En tant qu’enseignant, je dénonce particulièrement le fait qu’au désarroi social

de la perte de pouvoir d’achat (pour le ministre de la Fonction publique, le point d’indice ne serait plus une référence. Il nie la perte de 7% depuis 2000).,

de la suppression d’emplois (pour l’académie Aix-Marseille : 0 moyen pour le 1^er degré, -195 postes pour le 2d degré)

et des menaces sur le droit de grève (la mise en place du service minimum dans les écoles, rabâchée à longueur de temps par les médias, sonne comme un glas au dessus de nos têtes),

le gouvernement rajoute la désespérance morale des fonctionnaires en général et de la jeunesse en particulier.

Qu’on en juge :

-Au total, 2500 postes disparaissent brutalement pour les concours de recrutement d’enseignants.

Cela veut dire que les étudiants engagés depuis plusieurs années dans un cursus de formation pour devenir prof, vont être privés d’emplois.

-Dans les écoles primaires, des collègues peuvent faire des heures supplémentaires avec les études dirigées du soir (ce sont les seules que nous pouvons faire). Que vont devenir ces HS dès lors qu’avec la suppression du samedi matin pour les élèves, une partie des 68 heures de nos services pourraient être consacrées à ces HS ?

Enfin, en tant qu’instituteur, je suis révolté par la déclaration du président de la République sur la laïcité : « dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance ».

Faut-il rappeler au président que des milliers d’enseignants laïques sont morts pour la France lors des deux guerres mondiales du siècle dernier.

Comptent –ils pour du beurre aux yeux de Monsieur Sarkozy ?

Dérapage hivernal ou signe précurseur d’un recul de la « Civilisation ». Denis OLIVIER