Article publié le jeudi 15 octobre 2020.
Le ministère annonce de premiers éléments concrets pour 2021 et renonce à financer sur l’enveloppe de revalorisation des heures supplémentaires et la formation hors temps de classe. Le SE-Unsa le demandait depuis février dernier.
Suite à nos demandes réitérées de nombreuses fois depuis février, le SE-Unsa apprécie positivement l’abandon par le ministère des mesures liées à des heures supplémentaires pour le remplacement court dans le second degré ou à la formation hors temps de classe. Le ministère indique qu’il a entendu l’opposition des personnels et fait le choix d’un dialogue social apaisé.
Le ministère a présenté ses propositions de la ventilation de l’enveloppe budgétaire de 400 millions d’euros prévue en 2021, soit 500 millions en année pleine à partir de 2022*.
Quatre axes de répartition ont été présentés :
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Prime d’attractivité pour les début et milieu de carrière : 260 millions d’euros
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Prime d’équipement informatique : 178 millions d’euros
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Mesures catégorielles (dont la direction d’école) : 51 millions d’euros
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Amélioration des ratio hors-classe : 11 millions d’euros
Le ministère a confirmé qu’il y aurait ensuite une loi pluriannuelle pour une montée en charge et d’autres mesures dans les années suivantes.
Prime d’attractivité
Le ministère a présenté quatre scénarii de répartition de l’enveloppe. Ils vont dans le sens d’une réduction des écarts de rémunération avec les autres pays de l’OCDE. Force est de constater que le chemin à parcourir pour rattraper le retard sera encore long.
Le SE-Unsa demande qu’une négociation d’ampleur se tienne à l’instar de celle qui a été conduite dans l’enseignement supérieur.
Les 4 propositions établissent des projections pour des primes d’attractivité qui concerneraient les enseignants, CPE et PsyEN de l’échelon 2 aux échelons 5 à 8 selon les scenarii.
Un effort conséquent porterait sur les premiers échelons (2 et 3) qui se verraient attribuer une prime allant alors de 93 € à 135 € selon les hypothèses. Les primes sont ensuite dégressives d’échelon en échelon. À noter que pour 3 scénarii il y aurait un léger écart selon les corps. Les contractuels se verraient attribuer une prime forfaitaire entre 600 € et 800 €.
Prime d’équipement informatique
Si le ministère ne donne pas directement suite à notre demande de crédit d’impôts pour l’équipement informatique, l’annonce d’une prime d’équipement de 150 € nets pour tous les personnels est également à apprécier positivement.
Cette prime sera pérenne, versée annuellement en début d’année civile (à partir de février/mars en 2021). Elle ne sera pas proratisée pour les collègues à temps partiel.
Certains personnels sont pour l’instant exclus de ce dispositif : enseignants en Rased, PsyEN EDA et EDO, CPE, professeurs documentalistes, conseillers pédagogiques ….
Le SE-Unsa demande qu’ils bénéficient eux aussi de la prime.
Mesures catégorielles
Si aucune mesure concrète n’a été annoncée pour l’instant, le SE-Unsa note l’augmentation de 50 % par rapport aux enveloppes allouées en 2019 et en 2020 (passage de 30 à 45 millions d’euros). Les mesures de revalorisation financière des directeurs devraient se retrouver dans cette enveloppe, mais ils n’en seront pas les seuls personnels bénéficiaires.
Ces mesures seront discutées dans les prochaines semaines avec les partenaires sociaux.
Les AESH oubliés
Le SE-Unsa a rappelé que les AESH rémunérés moins de 800 euros par mois ne pouvaient pas être absents de cette première étape de la revalorisation. Il serait inconcevable que la situation de nos collègues ne soit pas mise sur la table. Le SE-Unsa demande un geste significatif de la part du ministère sur la rémunération des AESH.
Des ratio de hors-classe en hausse
Concernant les ratio hors-classe, il est prévu de passer de 17 % à 18 %, ce qui permettrait à 1 700 collègues de plus par an d’y accéder. Dans le même esprit, le SE-Unsa a rappelé sa demande de rééquilibrage dès 2021 des ratio de la classe exceptionnelle pour ne plus se retrouver avec des promotions perdues comme c’est le cas actuellement.
Le SE-Unsa a également rappelé ses revendications portant sur la réduction des inégalités entre femmes et hommes ainsi qu’entre corps comparables.
Les annonces définitives seront faites en novembre par le ministre qui souhaite lier ces groupes de travail avec le Grenelle de l’Éducation. D’ici là les négociations continuent. Le SE-Unsa sera reçu prochainement en bilatérale.
Pour le SE-Unsa, d’autres chantiers devront également aboutir dans le cadre d’une loi pluriannuelle. Le rendez-vous de la revalorisation, plusieurs fois reporté, ne devra pas se terminer en rendez-vous manqué.
Pour le SE-Unsa, lorsque la Nation revalorise ses personnels, elle les reconnaît, les respecte et investit dans son avenir.
* Mieux comprendre : pourquoi parle-t-on de 400 ou de 500 millions d’euros par an ?
Les mesures annoncées pour 2021 ne prendront pas toutes effet au 1er janvier. Par exemple, les primes d’attractivité ne devraient pas débuter avant mai. Par conséquent l’enveloppe budgétaire nécessaire pour 2021 sera inférieure à celle qu’il faudrait pour une année pleine. À partir de 2022 ce seront donc bien 500 millions par an qui seront alloués pour la pérennité des futures mesures.