Article publié le samedi 29 septembre 2007.
Le Ministre Darcos a annoncé la suppression des cours du samedi matin à l’école primaire. Cette annonce ne résulte d’aucune concertation et ceux qui ont écouté le ministre auront décelé pas mal d’approximation et de confusion dans ses propos.
Que peut-on en dire à ce stade ?
Pour les élèves 1) Il n’y aura, à compter de la rentrée 2008, plus qu’un seul calendrier scolaire sur le territoire : la semaine de 4 jours à raison de 6 heures de cours quotidiennes, avec les mêmes vacances pour tous. Le modèle unique s’imposera à tous, y compris pour ceux qui avaient adopté un calendrier dérogatoire.
2) Il n’y aura pas de report de ces heures du samedi matin sur une autre demi-journée ou autre temps. Le temps d’enseignement des élèves passera de 936h annuelles à 864 soit une diminution de 72h. Cela imposerait un ajustement, voire une révision des programmes de l’école primaire, mais aussi en toute logique du collège (par ricochet). De cela, il n’a pas été question dans le discours du ministre.
3) Pour les élèves en grande difficulté (les 15% ciblés dans le rapport du HCE), les heures dégagées leur seraient réservées, en heures de soutien scolaire assurées par les enseignants dans l’ensemble de l’emploi du temps de la semaine, selon les propos du ministre. Cela équivaut à allonger encore leur journée scolaire, ce qui pour nous est un non sens pédagogique.
Pour les enseignants 1) Les enseignants travaillant sur la base d’un calendrier scolaire dérogatoire, (autre que semaine à 4j1/2 avec samedi matin) voient leur service revenir dans le rythme unique : 4 jours/semaine, sans récupération sur les vacances.
2) Le temps de service hebdomadaire des enseignants demeure à 27h dont 1h de concertation.
3) Avec la suppression des cours du samedi matin, on passe à 24h d’enseignement + 1h de concertation + 2h de soutien (dont on ne connaît pas la déclinaison pratique).
Il faut impérativement que le ministère explicite rapidement la faisabilité de ce dispositif qu’il a annoncé.
Ces annonces s’ajoutent à celle concernant l’accompagnement éducatif et la logique des heures supplémentaires.
Attention à ce que l’allègement horaire pour les élèves ne conduise pas finalement à une surcharge horaire pour les enseignants.
La position du SE-UNSA 1) Le SE-UNSA a des mandats concernant l’organisation du temps scolaire et le temps de service des enseignants :
- « ….Le SE-UNSA s’oppose à toute mesure visant à réduire le temps de présence des élèves dans l’école ou l’établissement. Au contraire, toutes les formes d’aides méthodologiques doivent être renforcées et relèvent de la responsabilité de l’équipe pédagogique…. »
- « … La priorité va à l’aménagement de la semaine et surtout à l’allégement de la journée scolaire qui est trop lourde à tous les niveaux et ne favorise pas une vie éducative et des apprentissages de qualité…. » « … Tout projet doit faire l’objet d’une élaboration concertée et d’une évaluation régulière par l’ensemble des partenaires concernés. »
- « …. Dans l’objectif de faire avancer l’égalité, la réussite scolaire et l’épanouissement de tous les jeunes, le SE-UNSA demande à l’État d’organiser et de coordonner, avec les collectivités locales et les associations laïques complémentaires de l’École publique, une politique d’accueil des élèves dans les établissements scolaires en dehors des heures de classe, intégrant les contraintes dues aux transports… »
- « …Pour impulser une politique d’aménagement du temps scolaire privilégiant les intérêts des élèves, le SE-UNSA propose d’adapter progressivement le temps d’enseignement à l’âge des élèves : 24 heures à l’école primaire… »
- « …. Le SE-UNSA dénonce la multiplicité des calendriers dérogatoires, la priorité donnée à la satisfaction des intérêts du tourisme, plutôt qu’au respect du rythme de l’enfant et de l’adolescent…. »
- « Le SE-UNSA revendique que 3 heures soient dégagées rapidement dans les actuelles obligations de service hebdomadaire pour ces activités destinées à l’aide aux élèves et à la concertation au sein de l’établissement et entre les différents niveaux d’enseignement (écoles, collèges, lycées)… ».
- « Dans le primaire, en particulier, le SE-UNSA revendique la présence dans l’école ou le regroupement pédagogique, d’enseignants en nombre plus important que de classes…. »
2) Il n’y a eu aucune concertation. L’annonce médiatique fait office de réforme. Pour le SE- UNSA la méthode est détestable. Mais si nous sommes mis aujourd’hui devant le fait accompli, beaucoup de questions restent en suspens, tant pour les élèves que pour les enseignants.
Il est donc impératif que des discussions avec le ministère s’ouvrent dans les jours qui viennent. Nous l’avons demandé au cabinet du ministre.
A télécharger ci dessous, le communiqué de presse du SE-UNSA