Dans le cadre de la préparation de la reprise du 11 mai prochain au regard des directives énoncées par Monsieur le Premier Ministre ce jour, Monsieur l’Inspecteur d'académie a souhaité réunir le groupe départemental des directeurs d'école afin d'enrichir la réflexion relative aux modalités locales de mise en œuvre de cette rentrée.

A cet effet, il a programmé une réunion en visioconférence le mercredi 29 avril 2020 à 14h00.

La composition de cette instance reste identique (4 directeurs désignés par la FSU, 3 par l'UNSA, 2 par FO, 2 par le SNALC, 2 par la CGT)

L’UNSA éducation y était représentée par 3 directeurs : Christophe Ducou directeur en école maternelle, Jean-Philippe Feraud directeur en école maternelle et François Vial directeur en école élémentaire.

Propos liminaire de l’UNSA Education :

Nous le disons et redisons très clairement, comme nous l’avons dit au Ministre, comme nous le dirons au Recteur en CHSCTA demain, conformément à l’avis du Comité Scientifique le 20 avril, nous sommes fermement opposés à cette réouverture des écoles dans ces conditions le 11 mai.

Les risques que vous allez faire prendre aux personnels et aux élèves sont très importants, puisque c’est justement sur cette catégorie d’âge primaire, comme par hasard celle que l’on fait rentrer en 1^er (sic), que les gestes barrières sont le plus compliqués à faire respecter !

Comment l’ enseignant.e et son ATSEM d’un petit de 2 ans scolarisé en TPS pourront à 1 mètre de distance le tenir par la main dans les escaliers, l’aider à se rhabiller voir changer sa couche ? Comment un élève de PS pourra continuer à faire la sieste dans un dortoir sur un matelas posé au sol, puis empilé jusqu’au lendemain ? Comment un élève de MS ou de GS pourra jouer dans une cour sans approcher des jeux ou des vélos ? Comment un élève de CP pourra compter sans manipuler le matériel collectif ? Comment un élève de CE pourra-t-il ne pas lire un livre de BCD ? Comment un élève de CM2 ne pourra pas utiliser un fichier collectif et pourra rester pendant les 2 heures de la pause méridienne sans jouer avec des camarades, sans toucher un ballon ? Comment se laver les mains si régulièrement avec si peu de lavabos ? Comment respecter les distances de sécurité aux entrées et sorties de l’école avec plusieurs centaines d’enfants et de parents sur les parvis en même temps ?... les questions sont innombrables et toutes les réponses, nous conduisent à dire que ce n’est ni responsable ni prudent !

Très sincèrement, nous le disons avec gravité, ce n’est pas raisonnable et l’Etat sera pleinement responsable si comme nous le craignons, d’autres drames venaient malheureusement à survenir du fait de cette décision politique.

Sur la thématique de ce GT, les directrices et directeurs sont désorientés par ces volte-faces et ces changements incessants… il n’y a plus de circulaire et il leur faut regarder LCP, TF1 ou écouter BFM pour savoir ce qu’il leur faudrait appliquer, comment et même maintenant quand, puisqu’il leur faut selon notre Ministre hier soir à 20h sur TF1 prévenir les familles de l’organisation retenue d’ici lundi 4 mai… c’est du grand n’importe quoi !

 

Pourtant les directrices et directeurs sont sur en poste avec conscience et engagement au quotidien depuis le vendredi 13 mars sur site et/ou à distance au plus près des parents, des personnels, des élèves… pour rassurer, prévoir, réunir et organiser : continuité pédagogique, prêt de tablettes, mise à disposition des PdT sur les ENT ou sites d’écoles, stages de printemps, Docaposte… téléphone, ordinateur, connexions… avec leur matériel personnel ils ne comptent ni leur temps, ni leur énergie, ni leurs heures, mais au lieu de faciliter leurs missions, le Ministère s’évertue à les leur compliquer, ils avaient commencé à réfléchir à la rentrée progressives des seuls CP et CM2… c’est depuis hier tous les niveaux qu’il faudrait caser, ils réfléchissent aux mesures d’hygiène ? patatras ce ne sera que le 1^er mai au mieux, qu’ils devraient recevoir le protocole sanitaire…

Ce n’est pas sérieux, et quand ce n’est pas sérieux en matière de santé publique il y a danger, nous à l’Unsa nous disons NON.

Compte-rendu de la réunion :

Le Dasen salue et remercie tout le travail des directeurs depuis le début de la crise pour mettre en œuvre l’enseignement à distance avec une inventivité tout à fait remarquable.

Vue l’urgence, il pouvait choisir d’autres représentations mais a choisi ce groupe de travail des directeurs, organisé sur la base de la représentation du CTSD.

Il appelle à la grande prudence, sur ce qui est dit, sur ce qu’on entend et ne pourra donc pas apporter des réponses à toutes les questions qui se posent à l’heure actuelle.

Mais voir des éléments de méthodologie pour aider et accompagner les directeurs. Le Premier Ministre a annoncé que cette réouverture devait se faire entre le directeur et le maire, au plus près des réalités de terrain, chaque école ayant ses particularités

Quels sont les éléments intangibles en fonction des annonces, il n’a pas de boule de cristal mais pense pouvoir dire que ce qui va se vivre à compter du 12 est un entraînement grandeur nature, à une autre échelle à compter de septembre…. Vus les délais pour un éventuel vaccin.

Il faut réfléchir pour se préparer à cette rentrée de septembre, en mesurant et découvrant toutes les difficultés que l’on va rencontrer au quotidien. On va préparer et on fera des points réguliers pour mesurer les impossibilités, ce qui marche et ce qui ne marche pas.

