Bilan sans perspectives pour X. Darcos
Article publié le vendredi 23 janvier 2009.
Etrange conférence de presse que celle tenue par le ministre de l’Education nationale ce 22 janvier… Son activité passée y aura occupé la place majeure, les quelques annonces une part mineure.
Le SE-UNSA ne partage pas l’autosatisfaction du ministre sur son bilan. Il est du reste significatif que le plus gros patron de France n’ait pas eu un mot à dire sur l’extraordinaire tension que sa politique a installée parmi ses personnels.
Quant aux quelques annonces, pour l’essentiel, elles égrènent des dispositifs déjà actés mais dont certains n’ont toujours pas été réalisés. C’est le cas notamment de la revalorisation des carrières enseignantes. L’attente de la profession est particulièrement forte sur ce dossier, d’autant que le président de la République en avait fait un objectif affiché dans sa lettre aux Educateurs. Perdue dans les sables du rapport Pochard, elle attend toujours… L’annonce de la « poursuite des discussions avec les partenaires sociaux pour améliorer le déroulement de carrière », sans calendrier et sans chiffrage, manque pour le moins de précision…
La seule vraie nouveauté réside dans les 5000 « médiateurs de réussite scolaire ». Rien ne change : encore une annonce sans concertation avec les organisations représentatives des personnels et les fédérations de parents d’élèves. La lutte contre l’absentéisme scolaire est un souci légitime mais tout ce que l’on en sait milite pour une prise en charge par de vrais professionnels que ne pourront être, à leur corps défendant, ces 5000 personnels précaires et sans formation. Au-delà de leur titre ronflant, quelles missions pour ces emplois aidés ? Substitution à des personnels déjà existants, notamment ceux intervenant particulièrement en ce domaine (CPE, personnels médico-sociaux…) ? Intervention en complément et, si oui, avec quelles compétences ? Il semble bien, pour le SE-UNSA, que l’annonce prime sur la réflexion.
Au total, cette conférence de presse n’aura pas dissipé le malaise enseignant. La grève du 29 janvier garde toute sa pertinence pour faire entendre les revendications, avec l’ensemble des salariés.