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SE-UNSA 81


 Par SE-UNSA 81
 Le  lundi 11 avril 2016

CTSD, CDEN : Au-delà des mesures de carte scolaire : le point de vue de l’Unsa-Education du Tarn

 

CTSD - CDEN
Au-delà des mesures de carte scolaire : le point de vue de l’Unsa-Education du Tarn

Un constat :

103 élèves en moins en 2014-2015
149 élèves en moins cette année
Soit 254 élèves de moins dans notre département.

Une simple approche comptable aurait pu conduire l’administration à 1 retrait de 12 postes d’enseignants pour le département du Tarn, tel n’est pas le cas, 6 postes d’enseignants ont été créés sur cette période.

CTSD, CDEN, instances départementales

Notre dotation est liée au vote du budget de l’Education Nationale au parlement en décembre, à une ventilation de ces emplois au niveau académique en janvier puis à une répartition entre les départements au comité technique académique CTA.

Notre CTSD comme notre CDEN, n’ont pas la vocation ni le pouvoir de modifier la dotation de notre département. Nous avions 2 postes cette année pour effectuer notre carte scolaire. En fait 1 seul puisque le deuxième a été confié à l’AGEEM pour l’organisation de son 90ème congrès à Albi en juillet 2017.

Pour le Tarn, chaque ouverture souhaitée devait donc au-delà des 2 postes obtenus être compensée par une fermeture. C’est à cet exercice que nous sommes donc confrontés. Il aurait été plus simple de ne faire qu’une ouverture avec le poste dont nous disposions mais cela aurait-il été plus juste ? Pour l’Unsa–Éducation la réponse est claire c’est non.

Au plus près des collègues et du terrain …

Notre quête syndicale est de rechercher la plus grande équité dans ce cadre contraint.
Le travail syndical  est un vrai travail de fond, tout au long de l’année.
Notre quête sourcilleuse d’informations nous amène à rencontrer les équipes sur leur lieu de travail.
Soyons plus précis : nous avons effectué cette année plus de 60 visites d’écoles, complétées par une enquête en ligne carte scolaire, de nombreux « échanges de mails, d’appels téléphoniques » puis enrichies par une rencontre avec chaque IEN. À cela s’ajoute, concernant le secteur montagne, une vingtaine de rencontres avec les élus (maires, présidents de communautés, conseillers départementaux, députés).
Nous complétons ensuite souvent en réinterrogeant les directeurs ou les collègues. Ce n’est jamais assez mais notre niveau d’informations locales est élevé …

Être responsable … ou pas.

Au-delà de la vision purement locale, nous ne perdons jamais de vue la vision globale et une forme d’intérêt général.
Les écoles dont le nombre de classes est inférieur ou égal à trois requièrent toute notre attention.
Pour autant certaines écoles ont des effectifs faibles, moins de 40 élèves pour 3 classes (13.66 de moyenne) ceci est nettement inférieur au seuil de fermeture de 25 pour les 2-3 classes, moins de 9 élèves en classe unique. S’il n’est pas de notre responsabilité dans ces situations de proposer une fermeture, s’y opposer c’est laisser des collègues travailler avec plus de 30 élèves en classe.
De plus, nous pensons que dans certaines situations, un trop faible effectif peut se révéler pénalisant pour les élèves.

Rechercher un équilibre…S’opposer à l’injustice, défendre l’école publique et laïque :

La carte scolaire proposée par l’administration ne nous donne jamais totalement satisfaction. La refuser est possible et la DASEN peut « revoir sa copie ».

La nouvelle carte proposée serait-elle meilleure, identique ou dégradée ? Soyons conscients qu’une meilleure carte scolaire pour les uns (davantage d’ouvertures), aurait été une carte scolaire dégradée (plus de fermetures) pour les autres. C’est un risque que nous ne souhaitions pas courir d’où notre vote en abstention.

Ce dont on est sûr, c’est que la nouvelle carte proposée, quel que soit nos avis, aurait été validée.

À ce moment particulier du choix, au-delà de 2 créations de classes, consentir à des fermetures c’est permettre plus d’ouvertures. Tout est ici affaire d’équité.

Nous savons bien entendu la dureté d’une mesure de carte scolaire et nous ne sommes pas prêts à laisser perdurer des situations injustes, des conditions de travail trop longtemps dégradées.
Une fermeture est envisageable pour nous que lorsque celle-ci ne recrée pas une nouvelle injustice : quelques situations d’école proposées à la fermeture nous apparaissent ainsi.
Nous le regrettons et nous suivrons leur situation à la loupe. Nous sommes d’ailleurs intervenus durant le CTSD pour défendre ces écoles. (l’administration a vérifié les effectifs)
Certaines situations relèvent d’une nouvelle sectorisation, nous avons d’ailleurs vivement interpellé la mairie de Castres en CDEN. En effet son immobilisme réfléchi vise à favoriser les écoles privées confessionnelles au détriment des écoles publiques de la ville. Nous regrettons avoir été le seul syndicat enseignant à condamner cette attitude.
Nous affirmons que chaque situation d’école s’évalue dans les moindres détails mais l’ensemble, le global aussi fait sens à nos yeux.

Voilà la situation des écoles ou RPI avant et après le CDEN :

  Avant Après
Moyenne
inférieure à 14
9 écoles 5 écoles
Moyenne
de 15 à 19
 38 écoles
dont 1 maternelle et 2 REP
 36 écoles
dont 1 maternelle et 1 REP
Moyenne
de 20 à 24
123 écoles
dont 14 maternelles et 15 REP
134 écoles
dont 12 maternelles et 19 REP
Moyenne
de 25 à 26 
44 écoles
dont 6 maternelles et 4 REP
51 écoles
dont 7 maternelles
Moyenne
de 27 à 29
19 écoles
dont 3 maternelles 
10 écoles
dont 5 maternelles
Moyenne
30 et plus
3 écoles
dont 1 maternelle
0

Il est important de regarder les évolutions au regard des mesures prononcées.

Chacun peut voir que les situations les plus dégradées +30 élèves ont trouvé réponse. Qu’il y a 9 écoles de moins entre 27 et 29 élèves par classe. Tout cela s’est réalisé grâce à un redéploiement d’écoles à faible effectif vers celles qui ont les plus élevés. Ces transferts nous paraissent (sauf cas particuliers) souhaitables.

Les 2 postes de remplaçants, la nouvelle ULIS, le 1.5 poste pour le dispositif plus de maîtres que de classes s’apprécient aussi positivement.

En guise de conclusion nous ne prétendons pas avoir une connaissance exhaustive des écoles mais nous avons une solide connaissance des écoles et de notre territoire.
La carte scolaire amène plus d’équité, les chiffres parlent.
Refuser toute fermeture aurait signifié que nous refusions 19 ouvertures. Une telle position et posture doit s’assumer devant les collègues qui ont plus de 30 élèves…
Ce n’est pas notre position.
Notre abstention ne valide pas totalement cette proposition. Elle indique que la direction poursuivie nous semble juste.

Yves Le Poëc
Secrétaire départemental de l’Unsa-Éducation