SECTION SE-Unsa du VAUCLUSE - 5 RUE FAVART - 84000 AVIGNON
Tél. 07 83 37 96 87 - Por. 06 29 58 79 99 - 84@se-unsa.org

 
DĂ©claration CAPD 06/09/2018
Article publié le jeudi 6 septembre 2018.
  • Lnk_facebook
  • Lnk_google
  • Lnk_twitter

Alors que cet été le ministre Blanquer a pu convoler en justes noces, en parallèle le divorce s’est amorcé avec les syndicats enseignants qui ont claqué la porte du Conseil Supérieur de l’Education du 12 juillet 2018.

Le SE-Unsa, suite à cet acte fort et rare, a vivement dénoncé le manque de dialogue, la politisation des programmes ainsi que le grand bond dans le passé, en particulier sur l’Education Morale et Civique (EMC). A l’heure où il est plus qu’urgent, face à la montée des extrêmes, de travailler le vivre ensemble, voilà qu’on nous impose un programme où les valeurs de la République ont vocation à être inculquées pour être ensuite récitées et appliquées. L'élève doit savoir et respecter. Jamais comprendre comment ces valeurs sont construites.

Le message qui est maintenant délivré, c’est celui du retour à « l’autorité des savoirs » et aux pratiques les plus traditionnelles, celles qui ont pourtant fait la preuve de leur échec avec une majorité d’élèves. La pédagogie de la répétition et les entraînements mécaniques sur des tâches de bas niveau ne permettront pas à tous les élèves d’accéder aux compétences complexes, pourtant indispensables pour s’insérer dans une société de plus en plus exigeante. Le ministre est-il convaincu de ce qu’il défend ? Ou n’est-il qu’un politique habile qui surfe sur la nostalgie d’une école fantasmée et sur le conservatisme ambiant ? Peu importe.

En revanche, qu’il se coupe volontairement de ceux qui font marcher l’École et le collège au quotidien en tentant de leur imposer les méthodes de son choix est inacceptable. Pour le SE-Unsa, le ministère impose une vision de l’apprentissage basée sur la répétition, tout en méprisant le travail des personnels avec une publication en plein été. Ce mépris s’ajoute ainsi à la négation du professionnalisme des enseignants par la multiplication des directives du trimestre dernier : recommandations pédagogiques, contenus imposés des animations pédagogiques, imposition de manuels de lecture, APC consacrées à des activités de lecture… Sur l’exemple des APC, le SE-Unsa rappelle que l’organisation des APC continue de relever d’une proposition du conseil des maîtres : en l’absence de modification du cadre réglementaire, les enseignants peuvent continuer à organiser les APC avec des contenus et des modalités définies localement.

Au début du mois d’août, par communiqué de presse, le Premier ministre a fait connaître ses arbitrages suite au rapport d’experts Cap2022 pour l’Éducation. Les propositions du gouvernement pourraient dessiner une orientation appuyée sur le mérite, la mise en concurrence et la compétition des différents acteurs du système éducatif. Si le très attendu axe « gestion des ressources humaines » est confirmé avec une « humanisation et une personnalisation des parcours » pour les personnels, il reste au gouvernement à persuader les personnels qu’il reconnaît leur engagement, leurs besoins et leurs attentes pour construire ce « nouveau contrat social » évoqué par le ministre lors de son arrivée rue de Grenelle.

Les rapports d’experts extérieurs sont utiles mais les experts de l’intérieur que sont les personnels sont une fois de plus écartés. Ils souhaitent pourtant être sincèrement associés à l’élaboration des évolutions de leur travail plutôt que les découvrir en ouvrant leur journal quotidien. Quinze mois après l’alternance politique, le SE-Unsa réitère sa volonté de concevoir une politique durable pour l’Éducation qui sache toujours avancer sans dénier les efforts et les travaux existants des personnels pour la réussite de leurs élèves. Cela passe notamment par un dialogue social de qualité qui n’a toujours pas trouvé ses espaces et son rythme.

