Retour à l'article normal

SE-UNSA 81


 Par SE-UNSA 81
 Le  mardi 1er octobre 2019

Hommage à Christine Renon

 

 

 

 

Notre collègue directrice Christine s’est suicidée dans son école !
C’est un drame insupportable ! Tous les enseignants sont concernés :

Rassemblement LE JEUDI 3 OCTOBRE à 17h30 à l’appel du
SE-Unsa 81, SNUipp-FSU81, CGT éduc’action, SUD éducation, SNUDI FO,
devant la préfecture à Albi / la sous-préfecture à Castres / la Mairie à Lavaur

Pour le SE-Unsa 81, les tâches de direction d’école s’alourdissent chaque année davantage sans aide ni compensation horaire ni financière. Cette situation ne peut pas continuer.
Les alertes se multiplient. Il faut que cela change.

 

Le SE-Unsa 81, le SNUipp-FSU81, la CGT éduc’action, SUD éducation, le SNUDI FO:

  • appellent comme de nombreux départements à des rassemblements le jeudi 3 octobre, jour des obsèques de Christine et de la tenue d'un CHSCT extraordinaire dans le 93.
  • demandent la saisie d'un CHSCT départemental extraordinaire concernant la souffrance au travail.
  • appellent les collègues à s'habiller en noir tout au long de la journée pour rendre ce dernier hommage.

Communiqué commun :

SE-Unsa 81, SNUipp-FSU81, CGT éduc’action, SUD éducation, SNUDI FO :

« Aujourd'hui samedi, je me suis réveillée épouvantablement fatiguée, épuisée après seulement trois semaines de rentrée. »

Ainsi commence la lettre qu'a laissée Christine Renon, Directrice de l'école de Pantin dans le 93 et qui s'est donnée la mort dans les locaux de son école le dimanche 22 septembre.

Cette lettre qu'elle a voulu publique ne souffre d'aucune ambiguïté : ce sont bien les conditions d’exercice de son métier, imposées par l’institution, qui sont à l’origine de son geste désespéré.

Ce drame nous renvoie aux appels à la section qui se multiplient depuis le début de cette année scolaire de collègues en détresse, à ceux et celles que nous rencontrons dans les écoles et qui nous disent leur souffrance au travail, à ceux et celles déjà en arrêt maladie ou qui nous disent vouloir démissionner, à tous ceux et toutes celles pour qui les conditions de travail sont devenues insupportables ou simplement qui ont intégré la souffrance dans leur quotidien professionnel.

Il n'est plus possible de continuer ainsi !

Les causes de ce mal-être dans notre profession sont parfaitement identifiées : Les directives ministérielles, rectorales et académiques se superposent, sans jamais faire le lien avec les professionnels de terrain pour les mettre en cohérence, en vérifier la faisabilité… Cette marche forcée de réformes rejetées par la profession contraint de nombreux collègues à mettre en œuvre sous la pression hiérarchique des mesures qui les infantilisent, qui heurtent, qui nient leur professionnalité, voire qui bafouent leurs valeurs humaines et professionnelles.

Ceci est vrai pour l'ensemble des enseignant-es mais particulièrement exacerbé pour les directrices et directeurs qui se retrouvent en première ligne, au centre de toutes les injonctions, toutes les pressions, toutes les conflictualités. La solitude de la mission de direction d’école dans les tâches quotidiennes administratives et organisationnelles qui s’accumulent devient, au fil des années, insupportable. Le manque de formation et d’accompagnement pour les directrices et les directeurs d’école lors de la gestion de situations de crise renforce le sentiment de solitude face à des décisions impactant familles, élèves et collègues.

Le New Management Public directement importé du secteur privé déshumanise nos activités, détruit les collectifs et les solidarités. De nouveau, ce management n'en a que le nom : ce sont les mêmes recettes qui ont déjà « fait leurs preuves » dans les France Télécom et autres entreprises publiques à « moderniser » avec les conséquences que l'on sait... Ceux et celles qui imposent ou contribuent à imposer cette gestion catastrophique des personnels portent une lourde responsabilité...

« Je remercie l'institution de ne pas salir mon nom. » Ainsi se termine la lettre de Christine.

Alors, STOP, ça suffit, plus jamais ça !