Article publié le mercredi 4 juin 2008.
Pour le SE-UNSA, le discours du président de la République, long plaidoyer défendant sa politique, vaut sans doute plus par ses non-dits que par ses dits.
Non-dit, assourdissant, sur les objectifs d’économies budgétaires omniprésents pourtant dans le travail réel du gouvernement. Les hypothèses de préparation du budget 2009 de l’Education nationale, préfigurant les budgets 2010 et 2011, sont de 20 000 suppressions d’emplois : M. Sarkozy n’en a rien dit. C’est pourtant à cette aune que chaque décision éducative est mesurée quotidiennement au ministère de l’Education nationale.
Du côté des dits, des horaires allégés au lycée pour plus d’autonomie des élèves, plus de travail individualisé, une meilleure préparation aux études supérieures.
Ces objectifs ne peuvent qu’être partagés par le SE-UNSA. Une telle évolution requiert évidemment un renforcement des compétences pédagogiques des enseignants. Or, dans le même discours, le Président de la République annonce un nouveau mode de formation et de recrutement des enseignants qui implique un recul de la professionnalisation. Le schéma universitaire retenu et la disparition programmée des IUFM éloigneront davantage encore les futurs enseignants de la réalité des besoins de leurs élèves.
Devant cette contradiction majeure, « l’autonomie des élèves » est-elle un véritable objectif ou un habillage habile d’une recherche d’économies ?
Pour le SE-UNSA, le gouvernement doit répondre à cette question. Le dialogue social, en matière éducative aussi, ne peut reposer sur le non-dit