Des discussions réelles devront s’ouvrir. Le SE-Unsa portera une nouvelle fois l’exigence d’une meilleure réussite des jeunes (en particulier les plus en difficulté) et la volonté d’une amélioration des conditions de travail et de rémunérations des personnels. Les premières annonces dessinent un parcours plus individualisé qui doit être précisé. L’agenda social 2018 / 2019 inclut plusieurs thèmes majeurs de ressources humaines. Les enjeux autour du recrutement, de la formation continue et initiale en particulier sont cruciaux, la question d’une amélioration de la gestion des ressources humaines de proximité également. Le SE-Unsa et notre fédération prendront toute leur place dans le travail de l’agenda social. Il faudra néanmoins être plus clair sur ce que signifie GRH de proximité au-delà du slogan.

Les discussions sur la direction d’école doivent également voir le jour. La mise en place de réelles aides administratives, l’amélioration des décharges de direction, la création d’un nouveau statut à inventer, une revalorisation financière sont plus que jamais nécessaires.

La confirmation d’une part variable sur la prime REP+ ne correspond pas aux engagements pris de 3 000€ pour les enseignants. Elle correspond à une vision idéologique d’un management au mérite. Il ne faudra, en outre, pas oublier l’ensemble des personnels exerçant en REP+. Concernant l’évaluation du système éducatif, s’il est utile d’évaluer une politique publique, cette annonce nous inquiète. Sur quels critères reposeront ces évaluations ? Quelle sera la composition de cette nouvelle instance d’évaluation? Quelle sera la place des personnels dans l’évaluation ? Une concurrence entre les établissements est à craindre. Au final ces annonces peuvent venir renforcer une évolution libérale et très déconcentrée de notre système éducatif. Il est encore possible de choisir une option plus humaine, qui lie l’individu et le collectif, au service de la réussite de chaque jeune et dans le respect des personnels. Une option qui améliore la formation, l’accompagnement de nos collègues dans le cadre d’une évolution du système éducatif. C’est ce que notre fédération Unsa Education défendra lors des prochaines rencontres avec le gouvernement.

Un nouveau dispositif d’évaluations nationales en français et mathématiques sera mis en œuvre en septembre/octobre 2018. Il concernera les classes de CP et de CE1. Le temps nécessaire pour saisir les réponses pourrait être de 4 heures ! Le SE-Unsa demande que ce temps soit reconnu (pris sur les 108 heures, et avec des TR mis à disposition des équipes qui le demandent). Le déploiement de ces évaluations nationales sont les révélateurs d’une approche libérale bureaucratique du pilotage de l’Éducation nationale. Cette approche avait été jusque-là prudemment dissimulée, mais depuis les annonces CAP 2022 du Premier ministre et du ministre de l’Éducation nationale cet été, elle est de plus en plus assumée. Sans aucune plus-value pour les apprentissages des élèves et à rebours des attentes des personnels. Nous disposons déjà de toutes les évaluations dont nous avons besoin (au niveau de la DEPP, du CNESCO, des écoles et établissements par exemple).

Alors, Ă  quoi vont bien pouvoir servir les nouvelles Ă©valuations ?

Le SE-Unsa formule trois hypothèses dont aucune n’est compatible avec « l’école de la confiance », la reconnaissance de l’expertise des enseignants, la construction d’une École démocratique et émancipatrice, facteur de cohésion sociale et d’épanouissement de chacun.

