SECTION SE-Unsa de la SEINE ET MARNE - 2 RUE SAINT LOUIS - 77000 MELUN
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Mercredi dernier, l’intersyndicale éducation 77 avait appelé à un rassemblement devant l’Inspection académique et demandé à être reçue en délégation par l’administration de notre département.
Le moins que l’on puisse dire c’est que la mobilisation fut faible. Les policiers venus assurer le service d’ordre n’ont pas mis beaucoup de temps à nous compter.
Notre hiérarchie a néanmoins accepté de recevoir une délégation composée de représentants du Snuipp, de la FSU, de Sud éducation, de la CGT éduc’action et de l’Unsa éduction/Se Unsa.
Pendant plus de 2 heures, nous avons pu très librement exposer toutes nos doléances, griefs et questions qu’a fait remonter le geste fatal de notre collègue C. Renon.
Les conditions de travail de plus en plus en plus dures, le poids de la hiérarchie, les injonctions incessantes de toutes parts, la pression de l’évaluation ; des élèves comme des enseignants, de la maternelle au secondaire, autant de thèmes sur lesquels l’administration nous a écoutés. Nous n’attendions pas de réponses au niveau départemental. Nos interlocuteurs nous ont assurés de leur bienveillance quant à leur rôle de messager auprès de leur propre hiérarchie. Nous n’avons bien sûr pas trouvé de terrain d’entente sur toutes nos conclusions ou revendications, toutefois les interventions de l’IA adjointe et du Secrétaire Général, et ce malgré leur position, laissaient paraître une réelle envie d’améliorer les choses et d’entendre ce qui vient de la base.
Nous avons évoqué la perte de sens que toutes ces tâches nouvelles et chronophages provoquent chez les directeurs mais aussi les enseignants de tous niveaux, la disqualification que suggèrent l’omniprésence des évaluations, la fragilité consécutive aux justifications tous azimuts quant à nos pratiques, la fatigue due au poids mis par la société sur les épaules de l’Ecole et tant d’autres sujets…
Comme l’a fort justement reconnu Mme l’IA adjointe, quand on enseigne, on ne peut pas tricher ou se cacher, c’est tout son être qu’on engage. Mme Renon a mis toute son existence au service de l’Education Nationale. Elle n’a pas été écoutée, soutenue ni aidée en retour mais sa tragique disparition aura libéré la parole. Nos collègues ne doivent plus souffrir seul.e.s en silence à cause du métier.
Plus jamais ça.