Article publié le samedi 17 mai 2008.
La grève du 15 mai dans la Fonction publique a été une réussite. De nombreux secteurs ont des taux de grévistes importants. Les fonctionnaires, dans leur diversité, expriment des inquiétudes fortes. La Fonction publique, au service des citoyens, est menacée de démantèlement.
L’Education nationale, principale victime des réductions budgétaires, s’est massivement mobilisée, avec plus de 60% de grévistes.
Le ministre de l’éducation doit ouvrir une négociation sur l’avenir du service public d’éducation, sur les objectifs qu’il doit remplir et sur les moyens qui doivent lui être attribués sur le long terme.
L’éducation nécessite une ambition qui fait aujourd’hui défaut.
Que cessent les diversions démagogiques sur le service minimum !
Le président de la République vient de l’annoncer : il veut limiter le droit de grève avec le service minimum (accueil assuré dans les écoles, déclaration 48 heures au préalable par les enseignants de leur désir d’être en grève).
Une loi sera mise en œuvre dans des délais rapides. Le gouvernement apporte, par cette loi en préparation, une fin de non-recevoir aux fédérations de l’éducation. Il apporte un cinglant mépris aux revendications exprimées le 15 mai sur l’éducation et sur l’avenir de la Fonction publique.
Le président de la République a décidé, avec son gouvernement, de jouer la diversion, de tenter de faire oublier les raisons d’une grève et de dresser les parents contre les enseignants et contre l’Ecole publique. Les recettes éculées du conservatisme sont de retour.
C’est un triple mauvais coup : contre le droit de grève, contre les enseignants, et contre le dialogue social. Le gouvernement choisit d’écarter d’un revers de main l’exigence d’une autre ambition pour l’Ecole. Celle-ci mérite pourtant mieux que cette stratégie de la tension échafaudée au plus haut niveau de l’Etat.