoles est impossible à mettre en œuvre d’ici le 11 mai et se heurte à plusieurs contradictions et incohérence :
- Il faut des cadrages clairs par voie officielle, et il est important de clarifier le rôle de chacun en fonction des temps scolaires et périscolaires.
D’un point de vue pédagogique, la reprise envisagée n’est pas cohérente non plus avec des groupes d’élèves en présentiel et d’autres qui poursuivront à distance. Un roulement des élèves est nécessaire au vu du protocole sanitaire, mais entrainerait une impossibilité de suivi de la part des enseignants en présentiels. Pour le SE-Unsa, il est hors de question que les enseignants des écoles fassent double journée et ils ne pourront se dédoubler entre les élèves à la maison et ceux à l’école.
Sur ce point, la position des parents d’élèves est très majoritairement claire : les écoles ayant déjà interrogés les parents d’élèves dans le département constatent que plus de la moitié des parents ne souhaiteraient pas mettre leurs enfants à l’école dans les conditions actuelles : trop compliqué, trop risqué pour les élèves et les enseignants. La rupture pédagogique va s’accroître, les enseignants devant se rendre dans leurs écoles pour quelques élèves tout en ne pouvant s’occuper de ceux restant à la maison.
Nous réitérons publiquement les demandes effectuées par l’UNSA éducation lors du Comité d’hygiène et de sécurité académique, notamment :
Nous rajoutons la demande de pouvoir réenvisager l’ouverture des écoles dans le cas où le Vaucluse resterait «en orange ». En effet, pourquoi faire prendre des risques aux écoliers et enseignants alors que les données montreraient que notre département serait à risque ?!
Pour le SE-Unsa, l’école, ses élèves et ses personnels méritent les mêmes protections, les mêmes garanties et les mêmes droits que le reste de la société française.
Le SE-Unsa poursuit ses interventions à tous les niveaux et se met en capacité d’accompagner les équipes pour les protéger d’une reprise précipitée et imposée.
À venir dans la semaine : un recueil des problèmes concrets que vous rencontrez et vous nous faites remonter, un courrier au DASEN, des propositions d'action si nécessaire...
Nous restons à votre service pour toutes questions/problèmes/inquiétudes/informations :
84@se-unsa.org