Article publié le mercredi 24 septembre 2008.
Décidément jamais à court d’imagination et d’annonces médiatiques, Xavier Darcos disait en janvier dernier vouloir instaurer un « code de la paix scolaire » valable pour tous les établissements français en cas de dégradations, de violence ou de problème de comportement. Le ministre vient de préciser les « trois principes » auxquels devraient obéir ces « règles communes » :
la « recherche systématique de la responsabilité civile lorsque des dégradations sont commises » selon une sorte de principe « casseur-payeur » ;
l’abandon de l’exclusion temporaire au profit de travaux d’intérêt collectif à l’intérieur de l’établissement ;
des « procédures disciplinaires beaucoup plus rapides, beaucoup plus souples ». « Il faut une commission disciplinaire qui permette à tous les représentants de la communauté éducative de réagir beaucoup plus vite qu’un conseil de discipline formel ».
Une fois de plus le ministre annonce des mesures sans concertation avec les professionnels et les usagers du service public d’éducation (comme privé). Surtout, comme à son habitude, Darcos réinvente l’eau tiède et fait mine d’ignorer l’existence de pratiques éprouvées en matière de lutte contre la violence dans les établissements. Enfin, à l’heure où les moyens d’encadrement sont de plus en plus affectés par les coupes budgétaires, il y a quelque indécence à évoquer des mesures totalement déconnectées de la vie réelle des établissements.