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SE-UNSA 81


 Par SE-UNSA 81
 Le  jeudi 3 octobre 2019

Projet de budget 2020 de l’Education Nationale : une hausse pas à la hauteur des ambitions affichées

 

Le projet de budget 2020 de l’enseignement scolaire connaît une augmentation de 1,6 milliard d’euros (53,3 Mds contre 51,7 l’an dernier). Une bonne nouvelle, donc.

MAIS, comme le SE-Unsa l’avait annoncé, c’est la logique du redéploiement du 2d degré vers le 1er degré qui est mobilisée pour financer la limitation des effectifs par classe dans le 1er degré voulue par le Président de la République à l’issue du Grand Débat.

Dans le 1er degré, la baisse démographique se poursuit avec – 28 000 élèves attendus, la baisse de 54 000 élèves en élémentaire n’étant pas compensée par la hausse de 26 000 élèves en maternelle, conséquence de l’abaissement à 3 ans de la scolarisation obligatoire.

La création de 440 postes sera insuffisante pour remplir les 2 objectifs du gouvernement :

  • étendre progressivement le dédoublement des Grandes Sections en REP.
  • limiter les effectifs à 24 élèves en GS, CP, CE1 hors éducation prioritaire.

Pour le SE-Unsa, ce sont des mesures positives mais elles doivent s’accompagner d’un véritable effort budgétaire et pas d’un redéploiement.

Dans le 2nd degré, la hausse démographique se poursuit avec + 28 000 élèves attendus dès le collège.

La suppression de 440 postes va donc encore dégrader les conditions de travail et d’enseignement avec une nouvelle augmentation des effectifs par classe dès le collège.

Pour le SE-Unsa, ce redéploiement est inacceptable et ce sont des créations de postes qui auraient dû accompagner tant la hausse démographique globale que les réformes du lycée général et technologique et de la voie professionnelle.

Priorité à l’Ecole inclusive

La création de 4000 postes d’AESH, l’installation de nouvelles ULIS et la mobilisation de 200 enseignants dans le cadre du plan autisme 2018-2022 sont des efforts importants dont on espère que la concrétisation sera effective.

Mais l’absence de créations d’emploi de PsyEN est un mauvais signal alors que les besoins sont criants.

Situation contrastée pour les opérateurs

Si on peut se féliciter de la hausse des moyens, + 25 millions d’euros pour l’AEFE (Agence pour l'Enseignement Français à l'Etranger) au titre de la mission « Action extérieure de l’État », le projet de budget prévoit la suppression de 47 postes pour le réseau Canopé, ce qui est un mauvais coup pour cet opérateur historique.

Postes aux concours

Le budget 2020 prévoit 23 860 postes ouverts au concours de professeurs publics et privés en 2020 contre 25 500 en 2019 (- 1640).

En outre, 39 millions d’euros seront consacrés en 2020 au financement de la préprofessionnalisation, le Ministère visant 3 000 étudiants supplémentaires à la rentrée 2020. Le Ministère indique n’avoir pas atteint l’objectif de 1 500 étudiants en cette rentrée 2019, sans préciser le chiffre exact.

Revalorisation des carrières

Du point de vue de l’attractivité du métier d’enseignant et de la revalorisation, le projet de budget confirme que ce ne sera pas pour 2020 en dehors des mesures déjà prévues avec l’augmentation des primes REP + (+ 59 millions d’euros) et la poursuite de la revalorisation liée à l’accord PPCR (+ 300 millions d’euros).

Les autres financements prévus dans le budget 2020

Périscolaire : 57 millions d’euros pour la poursuite du financement du fonds de soutien pour le développement des activités périscolaires pour les communes à 4.5 jours.

Service National Universel (SNU) : 30 millions d’euros. Le Ministère souhaite qu’au moins 20 000 jeunes volontaires suivent le SNU en 2020. Par ailleurs, le budget consacré au service civique augmente de 13 millions d’euros, pour atteindre 508 millions d’euros.

Écoles numériques innovantes : 20 millions d’euros pour "soutenir les projets numériques des équipes éducatives de près de 3 800 écoles rurales".

Livres et lecture : millions d’euros pour permettre l’achat de 300 000 livres, le ministère souhaitant développer des espaces de lecture dans les écoles "éloignées d’une bibliothèque publique".

Parents : millions d’euros pour le dispositif "Ouvrir l’école aux parents" destiné à "aider les parents allophones dans la prise en charge de la scolarité de leurs enfants".

Pour le SE-Unsa, ce projet de budget 2020 dévoile le décalage entre les ambitions affichées et les actes. Les mesures présidentielles ne doivent pas se financer par redéploiement et la perspective de revalorisation s’inscrit dans un calendrier bien trop distendu au regard des fortes attentes de la profession.