Le 27 mai s'est tenue la 3ème réunion du groupe de travail ministériel consacré au devenir des SEGPA.
Le Ministère nous a présenté 3 scénarios d'admission des élèves dans cette structure en nous rappelant la volonté affichée depuis le début de tendre vers une sixième plus inclusive et le respect de l'organisation en structure.
3 hypothèses :
Des éléments de réflexion :
Le rapport Delaubier sur la grande difficulté scolaire a pointé les conditions floues d'orientation vers la SEGPA en réfutant la notion de "profil d'élève".
Par ailleurs des études menées sur des cohortes importantes ont démontré le caractère reproducteur de la ségrégation scolaire en SEGPA.
C’est l’objet d’une excellente enquête réalisée en 2012 en Haute-Garonne*. Éclairante sur les origines et les profils des élèves, elle montre que l'effet reproducteur et sélectionneur de notre système éducatif joue à plein. Le profil d'élève de SEGPA est loin d'être caractérisé́ uniquement par la difficulté́ scolaire. Pas si étonnant que l’on retrouve très massivement des enfants de familles socialement défavorisées (73% !!) ou d’origine étrangère... Les prédictions sont encore très présentes dans les orientations.
*L'orientation vers les enseignements adaptés, «Diversité» n°169, Scéren-CNDP, juillet 2012.
Ce que le SE UNSA a dit :
Le public des élèves de SEGPA a fortement évolué depuis 10 ans, il est composite autour de 3 groupes :
Le SE UNSA défend l'idée d'une sixième plus inclusive placée dans le cadre d'une structure qui apporte incontestablement un bonus en fin de parcours. Cette organisation nécessite un maintien, voire un renforcement des moyens et une formation adaptée de tous les enseignants. Nous avons porté notre exigence du maintien d'un cadre permettant à certains élèves d'être pris en charge en groupe restreint par des enseignants spécialisés.
Tous ne peuvent être lâchés dans le grand bain de la sixième « commune » sans dommage.
Le SE UNSA a demandé :
Des interrogations subsistent :
Des clivages syndicaux qui se précisent :
Des organisations syndicales, telles la FSU, sont hostiles à l’école inclusive et défendent des structures fermées vers lesquelles orienter des élèves en cours de cycle. Elles proposent de maintenir l’orientation en fin de CM2, laissant aux hasards de la bonne volonté des équipes de proposer des inclusions réduites et ponctuelles. Tout cela est assorti d'un discours nauséabond autour de la distinction entre les collégiens et " ces élèves" considérés comme autant de passagers clandestins indésirables.
Ces organisations ont porté leur projet : orientation par la CDOEA en fin de CM2 et maintien de la classe de 6eme avec un zeste d'inclusion à l'occasion de sorties communes et de tournois sportifs !
Pour le SE UNSA, ce n’est pas admissible.
Il y a ceux qui veulent « repeindre les grilles de la cage » et ceux qui veulent l'ouvrir. Nous nous situons résolument dans le deuxième camp. L'école inclusive est une nécessité démocratique à laquelle les enseignants adhérent massivement et qui est notre boussole syndicale au SE UNSA.
Pour lire les comptes rendus des précédents GT : http://www.se-unsa.org/spip.php?rubrique966
Notre projet pour les SEGPA en version numérique : http://www.se-unsa.org/spip.php?article6741