Article publié le mercredi 24 octobre 2007.
« Les élèves ne doivent plus aller à l’école le samedi matin », cette injonction présidentielle tient à la fois lieu d’analyse, de réflexion, de caution scientifique, de concertation et de débat, lequel est d’ailleurs clos avant même d’avoir été ouvert. Aucune négociation n’est possible. Le Ministre, sans doute surpris lui-même par cette nouvelle lubie présidentielle reste sourd à toutes les protestations et se contente d’annoncer dans la foulée des nouveaux programmes « resserrés » pour l’école primaire et des heures de soutien le soir pour les élèves en difficulté. Charge, bien sûr, aux collectivités locales de mettre en musique cette pitoyable partition, de régler les problèmes « annexes » de transports scolaires, etc. Quant aux enseignants, ils sont accablés par cette avalanche de mesures incohérentes : 1 h de sport en plus pour tous ; 2h de cours en moins pour les élèves, alourdissement de l’horaire pour les élèves en difficulté, l’EPS possible nouveau pilier du socle commun. Et que dire de la réécriture à venir des programmes ? Au printemps 2007, ils ont été toilettés à la hâte, pour répondre aux lubies ministérielles de l’époque (calcul, vocabulaire, lecture, etc.). Il n’y a donc pas eu de réflexion de fond sur la réécriture globale en fonction du socle et aujourd’hui, on rejoue le même scénario, pour satisfaire l’envie du président de supprimer les cours du samedi matin. En matière de prise en charge de la difficulté scolaire, de cohérence et de mobilisation des équipes pédagogiques, on ne peut guère faire pire !