Le Dasen attend avec impatience la parution du protocole sanitaire initialement prévu cette am, c’est la raison pour laquelle il attendait avant cette réunion, ce sera le seul élément intangible à même de rassurer les parents quant aux conditions sanitaires d’accueil au sein de l’école. Désormais, la parution est annoncée pour vendredi 1^er mai et il souhaite en faire une diffusion la plus large possible…

Ce ne sont plus les GS, CP et CM2 qui débutent mais tous les élèves volontaires désormais qui rentreront le 12 mai (NDLR : dans la limite de 15 élèves par groupe) tous les niveaux sont concernés, les enseignants eux ne sont pas volontaires mais obligés avec des conditions sanitaires (cf population à risque pour pathologie installée qui ne sera pas obligée de rentrer et pourra continuer à faire du télétravail et suivre les élèves à distance).

Là où ça ne sera pas possible, ce ne sera pas possible si une fois tout mis en lien, notre réflexion doit intégrer tout le spectre, modes de déplacements… il faut tout examiner dans le détail et si dans une commune, pour une école tout n’est pas réuni et si accord directeur, maire, IEN… on se posera la question de la non-ouverture.

Depuis le début de la crise on accueille les enfants de soignants, de l’ASE , de la Police… soit 700 enfants chaque jour, on ne pourra pas les faire rentrer seulement à ½ temps, il faudra effectivement sur la commune voir tout ce qui permettra d’accueillir les élèves (pas plus de 15 dans la même salle et pas top concentrés).

Il propose de se rapprocher des familles voir si elles sont d’accord à remettre leur enfant, il faudra le savoir pour la continuité de la classe virtuelle, pour la cantine, pour le périscolaire. Sur la base de cette enquête (avec intégration de ceux des soignants…) il faudra se rapprocher au plus vite du maire et voir quelle organisation (NB si par ½ journée : nettoyage par ½ journée, si 2 jours : nettoyage plus aisé)

Le Dasen promet des masques réutilisables le 7 mai (voir le 6) avec une livraison auprès de chaque circonscription, car la livraison ne pouvait pas se faire école par école. Les directeurs iront les récupérer le 11 (pour les personnels et élèves) et 600 masques chirurgicaux vont être dès demain distribués pour que chaque circo répartisse en fonction de la taille de chaque école, ces masques de secours) Pour les écoles très éloignées, il va chercher des solutions

Penser au lavage des mains, des toilettes, la question de l’entrée (il pense qu’on va être surpris par le nombre d’enfants que l’on aura, avec une demande conséquente)

Il autorisera les horaires décalés avec le Maire (y compris en se projetant sur la rentrée de septembre, avec les mêmes obligations de santé) prévoir peut-être toutes les 10 min, tous les ¼ d’heure…

Des parents, des associations avec un agrément pourraient peut-être nous aider

Le mardi 12 nous ferons ce que nous pourrons avec l’idée d’une montée en charge, pour résoudre les problèmes qui nous semblaient insurmontables

En matière de contenu scolaire, les PE ne pourront assurer le présentiel et l’enseignement à distance, nous n’aurons pas les mêmes exigences en matière d’enseignements (se recentrer sur les fondamentaux ? par exemple) nous ne pourrons pas faire les mêmes choses en termes de contenu.

Réponses du Dasen aux différentes questions des représentants des personnels :

• Pour certaines questions, les réponses ne peuvent être que par école

• Il faudra peut-être faire passer les enfants des enseignants dans les prioritaires (comme ceux des soignants)

• Il faut une démarche très terre à terre, par exemple si on ne peut pas changer les couches à cause des gestes barrière, alors on ne peut pas prendre ces élèves.

• Il ne lui appartient de repousser cette date de la rentrée, ce n’est pas le bon interlocuteur, c’est le Ministre qui décide

• Il est possible au début d’accueillir 5 élèves le 1^er matin, puis 5 l’am et idem le jeudi ; il n’est pas sur une posture maximaliste car il va falloir régler des habitudes dans chaque classe avec chaque élève (exemple : on ne se prête pas le stylo) et par petits groupe pendant une journée est peut-être une bonne solution, se rappeler qu’on les prépare pour la rentrée de septembre.

• Si on fait petit à petit, c’est une montée en charge

• Les projets préparés dans chaque école sont à faire remonter aux IEN qui les valideront avant le 11

• Le nombre de 15 est un maximum, si on estime en fonction des dimensions de la classe que n’est que 10, personne n’y trouvera à redire

• Pour la cantine, tout peut être envisagé, par exemple avec des horaires décalés, ou d’autres lieux comme la salle de classe… il faudra voir ce qui est possible de faire.

• Il a rappelé ce matin aux IEN que les directeurs ont des bonnes idées, qu’il faut donc les solliciter

• Pour répondre à la demande du SE d’améliorer les décharges de direction surtout sur cette période, il mobilisera tous les moyens nécessaires mais il aura quand même besoin de remplaçants pour ceux qui vont être malades

On est en train de réinventer l’école, leur temps nécessaire à la direction peut être « réorganisé » selon les modalités interne de répartition des élèves, des groupes.

• Pour un enseignant en télé-travail, la notion de ses propres élèves sur le présentiel a moins de sens, il faut voir dorénavant l’idée de groupe plutôt qu’un enseignant une classe.

• Quand un PE est absent, la contrainte du nombre maximal d’enfants sur la classe tient toujours.

En résumé M. Millangue a rappelé aujourd’hui qu’il n’a pas la main sur les décisions qui relèvent de l’échelon national, mais qui pour le reste renvoie avec pragmatisme, aux réponses à imaginer par les directeurs et les équipes au plus près du terrain…

Un CHS-CT départemental sera organisé la semaine prochaine et Il propose de se retrouver sur ce format, c’est important