SECTION SE-Unsa du VAUCLUSE - 5 RUE FAVART - 84000 AVIGNON
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Nous remercions les services de la DSDEN pour la qualité des documents fournis avant la tenue de ce CTSD, et nous remercions le directeur académique, pour sa volonté de maintenir les repères d'ouverture et de fermeture de classes.
Cependant, ces repères, même inchangés, ne répondent pas toujours aux besoins réels des écoles.
De plus, nous constatons que la dotation de ce nouveau quinquennat n'est pas à la hauteur des besoins et des ambitions clairement énoncées par ce nouveau gouvernement. Pour l’Unsa Éducation, à l’échelle nationale, la révision des critères objectifs d’attribution des moyens pour les préciser, les objectiver et les rendre plus pertinents doit être engagée.
Pour le Vaucluse, la rentrée 2018 se fera avec une dotation de 52 équivalents temps pleins supplémentaires pour un effectif d'élèves à la hausse (+156 élèves).
Cette dotation sera insuffisante pour résoudre une équation ambitions ministérielles/moyens insoluble.
Nous constatons que les objectifs que le ministère s’était fixé, notamment en terme de dédoublement des classes de CP et de CE1 en REP+ et REP ne seront pas atteints. De plus, ce dédoublement a entraîné l'abandon du dispositif PDMQDC qui avait fait ses preuves dans le Vaucluse et auquel l'UNSA éducation est très attaché.
L’UNSA Education alerte le DASEN sur les conséquences possibles, liées à l’application des directives ministérielles de dédoublement des classes de CP et CE1.Les orientations ministérielles sont dogmatiques, nous réclamons que chaque équipe pédagogique puisse décider, en concertation avec les équipes de circonscription, de ce qui leur semble le plus efficace pour leurs élèves à savoir un PDMQDC ou un cp/ce1 dédoublé ou davantage...D'autant que le dispositif PDMQDC n'a pas été évalué et reste plébiscité par les enseignants.
Pour le moment, le projet, tel qu'il nous a été présenté, couvre la création des CP (en REP et REP+) et CE1 (en REP+) à 12 élèves, ne laissant aucun moyen pour :
les réseaux d'aides et les départs en stage CAPPEI (création de maîtres E, de maîtres G, de psychologues scolaires) ;notamment un poste de psychologues à Carpentras
l'augmentation du potentiel de remplacement (TR et BDF) ;
la situation de certaines écoles avec des effectifs chargées ;
les décharges de direction de certaines écoles ;
la création des CE1 à 12 élèves en REP ;
le maintien du dispositif plus de maîtres que de classes.
Malheureusement, le temps des politiques n'est pas suffisamment déconnecté du temps de l'école et de la réussite scolaire pour tous, et à l'UNSA éducation, nous le regrettons.
La carte scolaire 2018 est trop en décalage avec la réalité, nous souhaitons vivement que notre DASEN nous entende, même si nous savons qu'avec des moyens contraints, des choix déséquilibrés ont dû s'imposer à lui.
Pour nous, une des principales difficultés réside dans le déséquilibre que génère, en terme de répartition pédagogique, la mise en place, à la rentrée prochaine, des CP et CE1 à 12 élèves. Nous alertons sur l'impact qu'aura la mise en place de ce dispositif sur la future carte scolaire, car ces créations auront lieu, comme l'an passé, sans moyens supplémentaires.
A l'UNSA éducation, notre boussole, c'est l'accès de tous à une offre éducative de qualité. Nous craignons que ces mesures de carte ne dégradent cette offre éducative.
Quelques situations d'écoles sont ainsi à revoir, notamment l'examen d’ouverture de classes en REP et REP+ lorsque les effectifs y sont chargés, (les CP et CE1 à 12 élèves impliquant des classes chargées sur les autres niveaux). Plusieurs écoles en REP/REP+ se retrouvent ainsi avec des CP et CE1 à 12 élèves et une moyenne au dessus des repères d'ouverture définis par le DASEN, mais, sans proposition d'ouverture aucune.
