Retour à l'article normal

SE-UNSA 81


 Par SE-UNSA 81
 Le  jeudi 10 avril 2014

Les élèves mineurs des LP du Tarn sont privés de stages en entreprise

 

PFE : périodes de formation en milieu professionnel
PFMP : périodes de formation en entreprise

La situation :

Obligatoires et évaluées lors de l'examen, dans tous les baccalauréats professionnels, ces périodes de formation permettent aux élèves d'appliquer les connaissances acquises en lycée et confèrent à l'entreprise un rôle de formation pour un certain nombre de compétences professionnelles qui ne peuvent être acquises qu'au contact de la réalité professionnelle.

Cependant, au retour des vacances de février, les élèves des secondes du LP Rascol n’ont pas pu partir en stage de formation, comme cela était prévu initialement.

Lors d’une réunion, le Proviseur du lycée Rascol a expliqué que dans un premier temps, il retardait le départ en stage des élèves de toutes les secondes professionnelles mais que fort probablement, bon nombre de ces élèves de seconde, ne pourront pas rejoindre leurs lieux de stage à cette nouvelle date, et donc suivront les cours au lycée durant cette période.

Les causes :

Le décret précisant l’obtention d’une dérogation concernant les élèves mineurs en stage en entreprise dans le cas d’utilisation de machine dangereuses. En effet, comme c’était déjà le cas précédemment, les entreprises doivent demander une dérogation pour le travail sur machines dangereuses pour les élèves mineurs en PFE.

Jusqu’à présent considérant que la sécurité était respectée sur leurs sites, peu d’entreprises en faisaient expressément la demande. Quant aux établissements scolaires, ils n’avaient pas pour obligation de s’assurer que la demande avait bien été effectuée et validée.

Le nouveau décret le précisant, les proviseurs sont dans l’obligation de s’assurer que les dérogations ont bien été validées, et que les documents leurs ont été remis.

Dans le Tarn, les inspecteurs du travail répondent scrupuleusement aux textes en vigueur et ne valident cette dérogation qu’après une visite très pointue sur les règles de sécurité.

Quant aux entreprises, certaines voient d’un mauvais œil le passage des inspecteurs du travail qui ne manqueront pas de trouver quelques manquements aux règles. Afin d’éviter toute complication de nombreuses entreprises préfèrent revoir leur politique de stage et ont donné comme consigne de ne plus prendre des élèves mineurs en stage.

Les proviseurs, quant à eux, ont décidé d’attendre le dit document pour laisser partir les élèves en stage.

Les conséquences :

Ne partiront en stage que les élèves majeurs et ceux ayant eu la chance d’avoir l’habilitation, les autres devront rester en attente de leur majorité pour pouvoir prétendre suivre un stage !!! Nos élèves sont déçus, avec le sentiment que l’établissement et l’institution les ont trahis.

Par ces difficultés rencontrées autour de la sécurité des mineurs, qu’il faut bien entendu prendre en compte avec une grande attention, c’est le cursus du bac pro en LP qui est remis en cause. C’est le LP qui est attaqué dans son essence même avec sa particularité de proposer des alternances longues en répartissant les 22s de stage obligatoires sur les 3 ans de formation et ce dès la seconde.

C’est aussi, l’obtention du diplôme du Bac Pro qui nécessite la validation des 22 semaines de stage qui pourrait être affectée.

Mais aussi d’autres questions se posent !

Qu’en est-il des établissements semi-publics ou privés en apprentissage, nous ne les entendons pas ! N’auraient-ils pas d’élèves mineurs ? Auraient-ils des dérogations en bonne et due forme pour tous les apprentis mineurs ? Auraient-ils des droits que n’auraient les établissements en enseignement initial ?

Dans ce bras de fer, inacceptable pour nos élèves, nous avons interpellé toutes les autorités de l’Éducation Nationale aux niveaux départemental et académique et l’Unsa-Éducation du Tarn a décidé de réitérer ces interpellations dans les instances paritaires CTSD et CDEN.

L’Unsa-Éducation demande à Madame la Préfète de tout mettre en œuvre pour trouver rapidement des solutions afin que nos élèves de seconde en lycée professionnel puissent suivre leurs cursus en Bac professionnel comme ils l’avaient envisagé en s’inscrivant dans nos établissements : c’est à dire en pouvant suivre une période de formation en entreprise dès la seconde.