Article publié le vendredi 12 octobre 2007.
Retraits d’emplois massifs, recrutements sacrifiés, crédits pédagogiques en forte baisse, absence de toute perspective salariale collective : telles sont, pour le SE-UNSA, les principales caractéristiques du projet de budget 2008 de l’enseignement scolaire.
Dans les écoles, le ministre avait annoncé 700 créations pour accueillir 37 000 élèves supplémentaires. L’examen des documents budgétaires montre qu’il n’y aura, en réalité, qu’un maximum de 300 créations nettes… Un emploi créé pour 123 élèves de plus !
Dans le second degré, la saignée continue. 2810 Equivalents Temps Plein disparaissent (1500 au titre de la démographie, 1165 correspondant aux demi-services d’enseignement des stagiaires, 145 à cause de transferts) alors que les effectifs ne devraient diminuer que de 14 000 élèves. Un poste fermé pour 5 élèves en moins !
Encore faut-il souligner que ces chiffres ne correspondent qu’à des plafonds d’emplois. Dans le cadre des impératifs de la LOLF, cela signifie que, si l’ensemble des moyens ne peut être dépassé, il peut aussi ne pas être consommé. Le SE-UNSA rappelle ainsi le triste précédent révélé par les comptes de 2006 : alors que les annonces ministérielles prévoyaient de créer 700 emplois, 1700 ont finalement été supprimés dans le 1er degré !
A cette rentrée, le SE-UNSA constate que les difficultés à couvrir les postes dans les écoles n’ont jamais été aussi grandes. Pourtant, la suppression de 670 emplois de stagiaires dans le projet de budget 2008 annonce une nouvelle diminution des recrutements qui hypothèquera un peu plus le fonctionnement des écoles pour les années à venir.
Dans le second degré, 2150 emplois de stagiaires disparaissent. Plus de 20% des postes mis aux concours sont ainsi supprimés ! C’est la confirmation du remplacement de moins d’un enseignant sur deux partant en retraite. Compte tenu de la remontée attendue des effectifs, ces décisions auront pour corollaire une réduction importante de l’offre d’enseignement (horaires, options…). Quant aux étudiants qui, depuis quatre ans, se préparaient aux concours, ils voient se refermer cruellement des possibilités d’emplois importantes.
Rien ne résiste dans un projet de budget 2008 conçu autour de la seule priorité de récupération de moyens. Les crédits pédagogiques sont, eux aussi, en forte baisse : -20% en maternelle, -10% en élémentaire. Les subventions aux lycées et collèges chutent de 10% pour la deuxième année consécutive.
Enfin, le SE-UNSA constate que le projet de budget 2008 ne prévoit aucune augmentation salariale collective pour les personnels. Le gouvernement scelle ainsi une perte de pouvoir d’achat qui atteindra 10 % cumulée depuis 2001 ! Pour la seule fraction d’enseignants qui voudra et pourra s’adonner au « travailler plus », un abondement massif en heures supplémentaires tiendra lieu de revalorisation salariale …
Au total, le projet de budget 2008 de l’enseignement scolaire apparaît, pour le SE-UNSA, comme une nouvelle phase franchie dans la dégradation. Enseignants comme élèves feront les frais d’une politique toute entière tournée vers la réduction de moyens.