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Rendez-vous nous était donné pour la première CAPD de l’année qui risque en même temps d’être la dernière de l’histoire, hormis CAPD disciplinaires.
Et oui, la loi de transformation de la fonction publique enterre le travail paritaire tel que nous le connaissons et tel que nous le concevons. L’avenir ne s’annonce pas des plus radieux pour le paritarisme, la transparence et la défense des collègues. Si l’on ajoute à ça la RGPD qui va peser de tout son poids et priver les organisations syndicales de sources de renseignements… nous ne pourrons plus défendre les collègues qu’en audiences et au tribunal administratif…
Avant d’entrer dans le vif du sujet, la lecture des déclarations liminaires des organisations syndicales nous a permis de revenir sur l’épisode tragique qui a marqué cette rentrée, la disparition tragique de Christine Renon, dernier acte non pas désespéré mais militant de notre collègue de Seine-Saint-Denis. En instance nous lui avons rendu hommage mais suivant son souhait nous avons interpelé l’administration au sujet des conditions de travail, des directeurs bien-sûr mais aussi plus largement des enseignants dans notre académie et dans le pays. La DASEN a elle aussi exprimé son émotion et a tenu à préciser que ces problématiques étaient dans son viseur bien avant cet événement, que le travail avec les directeurs était en cours et que, si nationalement les résultats des concertations tardaient, elle n’attendrait pas une impasse pour proposer des solutions au malaise, le mot est faible, des directeurs. Dont acte.
Le principal point à l’ordre du jour était un bilan de rentrée. Beaucoup de chiffres pour nous dire que le 77 fait des efforts là où les contraintes budgétaires venues de plus haut le lui permettent. Pour certaines mises en disposition, certains temps partiels ou exéats. C’est peu mais le manque d’attractivité du métier se fait ressentir avec toute sa lourdeur et ce à tous les étages. La ressource humaine se tarit. Les démissions ont été multipliées par 3. Les contractuels, pourtant censées être plus nombreux ne se bousculent pas pour enseigner dans notre département. Une deuxième session de recrutement aura lieu d’ici peu, y compris pour les psychologues scolaires, eux aussi en sous-effectif chronique. Tout cela explique sans excuser les fermetures « sauvages » du CTSD du 5 septembre. Le redéploiement des ressources humaines est rendu inévitable du fait de leur pénurie. Finalement si nous saluons l’honnêteté du travail de l’administration, la transparence des situations et des chiffres, nous ne l’approuvons pas car cette perpétuelle gestion de la pénurie à court terme ne peut nous satisfaire. Nous nous abstenons donc dans l’approbation du bilan, voter contre eût été à notre sens répondre à une question de politique nationale, pas à l’ordre du jour mais, certes, éminemment critiquable.
L’administration s’est ensuite attelée à répondre aux nombreuses questions des syndicats.
Tous les sujets ont été abordés à commencer par les AVS/AESH et les PIAL. Nous ne pouvons que regretter la perte en heures d’accompagnement que représente la nouvelle organisation que promeut notre ministre. Perte d’heure mais aussi perte d’efficacité car dans le même temps les personnels doivent eux plus d’heures à l’administration qui ayant une peur panique du vide (qui pourtant en l’espèce n’existe pas !) leur trouve des missions supplémentaires, quitte parfois à les mettre dans des difficultés pas prévues dans le contrat. Notons aussi les retards et les disparités dans les notifications MDPH mettant en difficultés les élèves et leur famille, les écoles et les AVS.
Une nouveauté concernant la formation arrive dans nos écoles en la personne des AED. Ces futurs collègues commencent une préprofessionnalisation en L2, consistant en observation dans les classes de MAT. En L3, ils prendront des groupes en charge dans la même école avant d’être chargés de classe en M1. Les MAT qui s’engagent à les suivre chaque année dans leur école seront rémunérés 600 € par an (seulement !!!), versés après service fait en fin d’année. Sur les 1500 prévus dans notre région, 46 seront affectés dans le 77.
A l’autre bout de la carrière, au moment où de nombreux collègues se demandent comment changer de voie, nous nous interrogeons sur la mise en place du CPF. Le secrétaire général nous répond que la mise en place est progressive dans le premier degré et qu’une circulaire paraîtra en janvier prochain.
Nous finissons avec un grand moment d’humanité à mettre au crédit de la mairie de Montévrain qui refuse de scolariser les enfants syriens logés dans sa commune… L’appel à la préfète sera fait.