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SE-UNSA 75


 Par SE-UNSA 75
 Le  mercredi 10 janvier 2024

Compte rendu de l’alerte sociale déposée par le SE-UNSA Paris sur l’état inquiétant de l’école

 
                                   État inquiétant de l’École

 

Cette alerte sociale signe un état inquiétant de l’école :

  • Pas d’attractivité du métier
  • Dialogue social en berne
  • Épuisement des équipes face au manque de remplaçant.e.s
  • Liberté pédagogique réduite à peau de chagrin
  • Formation continue imposée répondant peu aux besoins des équipes
  • Formation initiale qui n’apprend plus les gestes pédagogiques professionnels

Les mesures annoncées, groupe de besoin/niveaux, uniforme scolaire, manuels pédagogiques imposés engagent le système scolaire dans une spirale ségrégative, un tri social qui touchera, une nouvelle fois, les plus faibles.

 

Concernant plus spécifiquement notre académie, l’alerte sociale porte sur :

 

  1. Les très grandes difficultés des remplacements des enseignant.e.s absent.e.s

Il devient maintenant « normal » que de plus en plus tôt dans l’année scolaire, des enseignant.e.s absent.e.s ne soient pas remplacé.e.s.

La charge qui pèse alors sur les écoles dégrade les conditions d’apprentissage de tous les élèves et donne, aux familles, une image dévalorisée du service public

En dehors de l’épuisement des équipes, l’absence de remplaçant.e.s pénalise les élèves des enseignant.e.s absent.es et notamment les plus fragiles. Ce sont des pertes d’heures de cours.

 

Pour lutter contre cette spirale destructrice, le SE-UNSA Paris a lancé sa consigne syndicale en cas de non remplacement : consigne nationale dont le ministre est informé.

Le SE-Unsa 75 vous propose, après le nécessaire dialogue avec les familles, de vous appuyer sur un texte de loi n° 2008-790 du 20 août 2008 : le SMA (service minimum d’accueil) qui dispose d’une obligation d’accueil par les écoles des élèves des enseignant.e.s absent.e.s à la double condition :

  • absence imprévisible
  • Impossibilité de remplacement

Dès lors qu’une absence n’est plus imprévisible, au-delà de deux jours non remplacés, le SE-UNSA invite donc les conseils des maîtres à demander aux parents de garder leur enfant chez eux.

Ici ou là des pressions voire des menaces de sanction de la part de quelques ien qui devraient être solidaires des équipes.

Ce n'est pas admissible pour le SE-UNSA Paris qui sera au côté des équipes qui mettront en œuvre cette consigne.

 

  1. Carte scolaire 2024.

 

Retrait de 125 emplois. Nous demandons que chaque situation particulière d’école touchée par une mesure de carte scolaire soit prise en compte (dispositifs particuliers, climat scolaire….).

Le SE-UNSA Paris accompagnera les écoles qui se mobiliseront pour éviter une fermeture de classe.

 

  1. La formation continue :

 

La formation continue bascule définitivement d’une logique professionnelle et qualitative à une logique purement formelle et comptable :

  • Les formations sont imposées (constellations par ex) et leur qualité doit être questionnée.
  • Les temps sur lesquels ont lieu ces formations se concentrent sur très peu de jours, phénomène qui s’est accentué avec la mise en place du pacte.

 

Enfin la formation ne peut être soumise à la seule possibilité de remplacement que le rectorat n’arrive pas à assurer.

Pour le SE-Unsa, la formation continue doit se dérouler sur le temps de service et s’accompagner, en conséquence, des moyens de remplacement dédiés.

 

Concernant les formateurs, ils sont pleinement impactés par ces évolutions qui remettent légitimement en question leur volonté de poursuivre leurs missions.

Les candidats aux certifications (Cafipemf, Cappei…) revoient eux aussi leur engagement dans un processus de formation.

C’est une perte énorme pour le système éducatif en général et le métier en particulier qui a besoin de leurs compétences et de leur mobilisation.

Nous redisons notre opposition à la formation continue hors du temps d’enseignement.

 

  1. Les évaluations d'école

 

Si le SE-UNSA n’est pas opposé au principe d’une évaluation d’école formative et auto évaluative, nous regrettons sa mise en œuvre :

  • Manque de temps spécifique libéré (6 heures notoirement insuffisantes. L’année de l’évaluation les 18 heures d’animation pédagogique devraient y être consacrées (c’est le cas dans d’autres départements).

 

Ces évaluations doivent déboucher sur des actions concrètes avec des moyens humains, matériels et de formation, au regard des besoins qui sont identifiés.

 

 

II – B : REPONSES DE L’ADMINISTRATION :

 

En ce qui concerne les remplacements, l’académie doit faire face cette année à de grandes difficultés liées à un nombre croissant des arrêts de travail qui touchent deux fois plus les remplaçants que les chargés de classes mais aussi à un nombre important de démissions en début d’année. La situation des classes non remplacées ne satisfait personne et le rectorat poursuit le recrutement des contractuels pour y remédier.

 

Au sujet de la carte scolaire, il est maintenant connu que 125 postes devront être rendus par Paris. Néanmoins et au-delà des chiffres, l’académie tiendra compte finement de l’ensemble des éléments de contexte dans le cadre d’une équité de traitement.

Par ailleurs, et tant que faire se peut, il n’y aura pas deux retraits d’emplois dans la même école et l’académie évitera que la même école connaisse des fermetures deux années de suite.

 

En ce qui concerne la formation continue, l’académie prend note des remarques de l’organisation syndicale et rappelle qu’elle est très attachée à sa qualité dont le but est de faire émerger une problématique et de la résoudre.

 

Au sujet des évaluations d’école, l’académie approuve le fait qu’elles doivent déboucher sur des projets concrets et que la situation mérite d’être étudiée avec des contenus de formation identifiés par les équipes.

 

III – CONCLUSIONS DE LA NEGOCIATION :

 

III – A : LES POINTS D’ACCORD :

 

Les deux parties reconnaissent les difficultés de remplacement de l’académie et la nécessité de parfaire la formation continue.

III – B : LES POINTS DE DESACCORD :

 

Le SE UNSA considère que ces points nécessitent le maintien de l’appel à la grève du 8 janvier 2024 au 29 mars 2024 en raison des difficultés croissantes auxquelles doit faire face le corps enseignant.


La Directrice académique des services de l’Éducation Nationale chargée des écoles et des collèges

Christelle GAUTHEROT

 

Les représentants du SE-UNSA :


Hervé LALLE

M. DEVAUX