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Rapport sur la refondation de l’Ecole : quelques détails ...
Article publié le lundi 8 octobre 2012.
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Rappel : Le rapport n’engage pas le ministre qui fera part des grandes lignes du futur projet de loi jeudi 11 octobre au Conseil Supérieur de l’Education. Auparavant, le Président de la République en  aura fixé le cadre à la Sorbonne mardi 9 octobre...

Vous trouverez ci-dessous une synthèse et les principales propositions.

Lire aussi :
Communiqué du SE-UNSA

Le rapport intégral

La synthèse

Ce court rapport (46 pages), dont les propositions se situent davantage au niveau des principes que de l’opérationnel,  donne à voir ce que pourrait être une école bienveillante, fondée sur la confiance, soucieuse de la réussite de tous et ouverte sur son territoire. Il tourne résolument la page de l’idéologie méritocratique, fait un état des lieux lucide des inégalités que ne dissimule plus la façade de ‘l’égalité des chances â€˜, tout en soulignant les avancées réelles accomplies depuis les années 60.

Le nouveau modèle éducatif qu’il dessine diffère de celui qui était porté par la loi d’orientation de 2005 dans le sens où il s’inscrit dans un projet politique fort de (re)faire de l’école le creuset de la cohésion sociale et civique et de l’intégration de tous. Là où la loi de 2005 se focalisait sur les individus et tendait à transformer l’école en un « prestataire de services éducatifs Â» aux familles et ne faisait pas de place à la dimension pédagogique, le modèle qui est ébauché s’attache à promouvoir des valeurs collectives et pose le principe que « la refondation sera pédagogique ou ne sera pas Â».

Ce nouveau modèle éducatif promeut une scolarité commune inclusive sans filières (officielles ou officieuses) avec aide intégrée pour l’ensemble école-collège et se donne 2 objectifs chiffrés : diviser par 2 le nombre de sorties sans diplôme, conduire 50% d’une classe d’âge à un diplôme de l’enseignement supérieur. 

 

Les propositions : Vers l’école du futur

Les propositions du rapport sont hétérogènes. Certaines sont  des principes, voire des déclarations de bonnes intentions. Elles fixent parfois un idéal, sans esquisser le chemin pour l’atteindre. D’autres sont plus précises et concrètes. Dans cet ensemble, nous vous proposons une sélection selon deux critères :

  • La première liste présente des propositions relativement concrètes, qui illustrent des choix forts (posititfs ou non) des rapporteurs.
  • La seconde liste présente des points qui suscitent nos interrogations ou nos réserves.

 

Les points saillants :

- La continuité école-collège affirmée avec un collège « repositionné »

- Un cycle PS/MS/GS et la possibilité d’un cycle inter-degrés (CM2/6ème) école-collège

- La priorité des moyens à l’école primaire en ciblant d’abord les territoires en difficulté

- Un socle commun rénové, principe organisateur de la scolarité commune : réforme du DNB, évaluation positive, démarches pédagogiques variées

- Conforter l’identité de l’école maternelle en redéfinissant son rôle et ses missions ; Développer la scolarisation à partir de deux ans, dans des conditions adaptées  dès  la  rentrée  2013  dans  les territoires en difficulté.

-  L’intégration de l’Aide Personnalisée dans le temps scolaire pour tous.

-  Une orientation choisie : expérimentation de la décision finale laissée aux parents

- L’inscription de l’obligation d’un Projet Educatif Local (PEL) dans la loi et la mise en place d’un fonds de compensation pour assurer l’égalité territoriale

- L’abandon de la labellisation « zone d’éducation prioritaire » au profit d’une attribution fortement différenciée des moyens aux écoles et établissements en fonction de la population accueillie, du projet et d’un contrat d’objectifs.

-  Le rétablissement de la  sectorisation

- Le rôle de « chef de file » des régions en matière de carte des formations professionnelles, de service public d’orientation et de lutte contre le décrochage scolaire

-  La réforme des rythmes : 4 jours et demi en primaire, journées de 5 heures maximum à l’école et en 6ème et 5ème, 6 heures en 4ème  et 3ème ; tous  les  enfants  doivent  être  accueillis  au moins jusqu’à  16h30,  voire  17h

- Augmenter à l’école primaire le nombre de jours de classe, par la mise en place d’une semaine de quatre jours et demi. La demi-journée supplémentaire serait le mercredi, avec possibilité de dérogations au niveau des communes.

