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Auditeur fidèle de France Inter, il y a peu, j’ai eu le plaisir d’écouter l’émission « Les informés ». Le sujet était le doublement du salaire des enseignants, suite à la parution du livre « Une femme française » écrite par une candidate à l’élection présidentielle prochaine. Une chroniqueuse déclare « Quel va être le bénéfice pour les élèves ? Ne vaut-il pas mieux acheter des crayons et des ordinateurs dans les classes où il en manque ? »
Au-delà de la double ineptie formulée, ce qui me choque c’est qu’aucune voix ne s’est élevée parmi les « journalistes » présents pour discréditer une telle question.
A cette rentrée, dans le premier degré en Haute-Garonne par exemple, 115 classes n’ont pas d’enseignants. Le recrutement de contractuels lancé via l’ANPE et le « bon coin » permet de combler 65 postes. Des remplaçants sont enlevés des circonscriptions en urgence pour que la couverture soit complète. Dans le second degré la situation est encore pire. Dans les Deux-Sèvres la situation n’est pas meilleure, toute proportion gardée. Le « bénéfice que peuvent en retirer les élèves », pour reprendre les termes de la chroniqueuse, est que les élèves puissent avoir des enseignants formés et non pas des adultes recrutés à la sauvette pour faire comme si !
L’enseignement gratuit et laïque* en France est organisé conjointement par l’état, par le recrutement et la formation d’enseignants, et les collectivités locales, par la mise à disposition de locaux, de mobilier et de fournitures.
Opposer l’achat de matériel pédagogique à l’augmentation salariale des enseignants témoigne d’une méconnaissance profonde de l’Éducation Nationale.
En guise de conclusion, je regrette qu’une émission censée apporter une information (au sens de rechercher la vérité, objectif de « la cellule du vrai et du faux » au cours de l’émission) ait laissé penser que ces contre-vérités soient de vraies informations puisque non contredites. Ce jour-là , « les informés » ont contribué à la désinformation.
Patrick Massé
Secretaire retraite