Hypothèse 1 : Le ministre n’a pas confiance dans la professionnalité des enseignants et ne croit pas qu’ils soient capables d’identifier les besoins des élèves qu’ils accueillent dans leur classe. Il faut donc leur imposer des protocoles nationaux.
Outre le mépris que cela implique pour les compétences des enseignants, cette démarche n’est pas efficace. Les retours de la DEPP sous la forme de profils individuels par grands domaines de compétences ne fournissent pas de renseignement précis sur ce que savent faire les élèves et surtout ne fournissent aucune explication sur les obstacles à l’apprentissage qu’il faut lever. Seule l’observation fine en situation peut permettre cette identification. Une aide efficace nécessite un temps d'observation et un retour sur ce que les élèves ont fait afin que ces derniers puissent expliquer leur démarche même lorsque la réponse n'est pas la bonne.

Hypothèse 2 : Le ministre compte sur l’effet « teach to the test » pour influencer la manière dont les enseignants travaillent en amont des évaluations.
LĂ  encore, le manque de confiance est flagrant.

Hypothèse 3 : Le ministre impose peu à peu les outils nécessaires au « pilotage par les résultats ». Des évaluations standardisées à l’entrée à l’école élémentaire, au collège et au lycée permettent d’établir une photographie de « l’état initial ». Il sera ensuite possible de calculer « la plus-value » apportée par chaque école ou chaque établissement. Et de rendre ces informations publiques. Alors, les familles qui en ont les moyens économiques et culturels pourront faire jouer la concurrence entre les unités d’enseignement. On pourra également se servir de cette « plus-value » pour attribuer les primes au mérite. Les effets pervers d’un tel système sont bien documentés : réduction de l’enseignement à ce qui est évalué dans les tests, entraînements plutôt qu’apprentissages, triche, stress, perte d’attractivité du métier d’enseignant, creusement des inégalités entre établissements,… Au point que plusieurs pays reviennent en arrière et que l’OCDE incite ses membres à y renoncer.

Le SE-Unsa demande que les évaluations diagnostiques ne fassent pas l’objet d’un protocole national avec remontées nationales mais que le ministère développe les banques d’outils d’évaluation mises à la disposition des équipes.

Il s’oppose à la publication de résultats permettant la comparaison entre écoles et établissements. Il soutient le CNESCO dans ses travaux porteurs d’une évaluation démocratique et utile aux enseignants. Il souhaite que les écoles et les établissements soient mieux accompagnées pour définir des indicateurs qui les aident à améliorer leur action (mixité sociale et scolaire, bien-être des élèves et des personnels, vie scolaire, épanouissement social et culturel, valeurs partagées,…) et qu’ils disposent de moyens réels pour construire des solutions aux difficultés qu’ils auront identifiées.

Après des mois d'attente et d'intervention à tous les niveaux, le ministère a enfin publié le 20 juillet l'arrêté fixant les taux de promotion à la hors-classe.Le ministère s'était engagé à un maintien des flux et une augmentation des promotions à la hors-classe sur l'ensemble des corps, c'est chose faite. La ventilation définitive entre les départements a dû être faite par les recteurs. Cela entrainera des augmentations de promus dans certains départements. Est-ce le cas pour le Vaucluse ?

En 2017/2018, des directeurs et directrices ont été tuteurs/tutrices de directeurs nouvellement nommés, et, à ce jour, ils n’ont pas perçu l’indemnité pour cette mission.

Les fiches de paye dématérialisées vont enfin voir le jour à la fin du mois de septembre. Les informations nécessaires ont elles été transmises aux enseignants ?

Pour cette phase d’ajustement, une 3ème saisie de vœux a eu lieu. Cela est très positif. Nous remercions Mr Duboc pour son travail tardif. Cette saisie de voeu permet de minimiser les affectations non choisies. Cependant il reste 4 ou 5 cas problématiques, sur des postes spécialisés (SEGPA, ULIS, IME), des postes éloignés, voire les deux. Une attention particulière est indispensable sur ces nominations, avec notamment l’aide et le soutien des chefs d’établissements et de l’équipe ASH du département.

 
 
PĂ©tition
 
Nos campagnes
 
Santé
 
Aides spécifiques
 
Mouvement
 
Conditions de travail
 
Concours
 
ALC
Prendre un rendez-vous
RDV