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La circulaire de rentrée 2011 consacre le recul du pouvoir de l’administration centrale au profit de celui des 30 recteurs, qui deviennent autant de « petits ministres » dans leurs académies.
Développer l’autonomie locale pour mieux prendre en compte les besoins spécifiques des territoires, c’est une des lectures possibles de ce long catalogue de 21 pages qui ne fixe guère de priorités claires et se contente de recommandations qui tiennent souvent du vœu pieux.
Une autre lecture, sans doute plus en phase avec la réalité, est que l’échelon central, faute de disposer des moyens pour mettre en œuvre efficacement ses propres réformes, renvoie aux échelons déconcentrés la responsabilité d’effectuer et d’assumer des arbitrages douloureux entre tous les programmes annoncés à grands coups de comm’ par le ministre.
On notera toutefois que pour la première fois, l’objectif d’améliorer les acquis des élèves significativement et durablement à tous les niveaux est présenté comme « l’objectif naturel » qui s’impose à tous les acteurs. Parce que ce qui compte vraiment, ce n’est pas l’ambition de ce qui est enseigné, mais la réalité de ce que les élèves apprennent, le SE-Unsa ne peut que se réjouir d’une telle affirmation.
Très peu d’infos nouvelles dans cette circulaire, hormis deux annonces qui concernent le collège et qui ne laissent pas d’inquiéter les enseignants de l’Unsa. La première porte sur l’expérimentation d’une évaluation nationale de deux compétences du socle (maîtrise de la langue et mathématiques ?) en fin de classe de 5ème et la deuxième sur l’expérimentation d’une classe de « 3ème prépa-pro à partir de l’actuel module de découverte professionnelle 6 heures ». Les effets pervers que pourrait entraîner la généralisation d’une évaluation nationale en fin de 5ème devraient faire réfléchir certains « apprentis-sorciers » de la DGESCO : réduction caricaturale du socle commun à 2 disciplines, enseignement modélisé par les protocoles d’évaluation, recours aux résultats des évaluations pour « pré-orienter » les élèves dans des classes de 4ème différenciées. Et l’apparition de la classe de 3ème prépa-pro confirme le choix d’une évolution du collège vers « une certaine diversification des parcours », aux antipodes du projet que le SE-Unsa défend pour construire le collège de demain, fondé sur de nouveaux contenus et des démarches réellement pensés pour tous. Le renoncement à mettre enfin en œuvre un collège pensé pour tous constituerait un recul notable, contradictoire avec l’objectif affiché dans la loi d’orientation de 2005 d’un socle commun maîtrisé par l’ensemble d’une classe d’âge.
Pour le SE-Unsa, l’ « école du socle commun » ne doit pas être une expression politique branchée mais devenir au plus vite une réalité.