De plus, des classes de CP/CE1 se retrouvent à plus de 12 élèves.
De même, des effectifs restent chargés dans des écoles hors REP/REP+.
Ainsi, 8 écoles élémentaires et maternelles se retrouvent avec des effectifs au dessus des seuils définis (dont 6 en REP/REP+), 11 écoles ont des effectifs sur le seuil d’ouverture (dont 10 en maternelle), et 13 écoles sont à moins de 3 élèves du seuils d’ouverture. Aucune de ces écoles n’est pourtant listées dans les propositions d’ouverture.
Le problème de locaux disponibles pour dédoubler certaines classes de CP et de CE1 donne un mauvais signe en terme de moyens alloués pour mener à bien ce projet ministériel de dédoublement de classes. Pour ces motifs, nous demandons au DASEN qu'une attention particulière soit faite aux directeurs d’écoles élémentaires concernés par ce type de situation.
Ainsi, en l'absence de locaux, la co-intervention est proposée aux écoles qui doivent accueillir des CP et des CE1 dédoublés. Cependant, seule une classe est comptabilisée au lieu de deux, dans les écoles qui ne disposent pas des locaux nécessaires. Ceci a un impact sur les décharges des directeurs. Pour deux écoles dans la même situation, celle qui n’a pas de local disponible, n’a pas de décharge supplémentaire. C'est une mesure injuste et injustifiée, à l'heure d'autant plus grave de la disparition des personnels d'aide à la direction d'école. Nous demandons au DASEN de réviser la situation de toutes les écoles concernées, afin de soulager les directeurs d'école dans l'exercice d'un métier de plus en plus difficile et chronophage, en leur octroyant de la décharge supplémentaire.
Suite au groupe de travail sur la direction d’école, l’UNSA-éducation demande que les décharges de direction soient maintenues pour les écoles victimes d’une mesure de carte scolaire ayant une incidence sur leur quotité de décharge. La décharge de certaines école pourrait également être augmentée.
Lors de ce groupe de travail, il a été envisagé la création de quatre demi-décharges supplémentaires pour créer des postes de « directeurs référents », pour un coût de 2 ETP. Cela n’apparaît pas dans les mesures complémentaires. Qu’en est-il ?
La décharge de 10 jours pour les écoles de moins de 4 classes doit être effective partout, et planifiée en accord avec les directeurs et directrices concernés. Cela nécessite des moyens de remplacement.
Nous demandons la prise en compte de la spécificité des écoles primaires, notamment la difficulté de la répartition pédagogique, et la révision des fermetures envisagées pour 3 d'entre elles.
Ainsi, nous avons comptabilisé au moins 5 écoles primaires, avec des effectifs chargés et une organisation pédagogique difficile, voire très problématique.
Nous demandons également, comme chaque année, que chacun prenne ses responsabilités afin d'engager des travaux de construction d'écoles publiques dans les communes les plus carencées. Depuis de nombreuses années, il n’y a pas d’ouverture faute de locaux disponibles, et deux communes sont à flux tendus au niveau des effectifs de maternelle.
Pour l’Unsa Éducation, la réussite des élèves passe aussi par des enseignants formés, tant en formation initiale que tout au long de leur activité professionnelle. Cette formation continue aura été le parent pauvre de cette ambition refondatrice. Il y a maintenant urgence à avancer de façon très volontariste sur cette question.
Pour toutes ces raisons, le SE-UNSA a déposé une alerte sociale dans le département. Des moyens supplémentaires sont nécessaires pour répondre à tous les besoins du terrain, pour la réussite de tous les élèves, y compris pour répondre à la commande ministérielle de CP et CE1 à 12.
L'UNSA éducation continuera de se battre pour une école plus juste, laïque et qui respecte l'égalité des chances. Le projet de carte scolaire, cette année, ne reflète pas les valeurs auxquelles nous sommes attachés, nous ne pourrons le valider en l’état.