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SE-UNSA 81


 Par SE-UNSA 81
 Le  mardi 10 octobre 2023

Pouvoir d’achat des retraités : l’urgence d’une forte revalorisation

 
 

Comme les actifs, les retraités ont subi les conséquences d’une inflation importante au cours des trois années écoulées. Comme les actifs, ils ont vu leur niveau de vie altéré par la hausse des prix, particulièrement ceux des produits alimentaires et de l’énergie, qui constituent une part importante de leurs dépenses.

A la veille de la revalorisation des pensions de base de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV), et des pensions des régimes alignés, il est utile de faire le point sur les pertes de pouvoir d’achat accumulées et sur les rattrapages qui seraient nécessaires pour les compenser.

Entre janvier 2019 et juillet 2023, sur 54 mois, l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) a progressé de 14.5%. Dans le même temps, les pensions inférieures à 2000 euros en 2020 ont progressé de 7.3% et celles supérieures à 2000 euros de 6.6% seulement. (On se souvient qu’en 2020, une pondération de la revalorisation leur avait été appliquée, avec une augmentation de 0.3% contre 1% aux pensions inférieures à 2000 euros).
C’est donc une perte de pouvoir d’achat en niveau qui se situe entre 7.2 % et 7.9 % sur la période.
En masse, c’est bien davantage, car chaque mois qui passe voit s’accumuler un retard des pensions par rapport à l’évolution des prix, qui n’est jamais comblé.
Voir le graphique de l’évolution comparée des pensions et de l’indice des prix à la
consommation
.

L’érosion des retraites tout au long d’une vie de retraité est un phénomène récurrent depuis que les pensions sont indexées sur l’évolution des prix et non plus sur l’évolution des salaires des actifs. Mais en période d’inflation, le problème s’amplifie au point de contraindre des retraités modestes à pratiquer des coupes drastiques dans leurs postes de dépenses les plus indispensables, voire à recourir aux services de la banque alimentaire pour se nourrir au quotidien.
Ces invisibles de notre société endurent des privations réelles, bien éloignées de l’image de nantis qu’on leur collait sur le dos voici quelques années. Certes, tous les retraités n’en sont pas réduits à cet état de détresse, loin de là, mais la plupart voient leur niveau de vie régresser inexorablement.

En juin 2022, 7000 retraités avaient signé la pétition de l’UNSA Retraités qui réclamait 7.8% d’augmentation des pensions. Nous avions obtenu 4% de revalorisation par anticipation.
L’inflation et le temps ont fait leur œuvre. C’est au moins une augmentation du même ordre qu’il faudrait obtenir pour rattraper les pertes cumulées depuis.
Rappelons également les mandats de l’UNSA Retraités adoptés à notre congrès de janvier 2023 pour ce qui concerne la revalorisation des pensions :
 Une revalorisation calculée en fonction de l’évolution du salaire mensuel de base des actifs et au moins égale à l’augmentation de l’indice des prix constatée au cours de l’année.
 En cas d’inflation supérieure à 2%, une mesure de réajustement intermédiaire du niveau des pensions au 1er juillet.
Bruno Le Maire, qui nous promettait fin septembre 5.2% de revalorisation pour solde de tout compte, serait bien inspiré d’écouter (un peu) les retraités de l’UNSA.