-  La formation continue rendue obligatoire pour tous les enseignants (ce  qui  implique une obligation pour l’État de la mettre en Å“uvre)

- Affecter plus de maîtres que de classes pour permettre aux équipes pédagogiques de travailler autrement  et  mieux,  en  développant  le  travail  en  commun

- La remise en cause partielle et encadrée de la définition hebdomadaire du service

-  Le développement de la notion de parcours professionnel et de carrières diversifiées pour les enseignants

-  La gestion d’une partie des moyens en autonomie par les équipes

-  L’instauration d’un contrat pluri-annuel d’objectifs tri-partite inscrit dans un projet éducatif territorial

-  La création d’une instance auprès du ministre chargée de définir le socle et de coordonner les programmes au socle

-  La création d’une instance indépendante d’évaluation du système éducatif

 

Les points  qui suscitent des interrogations ou des réserves :

 

- Le lycée de la réussite : devant l’absence de consensus, le rapport choisit de maintenir les réformes en cours tout en préconisant de mieux respecter les rythmes des lycéens. Il ne propose pas de scénarios clairs pour un lycée du futur qui reste pour nous à construire.

- La voie professionnelle : proposer une seconde pro de détermination demande qu’il y ait une pluralité de champs professionnels dans le même LP. Est-il possible d’aller plus loin que les champs professionnels élargis de la dernière réforme ? Organiser la modularité des enseignements est intéressant mais demandera un long travail de révision des contenus des référentiels des diplômes.

-  La carte des formations sera pilotée stratégiquement par la Région : il faut préciser les formes du dialogue entre région et recteur et la place des représentants des personnels dans les procédures. Le pilotage par les régions ne doit pas conduire à une révision continuelle de l’offre de formation en fonction d’objectifs locaux et à court terme. Un schéma national doit garantir l’accès pour tous à des formations diversifiées et de qualité.

Décrochage scolaire : faire passer de 16 à 18 ans l’obligation de ne laisser aucun jeune sans solution est une mesure intéressante mais qui ne dit rien de quelle structure doit le prendre en charge.

Service public régional de l’orientation : il faudra préciser au plus vite la place des CIO et des COP et respecter leurs compétences pour intervenir auprès du public en formation initiale.

Les rythmes scolaires : qui prendra en charge le temps libéré dans les journées raccourcies ? Quelles seront les incidences sur les services des personnels ? L’évocation de l’allongement de l’année scolaire et de la suppression de tout zonage paraît déconnectée des réalités économiques et sociétales. La "reconquête du mois de juin" (dans le second degré) passe inévitablement par une réforme de fond du bac qui n’a pas été abordée par la concertation.

- Les conséquences de l’inscription du PEL dans la loi pour les directeurs d’école devront être envisagées : de nouvelles responsabilités qui devront être reconnues dans leur service.

- Définir  enfin  un  véritable  statut  des  directeurs  d’école  et  leur  donner  les  moyens  pour  qu’ils puissent accomplir l’ensemble de leurs missions et devenir les interlocuteurs reconnus de leurs partenaires : quels formes de "statut", quels moyens ?

La formation initiale : Former  l’ensemble  des  personnels  au  sein  de  la  même  structure  (l’ESPE),  avec  une  part  de curriculum commun : au-delà des incontournables (recrutement master, formation à l’université et nécessité des pré-recrutements), le rapport retient des formulations très prudentes : formation « professionnalisante » mais pas « professionnelle », place du concours pas évoquée, degré d’autonomie des ESPE non plus. Un point fort, tout de même, l’affirmation d’une formation simultanée dès la licence.

- Une absence remarquable : les personnels spécialisés et les psychologues scolaires ! La prise en charge de la grande difficulté scolaire est globalement absente des propositions. Les SEGPA ne sont pas mentionnées non plus. Or, même si le « renouveau pédagogique » et une formation professionnelle améliorée doivent conduire à une meilleure prise en charge intégrée des difficultés « ordinaires » d’apprentissage, la très grande difficulté scolaire ressort d’interventions spécialisées.

- Rien non plus sur une éventuelle revalorisation salariale, pourtant nécessaire ...

 
 
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